«Acte de barbarie», «ignorance», «intolérance», les mêmes mots reviennent à chaque fois pour dénoncer ce sacrilège fait à l'identité malienne : samedi, à Bamako, les querelles autour de la transition ont cessé à l'évocation de la profanation du mausolée de Cheikh Sid Mahmoud.
Pour Abdou Sidibé, député de la région de Gao, en touchant au Patrimoine sacré de Tombouctou les islamistes ont commis l’irréparable : «Tombouctou a toujours été un phare. Le nom de Tombouctou est plus connu que le nom ‘Mali’. Tout le pays est consterné, cela dépasse l’entendement. C’est comme si le ciel tombe sur la tête» déclare le député.
Autre témoignage et même indignation, celle de Cheikh Oumar Sissoko, cinéaste mais aussi homme politique. Pour lui, cette profanation est le signe suprême de l'intolérance : «Ce mausolée fait partie du patrimoine culturel et spirituel de Tombouctou mais aussi de l’humanité. Engagement avait été pris de ne pas toucher au matériel spirituel, cet engagement est caduc et l’intolérance qui se développe aujourd’hui est une tragédie.»
Le professeur Baba Akib Haïdara est lui aussi choqué. Ce notable, originaire de Tombouctou a consacré toute sa vie à la restauration et à l'étude des manuscrits. Rappelons que Tombouctou est inscrite depuis 1988 au Patrimoine mondial de l'humanité pour ses trois grandes mosquées, mais surtout ses dizaines de milliers de manuscrits -dont certains datent de l'ère pré-islamique- et qui témoignent de l'âge d'or de ce grand centre intellectuel et religieux au XVIe siècle. Baba Akib Haïdara est un ancien ministre de l'Education nationale et il fut aussi le représentant de l'Unesco au Mali :
Baba Akib Haïdara : «Nous sommes touchés au plus profond de notre âme»
« Je souffre et avec moi, tous souffrent de la même façon… On régresse, on régresse, c’est inacceptable… on s’attaque à des valeurs, à des esprits, à ce qu’il y a de profond dans l’âme de Tombouctou... Il faut dire à l’Unesco de mobiliser l’opinion internationale… Ce n’est pas ça l’islam et ça peut devenir une grand catastrophe si on ne fait rien ».
«Un des premiers actes des forces armées, lorsqu’elles ont investi la ville de Douentza, ça été justement détruire le monument Djina Dogon. On n’est pas dans l’islam, on est dans la dégradation de toute trace de civilisation et de savoir » renchérit Ismaïla Samba Traoré écrivain et éditeur. Pour certains artistes et intellectuels maliens, la guerre au nord du Mali ne remet pas seulement en cause l'intégrité territoriale, elle touche plus encore à l'âme malienne.
Ces intellectuels viennent de lancer un manifeste pour la défense des patrimoines des zones sous occupation.
RFI
Pour Abdou Sidibé, député de la région de Gao, en touchant au Patrimoine sacré de Tombouctou les islamistes ont commis l’irréparable : «Tombouctou a toujours été un phare. Le nom de Tombouctou est plus connu que le nom ‘Mali’. Tout le pays est consterné, cela dépasse l’entendement. C’est comme si le ciel tombe sur la tête» déclare le député.
Autre témoignage et même indignation, celle de Cheikh Oumar Sissoko, cinéaste mais aussi homme politique. Pour lui, cette profanation est le signe suprême de l'intolérance : «Ce mausolée fait partie du patrimoine culturel et spirituel de Tombouctou mais aussi de l’humanité. Engagement avait été pris de ne pas toucher au matériel spirituel, cet engagement est caduc et l’intolérance qui se développe aujourd’hui est une tragédie.»
Le professeur Baba Akib Haïdara est lui aussi choqué. Ce notable, originaire de Tombouctou a consacré toute sa vie à la restauration et à l'étude des manuscrits. Rappelons que Tombouctou est inscrite depuis 1988 au Patrimoine mondial de l'humanité pour ses trois grandes mosquées, mais surtout ses dizaines de milliers de manuscrits -dont certains datent de l'ère pré-islamique- et qui témoignent de l'âge d'or de ce grand centre intellectuel et religieux au XVIe siècle. Baba Akib Haïdara est un ancien ministre de l'Education nationale et il fut aussi le représentant de l'Unesco au Mali :
Baba Akib Haïdara : «Nous sommes touchés au plus profond de notre âme»
« Je souffre et avec moi, tous souffrent de la même façon… On régresse, on régresse, c’est inacceptable… on s’attaque à des valeurs, à des esprits, à ce qu’il y a de profond dans l’âme de Tombouctou... Il faut dire à l’Unesco de mobiliser l’opinion internationale… Ce n’est pas ça l’islam et ça peut devenir une grand catastrophe si on ne fait rien ».
«Un des premiers actes des forces armées, lorsqu’elles ont investi la ville de Douentza, ça été justement détruire le monument Djina Dogon. On n’est pas dans l’islam, on est dans la dégradation de toute trace de civilisation et de savoir » renchérit Ismaïla Samba Traoré écrivain et éditeur. Pour certains artistes et intellectuels maliens, la guerre au nord du Mali ne remet pas seulement en cause l'intégrité territoriale, elle touche plus encore à l'âme malienne.
Ces intellectuels viennent de lancer un manifeste pour la défense des patrimoines des zones sous occupation.
RFI