Mali : l'accord final entre le MNLA et Ansar Dine révèle d'importantes divergences


Rédigé le Mardi 29 Mai 2012 à 11:27 | Lu 1189 fois | 0 commentaire(s)


Au Mali, malgré le protocole d'accord signé samedi 26 mai 2012 à Gao entre les séparatistes du MNLA et les islamistes d'Ansar Dine, on est encore très loin de leur fusion. La meilleure preuve est que, depuis samedi, les deux mouvements qui ont pris le contrôle du nord du pays depuis fin mars n'arrivent pas à s'entendre sur une communication publique de rapprochement. Trois jours après la signature du protocole d'accord, la guerre des communiqués est annoncée entre le Mouvement national de libération de l'Azawad et Ansar Dine. La Cédéao a dénoncé «la tentative de création» d'un Etat islamique dans le nord du Mali, et affirme à nouveau qu'elle est prête à prendre «toutes les mesures nécessaires» en vue de préserver l'intégrité territoriale du Mali.


Le MNLA, le Mouvement national de libération de l'Azawad, qui a concédé à Ansar Dine le caractère islamique de l'Etat de l'Azawad, cherche encore à plaire à la communauté internationale. Dans la version finale de l'accord, le MNLA souhaite obtenir la reconnaissance de la communauté internationale et s'engage à appliquer les conventions internationales des Nations unies sur le territoire de l'Azawad.

Ansar Dine refuse cette version et recherche pour sa part la reconnaissance « des frères musulmans du monde entier et dont la priorité reste l'application pleine et entière de la charia, y compris au-delà des frontières. »

Les divergences sont telles que Iyad Ag Ghali, le chef d'Ansar Dine, absent des négociations, est attendu en urgence à Gao, au nord-est du Mali. Des négociations où l'on parle plus facilement l'arabe que le français. Chez Ansar Dine, la majorité parle seulement l'arabe, langue partagée par les « Libyens » du MNLA, au point que les francophones du MNLA se sentent marginalisés dans les négociations. Des francophones qui estiment pourtant incarner pleinement l'identité laïque du mouvement.

Selon un militant du MNLA, il n'est pas question de se laisser imposer la charia. Ce militant avoue que le combat est difficile : « Si la communauté internationale ne nous avait pas lâché, Ansar Dine et son allié Aqmi ne seraient pas aujourd'hui les maîtres de l'Azawad. »

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Comment réagissent les soutiens du MNLA, Mouvement national de libération de l'Azawad, à la signature annoncée ce week-end d'un protocole d'accord avec le mouvement salafiste Ansar Dine? Mal, en tout cas, pour ce qui est du Congrès mondial amazigh, basé en France, qui défend les intérêts des peuples berbères (et donc y compris touaregs) dans le monde. Il a organisé la semaine dernière une conférence au parlement européen sur la question de l'Azawad avec des représentants du MNLA. Aujourd'hui, il menace de retirer son soutien au MNLA si ce le protocole d'accord annoncé se confirme.
Source: RFI



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