Il ressort de cette première rencontre que le groupe Ansar Dine veut absolument que le gouvernement malien mette en place une structure de négociation pour examiner les questions de fond. « Nous avons rencontré le ministre Bassolé, tout s’est bien passé. Et nous avons un document à remettre au président du Burkina Faso », souligne Alghabass Ag Intalla, le chef de cette délégation.
Journée chargée pour les émissaires du groupe d’Iyad Ag Ghaly. Ils ont discuté également avec certains membres du MNLA, Mouvement national de l’Azawad, présents à Ouagadougou. Mais rien n’a filtré de cette rencontre.
« Ils se sont vus avec le MNLA et à ce niveau, il ne faut pas attendre d’eux qu’ils fusionnent. Chaque groupe peut garder son autonomie, l’essentiel c’est d’aller dans la même direction », précise toujours la même source.
Réaction du FDR
« Les concertations nationales » déjà deux fois reportées devraient se tenir ce mois-ci à Bamako. Il s'agit de réfléchir à l'avenir du pays et à la sortie de crise. Mais les documents de travail élaborés par le Premier ministre malien et son gouvernement ne conviennent pas au FDR, le Front uni pour la sauvegarde de la démocratie et la République qui avait pris position contre le coup d'Etat et qui refuse d'y participer.
Madou Diallo Responsable de la jeunesse au FDR « On s’en rend compte que parmi les hypothèses sur lesquelles les autorités vont se prononcer, il y a une hypothèse qui prévoit qu’un conseil de transition va légiférer à la place de l’Assemblée nationale. Là c’est une remise en cause totale de l’ordre constitutionnel et le FDR ne peut pas participer à cela. » Elaboration d’un concept stratégique d’intervention Alors que les discussions entre la médiation burkinabè et une délégation d'Ansar Dine se poursuivent à Ouagadougou, les experts de la Cédéao (Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest), de l'ONU et de l'Union africaine doivent achever ce lundi 5 novembre à Bamako, l’élaboration d’un concept stratégique d’intervention dans le nord du Mali. Et 24 heures après, toujours dans la capitale malienne, ce sont les chefs d’état-major des pays membres de la Cédéao qui se réunissent. Ils vont étudier le document, l’amender si nécessaire. L’ancien chef d’Etat guinéen, le général Sékouba Konaté, patron des forces africaines en attente, participera aux discussions. Ensuite, la copie sera soumise aux chefs d’Etat de la sous-région, avant la présentation du document devant l’ONU. Il s’agit d’aller vite, de maintenir la pression sur les groupes jihadistes qui contrôlent le nord du Mali. Ceux qui veulent négocier, renoncer clairement et rapidement à l’application de la charia, peuvent éviter une intervention militaire dans les régions qu’ils contrôlent. Mais concernant les jusqu’au-boutistes, il devient de plus en plus clair qu’ils seront victimes au moins de frappes aériennes. Or, quasiment aucun pays de la sous-région n’a le matériel nécessaire pour ce genre d’opération. C’est pourquoi dans le concept stratégique d’intervention, il a été ajouté qu’en plus des militaires de la Cédéao, on sollicitera également pour des opérations ponctuelles, des forces occidentales. RFI |