Le Groupe de soutien au Mali, qui rassemble les grandes organisations internationales comme l’ONU, se réunit mardi à Bruxelles pour s’entendre sur les moyens d’assurer le retour à la stabilité une fois qu’auront pris fin les opérations militaires, ont indiqué lundi des responsables européens.
Le ministre des Affaires étrangères Tiéman Coulibaly mènera la délégation malienne à cette réunion à laquelle participeront de hauts responsables de l?Union africaine, de la Communauté économique des Etats d?Afrique de l?Ouest (Cedeao), de l’ONU et de l’Union européenne (UE).
« Il s’agit de préparer le jour d’après », a indiqué un responsable de l’UE, hôte de la réunion. « Des années vont être nécessaires pour stabiliser le pays mais nous espérons que quelques mois suffiront pour garantir un environnent sécuritaire suffisant », notamment pour l’organisation d’élections, a-t-il ajouté. A cette fin, les discussions porteront sur les mises en oeuvre de la mission militaire africaine destinée à prendre le relais des troupes françaises (Misma) et de la mission européenne de formation de l’armée malienne (EUTM).
A Paris, le président François Hollande et le vice-président américain Joe Biden se sont mis d’accord lundi pour que la force africaine en cours de déploiement au Mali soit « aussi rapidement que possible placée sous l’autorité de l’ONU », dans le cadre d’une « opération de maintien de la paix ». M. Biden a félicité la France pour son « action décisive » dans ce pays.
Tout en poursuivant sa traque des chefs et combattants des groupes islamistes armés dans le massif des Ifoghas, au nord de Kidal (1.500 km de Bamako), tout près de la frontière algérienne, la France souhaite « être rapidement relayés par les forces africaines », a redit Laurent Fabius, chef de la diplomatie française.
Ces forces doivent à terme comprendre quelque 6.000 soldats d’Afrique de l’Ouest et du Tchad, dont de premiers éléments se trouvent à Kidal, aux côtés de l’armée française.
Cette position avait déjà été rappelée samedi lors de sa visite au Mali par le président Hollande, qui a cependant souligné que l’armée française ne quitterait pas le territoire malien tant que les armées africaines n’y seraient pas installées.
« La France restera avec vous le temps qu’il faudra, c’est-à-dire le temps que les Africains eux-mêmes prendront (…) pour nous remplacer, mais jusque-là, nous serons à vos côtés jusqu’au bout, jusqu’au Nord Mali », avait déclaré le chef de l’Etat.
Le ministre malien des Affaires étrangères Tiéman Coulibaly a lui aussi plaidé lundi pour que l’opération militaire aille « jusqu’au bout » afin de « détruire les réseaux terroristes », dans un entretien avec l’AFP, où il a également rendu un hommage appuyé au Tchad.
A propos des frappes aériennes menées pendant le week-end sur les Ifoghas, M. Fabius a estimé que les islamistes qui y sont réfugiés « ne peuvent rester là-bas durablement que s’ils ont des moyens de ravitaillement. Donc l’armée, de manière très efficace, est en train de saper cela ».
L’Algérie n’avait pas officiellement réagi aux bombardements français à ses portes, mais Mohamed Baba Ali, député de la région de Tamanrasset, ville du sud de l’Algérie proche du Mali, a affirmé que l’armée algérienne avait renforcé sa présence à la frontière, fermée depuis le 14 janvier, afin « d’éviter l’infiltration de groupes terroristes ».
C’est dans les Ifoghas, immense zone de montagnes et de grottes, berceau des Touareg, que des chefs et des combattants islamistes se sont réfugiés après leur fuite des grandes villes du nord du Mali, qu’ils y ont aussi caché de l’armement, selon des experts et des sources sécuritaires régionales.
Reprise de l’aide française au développement
C’est aussi là que se trouveraient les sept otages français enlevés au Niger et au Mali en 2011 et 2012 par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et un autre groupe islamiste armé, le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao).
Selon des sources de sécurité et un député malien issu de la communauté touareg, une délégation des Touareg des Ifoghas a récemment rencontré les ravisseurs des otages français, assurant que certains se sont montrés dans « de bonnes dispositions ».
Parmi les dirigeants islamistes supposés réfugiés dans les Ifoghas, on cite l’Algérien Abou Zeïd, un des émirs les plus radicaux d’Aqmi, et Iyad Ag Ghaly, chef d’Ansar Dine (Défenseurs de l’islam), ex-rebelle touareg malien des années 1990, originaire de Kidal, qui connaît parfaitement la région.
Un autre dirigeant, Mohamed Moussa Ag Mouhamed, présenté comme le numéro trois d’Ansar Dine et la « tête pensante » de ce mouvement à Tombouctou où il a ordonné de nombreuses exactions, a été arrêté dimanche au nord de Kidal, selon des sources de sécurité de la région.
Ces mêmes sources ont affirmé qu’un membre du Mujao avait également été arrêté. Elles n’ont cependant pas précisé qui avait procédé à ces arrestations, mais les regards se tournent vers le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA).
Kidal était un bastion d’Ansar Dine, mais est passée sous le contrôle du Mouvement islamique de l’Azawad (MIA, dissidence d’Ansar Dine s’affirmant « modérée ») et du MNLA, juste avant l’arrivée de soldats français dans la nuit du 29 au 30 janvier.
Parallèlement à l’opération militaire, la France insiste sur la nécessité d’un rétablissement d’institutions démocratiques issues d’élections « transparentes » et la mise en place d’une politique de développement, en particulier pour les régions du Nord, isolées et quasi-désertiques. Paris a dans cette perspective annoncé la reprise progressive de l’aide publique au développement, gelée depuis le coup d’Etat militaire du 22 mars 2012 qui avait précipité la chute du Nord aux mains des islamistes armés.
Signe d’un début de retour à la normale, des écoles ont rouvert à Gao la plus grande ville du Nord, reprise le 26 janvier par les soldats français et maliens. Et à Genève, le Comité international de la Croix Rouge a fait état d’un « début de retour » de déplacés dans le centre du Mali.
Le ministre des Affaires étrangères Tiéman Coulibaly mènera la délégation malienne à cette réunion à laquelle participeront de hauts responsables de l?Union africaine, de la Communauté économique des Etats d?Afrique de l?Ouest (Cedeao), de l’ONU et de l’Union européenne (UE).
« Il s’agit de préparer le jour d’après », a indiqué un responsable de l’UE, hôte de la réunion. « Des années vont être nécessaires pour stabiliser le pays mais nous espérons que quelques mois suffiront pour garantir un environnent sécuritaire suffisant », notamment pour l’organisation d’élections, a-t-il ajouté. A cette fin, les discussions porteront sur les mises en oeuvre de la mission militaire africaine destinée à prendre le relais des troupes françaises (Misma) et de la mission européenne de formation de l’armée malienne (EUTM).
A Paris, le président François Hollande et le vice-président américain Joe Biden se sont mis d’accord lundi pour que la force africaine en cours de déploiement au Mali soit « aussi rapidement que possible placée sous l’autorité de l’ONU », dans le cadre d’une « opération de maintien de la paix ». M. Biden a félicité la France pour son « action décisive » dans ce pays.
Tout en poursuivant sa traque des chefs et combattants des groupes islamistes armés dans le massif des Ifoghas, au nord de Kidal (1.500 km de Bamako), tout près de la frontière algérienne, la France souhaite « être rapidement relayés par les forces africaines », a redit Laurent Fabius, chef de la diplomatie française.
Ces forces doivent à terme comprendre quelque 6.000 soldats d’Afrique de l’Ouest et du Tchad, dont de premiers éléments se trouvent à Kidal, aux côtés de l’armée française.
Cette position avait déjà été rappelée samedi lors de sa visite au Mali par le président Hollande, qui a cependant souligné que l’armée française ne quitterait pas le territoire malien tant que les armées africaines n’y seraient pas installées.
« La France restera avec vous le temps qu’il faudra, c’est-à-dire le temps que les Africains eux-mêmes prendront (…) pour nous remplacer, mais jusque-là, nous serons à vos côtés jusqu’au bout, jusqu’au Nord Mali », avait déclaré le chef de l’Etat.
Le ministre malien des Affaires étrangères Tiéman Coulibaly a lui aussi plaidé lundi pour que l’opération militaire aille « jusqu’au bout » afin de « détruire les réseaux terroristes », dans un entretien avec l’AFP, où il a également rendu un hommage appuyé au Tchad.
A propos des frappes aériennes menées pendant le week-end sur les Ifoghas, M. Fabius a estimé que les islamistes qui y sont réfugiés « ne peuvent rester là-bas durablement que s’ils ont des moyens de ravitaillement. Donc l’armée, de manière très efficace, est en train de saper cela ».
L’Algérie n’avait pas officiellement réagi aux bombardements français à ses portes, mais Mohamed Baba Ali, député de la région de Tamanrasset, ville du sud de l’Algérie proche du Mali, a affirmé que l’armée algérienne avait renforcé sa présence à la frontière, fermée depuis le 14 janvier, afin « d’éviter l’infiltration de groupes terroristes ».
C’est dans les Ifoghas, immense zone de montagnes et de grottes, berceau des Touareg, que des chefs et des combattants islamistes se sont réfugiés après leur fuite des grandes villes du nord du Mali, qu’ils y ont aussi caché de l’armement, selon des experts et des sources sécuritaires régionales.
Reprise de l’aide française au développement
C’est aussi là que se trouveraient les sept otages français enlevés au Niger et au Mali en 2011 et 2012 par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et un autre groupe islamiste armé, le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao).
Selon des sources de sécurité et un député malien issu de la communauté touareg, une délégation des Touareg des Ifoghas a récemment rencontré les ravisseurs des otages français, assurant que certains se sont montrés dans « de bonnes dispositions ».
Parmi les dirigeants islamistes supposés réfugiés dans les Ifoghas, on cite l’Algérien Abou Zeïd, un des émirs les plus radicaux d’Aqmi, et Iyad Ag Ghaly, chef d’Ansar Dine (Défenseurs de l’islam), ex-rebelle touareg malien des années 1990, originaire de Kidal, qui connaît parfaitement la région.
Un autre dirigeant, Mohamed Moussa Ag Mouhamed, présenté comme le numéro trois d’Ansar Dine et la « tête pensante » de ce mouvement à Tombouctou où il a ordonné de nombreuses exactions, a été arrêté dimanche au nord de Kidal, selon des sources de sécurité de la région.
Ces mêmes sources ont affirmé qu’un membre du Mujao avait également été arrêté. Elles n’ont cependant pas précisé qui avait procédé à ces arrestations, mais les regards se tournent vers le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA).
Kidal était un bastion d’Ansar Dine, mais est passée sous le contrôle du Mouvement islamique de l’Azawad (MIA, dissidence d’Ansar Dine s’affirmant « modérée ») et du MNLA, juste avant l’arrivée de soldats français dans la nuit du 29 au 30 janvier.
Parallèlement à l’opération militaire, la France insiste sur la nécessité d’un rétablissement d’institutions démocratiques issues d’élections « transparentes » et la mise en place d’une politique de développement, en particulier pour les régions du Nord, isolées et quasi-désertiques. Paris a dans cette perspective annoncé la reprise progressive de l’aide publique au développement, gelée depuis le coup d’Etat militaire du 22 mars 2012 qui avait précipité la chute du Nord aux mains des islamistes armés.
Signe d’un début de retour à la normale, des écoles ont rouvert à Gao la plus grande ville du Nord, reprise le 26 janvier par les soldats français et maliens. Et à Genève, le Comité international de la Croix Rouge a fait état d’un « début de retour » de déplacés dans le centre du Mali.
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