Ce dimanche sera une fête des meetings. Tous les candidats ou presque - ils sont 28 - seront sur les podiums pour haranguer leurs partisans et surtout convaincre. Car cette campagne dans unMali en pleine crise, à la fois économique et territoriale avec la situation dans le Nord, sera la plus courte de l'histoire du pays.
Vingt jours seulement. Le vendredi 26 juillet, à minuit, il sera interdit de faire campagne jusqu'au vote du dimanche 28. Un délai très court pour parcourir un pays immense et en pleine période de carême. « Il y a un véritable engouement », estime un notable de Tombouctou. « La preuve, ajoute-t-il, tout le monde veut sa carte de vote, la fameuse Nina ». Une distribution compliquée, « une véritable pagaille », admet un membre de la Céni, la commission électorale. « Mais que voulez-vous, explique-t-il, c'est un cas de force majeure, l'élection doit se faire. »
Mamadou Diamountani, le président de la Céni, a rappelé quelques règles aux candidats : « A travers de grands rassemblements, vous mobiliserez des foules qui iront à votre écoute, je me permets d'en appeler à votre sens des responsabilités et de patriotisme pour que ces rassemblements ne constituent pas des facteurs de division et de haine entre nos concitoyens déjà très éprouvés ».
Le président de la commission, dans un discours aux candidats samedi 6 juillet au soir, est revenu sur plusieurs passages du code électoral. Il insiste sur les articles 72 et 73 qui interdisent la propagande, l'utilisation de moyens publics dans la campagne ainsi que l'expression de propos diffamatoires à l'encontre de ses adversaires.
« Toujours les mêmes candidats »
Les candidats devront en plus aller gagner les voix dans les campagnes. « Eh oui, nous sommes en pleine période d'hivernage, analyse un agriculteur de Mopti, tout le monde est au champ, c'est compliqué mais nous irons voter. »
Grande inconnue de cette campagne : la place de la jeunesse malienne, une jeunesse qui voudrait du changement. « Ce sont toujours les mêmes candidats, estime un rappeur. Nous en avons marre de nous faire rouler dans la farine, il faut du neuf. » Un appel qui ne risque pas d'être entendu, car les favoris sont tous des poids lourds de la classe politique malienne et, pour eux, le sprint électoral est lancé.