Mali: l'opération de sécurisation des alentours de Gao se poursuit


Rédigé le Dimanche 3 Mars 2013 à 13:27 | Lu 274 fois | 0 commentaire(s)


L’annonce de violents affrontements, vendredi 1er mars à Iminenas, à 60 kilomètres à l'est de Gao, a finalement mis au jour l’existence d’une nouvelle opération militaire. Une opération mixte, franco-malienne, dont le but est de débusquer les dernières poches de combattants islamistes présents dans la région. Dans le village de Kadji, une cinquantaine de personnes, soupçonnées d’avoir combattu ou au moins collaboré avec le Mujao pendant l’occupation ont été interpellées.


L’opération a commencé jeudi matin, dans le plus grand secret. Dès vendredi, premiers affrontements : les armées malienne et française ont combattu entre 9h30 et 14 heures, et tué 52 jihadistes, selon le dernier bilan donné par le capitaine Diarra, porte-parole de l’armée malienne à Gao, qui assure que seules les troupes ennemies ont connu des pertes.

« C’est un habitant qui nous a signalé leur présence, explique l’officier malien. Nous avançons sur la base de renseignements donnés par les populations ». L’armée française refuse de s’exprimer sur les opérations en cours, mais l’armée malienne confirme la présence des troupes de l’opération Serval et notamment l’appui de plusieurs hélicoptères, pour faciliter la progression des troupes.

L’objectif de cette opération est de sécuriser les alentours de la ville de Gao dans un rayon de 100 kilomètres. « De nombreux islamistes ont fui après la libération de la ville, rappelle le capitaine Diarra. Ce sont eux qui ont attaqué Gao depuis. Ils ont aussi volé des commerçants en brousse », poursuit le capitaine Diarra, qui évoque l’attaque de quatre camions en début de semaine. L’opération se poursuit.

A Kadji, les interrogatoires des jihadistes présumés sont en cours

Le village de Kadji est divisée en deux parties : le quartier de Kadji Dar es-Salam forme une petite île dont les habitants sont wahabbites. Depuis une quarantaine d’années, ils pratiquent un islam particulièrement rigoureux. Et depuis vendredi, tous les hommes encore présents sur l’île, ont été placés en garde-à-vue, accusés d’avoir collaboré avec le Mujao.

Hafiz el-Mahadi est le conseiller du chef traditionnel de l’île. Il a été interpellé il y a quatre jours : « Même pendant l’occupation, aucun de nous, aucune des personnes qui sont retenues ici, n’a jamais pris les armes avec le Mujao », assure-t-il. Ce notable de l’île affirme, qu’au cours des fouilles, les militaires ont violenté les populations et commis des vols. Selon lui, c’est uniquement parce que les habitants de l’île sont des wahabbites qu’ils sont aujourd’hui la cible de toutes ces accusations.

Zoukaleni Konna est l’imam de Kadji Dar es-Salam, lui aussi en garde-à-vue : « C’est vrai que des jeunes sont partis se battre avec le Mujao, mais ils n’étaient pas nombreux. Et ni moi, ni le chef du village, ni personne n’a décidé de les envoyer là-bas, nous avons même essayé de les en dissuader, mais ils ne nous ont pas écoutés ».

Les militaires n’ont trouvé aucune arme sur l’île mais soupçonnent les habitants de s’en être débarrassés. A la gendarmerie de Gao, les interrogatoires continuent.



dépêche RFI




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