C’est d’un pas déterminé que la délégation de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) a fait son entrée dans la salle de réunion. Devant l’assistance, le représentant de la CMA a délivré son discours. D’une voix plutôt calme, il a annoncé la suspension jusqu’à nouvel ordre de son groupe aux travaux du Comité de suivi de l’accord d’Alger.
Pour revenir à la table des négociations, il a posé trois conditions. Premièrement, le départ de la localité d'Anéfis des groupes armés progouvernementaux. Ces derniers ont récemment pris des mains des rebelles cette localité stratégique située à une centaine de kilomètres au sud de Kidal.
Deuxième condition pour revenir et participer aux travaux : le Coordination des mouvements de l’Azawad demande au gouvernement malien « d’arrêter de soutenir ces groupes armés ». Et enfin, la CMA demande l’inscription prioritaire de la question d'Anéfis à l’ordre du jour de la réunion du Comité de suivi.
Après avoir posé ses conditions, la délégation a quitté la salle pour joindre l’acte à la parole. Immédiatement après, la médiation élargie a repris le dossier en main et d’intenses tractations sont en cours pour remettre le processus de paix sur les rails. « Pour le moment, ce n’est pas du tout facile », reconnaît un diplomate accrédité dans la capitale malienne.
« La bataille du cantonnement commence »
La médiation internationale a multiplié lundi les rencontres entre les différentes parties sur l'occupation de la ville d’Anéfis par les groupes armés progouvernementaux. Gouvernement malien, rebelles et groupes armés progouvernementaux ont été approchés. D’après les informations de RFI, ces derniers ont accepté le principe de quitter Anéfis, mais pas à n’importe quel prix.
« Nous acceptons de quitter Anéfis, mais il faut que la localité passe sous le contrôle de la mission de l’ONU et de l’armée malienne », explique un responsable de la plateforme qui regroupe les mouvements armés alliés au pouvoir malien.
Du côté de la rébellion, la Coordination des mouvements de l’Azawad est pour le moment sceptique. « Ils avaient dit la même chose pour la localité de Ménaka, située dans le nord. Et après, ils ont trainé des pieds », estime la CMA. La médiation internationale reste cependant optimiste : « C’est déjà un pas, nous allons trouver une solution », explique un diplomate.
Pour lui, « c’est en réalité la bataille du cantonnement qui commence. Dans la perspective du processus DDR, " démobilisation désarmement et réinsertion ", les groupes armés veulent se rapprocher par tous les moyens de leur région d’origine, Kidal, pour y être cantonnés. »