Jean-Marc Ayrault, Premier ministre français: "La destruction des mausolées à Tombouctou rappelle que nous sommes confrontés aux forces les plus obscurantistes".
Depuis plusieurs semaines, la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) prépare l’envoi de 3 300 soldats au Mali pour lutter contre les groupes islamistes armés qui contrôlent le nord du pays depuis maintenant trois mois. Parmi ces groupes, figurent Ansar Dine (Défenseur de l’islam) et le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) qui contrôlent, avec Aqmi, les trois grandes agglomérations et régions administratives, à savoir Tombouctou, Gao et Kidal.
Pour l’instant, cette force d’intervention n’existe que sur le papier. Plusieurs réunions des chefs d’états-majors de la sous-région ont permis d’en dessiner les contours. Mais la communauté internationale - et donc le Conseil de sécurité des Nations unies - attend d’abord la résolution de la crise politique à Bamako. Une étape décisive sera peut-être franchie samedi prochain : plusieurs chefs d’Etat de la Cédéao et des représentants de partis politiques maliens se retrouvent en effet à Ouagadougou. Au menu de cette rencontre, l’instauration, dans la capitale malienne, d’un gouvernement d’union nationale. Condition indispensable, au regard des Nations unies, pour l’obtention d’un feu vert afin de constituer la force d’intervention ouest-africaine et de mener à bien des opérations dans le nord du Mali.
Pour sa part, la France a « bon espoir » de voir adoptée, prochainement, au Conseil de sécurité de l’ONU, la résolution permettant le déploiement de la force africaine au Mali. C’est ce qu’a déclaré, ce mardi 3 juillet, le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius.
Laurent Fabius, ministre français des Affaires étrangères: "Une nouvelle résolution est en train d’être discutée aux Nations unies et nous avons bon espoir qu’elle sera adoptée".
Destruction des mausolées : un « crime contre l’humanité »
La destruction, ce week-end, par les groupes armés islamistes qui contrôlent Tombouctou, des seize mausolées de saints musulmans et de la porte sacrée d’une moquée du XVe siècle, a choqué nombre d’habitants au Mali et ailleurs dans le monde. Consternée, l’Unesco, qui a classé Tombouctou au patrimoine mondial, a « vigoureusement » condamné la destruction de ces sites historiques musulmans, appelant à mettre fin à ces « actes répugnants »
En visite à Paris, le président guinéen Alpha Condé a plaidé notamment pour une intervention rapide dans le nord du Mali, après la mise en place d’un gouvernement d’union nationale. Alpha Condé - invité de Christophe Boisbouvier, mercredi 4 juin, sur RFI - s’est également prononcé sur la destruction des mausolées de Tombouctou qu’il qualifie de «crime contre l’humanité».