C'est le chef du Mujao, Abdel Hakim en personne qui a convoqué les imams le 10 août. Plus de quarante religieux se sont donc présentés à la mosquée Koweit de Gao.
Il devait être question d'un débat sur la charia, et notamment, comment l'appliquer en tenant compte des habitudes religieuses locales. Mais en moins d'une demi-heure, l'affaire est réglée : le Mujao décide que la charia s'applique dans la ville de Gao.
Selon des témoignages, aucun débat n'était souhaité, personne n'a discuté. Les responsables du Mujao ont même brandi la menace : « s'il le faut, on utilisera la force pour faire appliquer la loi islamique ».
Les imams n'ont pas protesté au grand regret des habitants de la ville qui déplorent la soumission et la passivité des chefs religieux jusque là respectés. Personne ne comprend, le rempart contre l'extrémisme islamiste est tombé.
La jeunesse, qui s'était révoltée dimanche pour refuser que l'on ampute la main d'un voleur, est restée muette. Les habitants de Gao attendent dans la peur. Le Mujao affirme détenir trente prisonniers passibles de la charia.
Le plan de la Cédéao en discussion
Alors que depuis plus d'un mois, les islamistes qui contrôlent le nord du Mali multiplient les exactions contre la population, l'action diplomatique se poursuit pour trouver une solution à la crise malienne. L’ouverture de la réunion des chefs d’état-major de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest sur le Mali (Cédéao), qui devait se tenir le 10 août à Bamako, est reportée au 12 août. Mais les experts, actuellement dans la capitale malienne, planchent sur le schéma d’une éventuelle intervention militaire avec un chronogramme précis.
Selon un document interne de travail dont RFI a pu se procurer une copie, si une présence et une intervention militaire de la Cédéao, au Mali était décidée, elle se déroulerait en quatre phases :
Il y a en premier lieu, la sécurisation des institutions de transition à Bamako. En clair, s’ils obtiennent le feu vert du Mali, les troupes de la Cédéao viendraient donc à Bamako pour notamment sécuriser la présidence de la République et son locataire, la primature, ses responsables aussi.
Dans une seconde phase, il s’agirait de former des troupes maliennes. Il faut s’attendre, si le Mali est d’accord, à l’arrivée sur le territoire, d’instructeurs, et de formateurs. Ensuite, il y a le soutien du déploiement des forces dans le nord du pays.
Dans ce registre, des troupes non maliennes se rendront dans le nord du pays pour appuyer les troupes locales dans la reconquête de cette région aux mains des islamistes. Cela va nécessiter beaucoup de moyens : sécurisation des institutions, soutien au déploiement dans le Nord.
Il y a, enfin, une quatrième phase,si le plan est validé, les troupes étrangères auront pour mission de protéger les nombreux réfugiés maliens.
Source: RFI
Il devait être question d'un débat sur la charia, et notamment, comment l'appliquer en tenant compte des habitudes religieuses locales. Mais en moins d'une demi-heure, l'affaire est réglée : le Mujao décide que la charia s'applique dans la ville de Gao.
Selon des témoignages, aucun débat n'était souhaité, personne n'a discuté. Les responsables du Mujao ont même brandi la menace : « s'il le faut, on utilisera la force pour faire appliquer la loi islamique ».
Les imams n'ont pas protesté au grand regret des habitants de la ville qui déplorent la soumission et la passivité des chefs religieux jusque là respectés. Personne ne comprend, le rempart contre l'extrémisme islamiste est tombé.
La jeunesse, qui s'était révoltée dimanche pour refuser que l'on ampute la main d'un voleur, est restée muette. Les habitants de Gao attendent dans la peur. Le Mujao affirme détenir trente prisonniers passibles de la charia.
Le plan de la Cédéao en discussion
Alors que depuis plus d'un mois, les islamistes qui contrôlent le nord du Mali multiplient les exactions contre la population, l'action diplomatique se poursuit pour trouver une solution à la crise malienne. L’ouverture de la réunion des chefs d’état-major de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest sur le Mali (Cédéao), qui devait se tenir le 10 août à Bamako, est reportée au 12 août. Mais les experts, actuellement dans la capitale malienne, planchent sur le schéma d’une éventuelle intervention militaire avec un chronogramme précis.
Selon un document interne de travail dont RFI a pu se procurer une copie, si une présence et une intervention militaire de la Cédéao, au Mali était décidée, elle se déroulerait en quatre phases :
Il y a en premier lieu, la sécurisation des institutions de transition à Bamako. En clair, s’ils obtiennent le feu vert du Mali, les troupes de la Cédéao viendraient donc à Bamako pour notamment sécuriser la présidence de la République et son locataire, la primature, ses responsables aussi.
Dans une seconde phase, il s’agirait de former des troupes maliennes. Il faut s’attendre, si le Mali est d’accord, à l’arrivée sur le territoire, d’instructeurs, et de formateurs. Ensuite, il y a le soutien du déploiement des forces dans le nord du pays.
Dans ce registre, des troupes non maliennes se rendront dans le nord du pays pour appuyer les troupes locales dans la reconquête de cette région aux mains des islamistes. Cela va nécessiter beaucoup de moyens : sécurisation des institutions, soutien au déploiement dans le Nord.
Il y a, enfin, une quatrième phase,si le plan est validé, les troupes étrangères auront pour mission de protéger les nombreux réfugiés maliens.
Source: RFI