Mali : les heures noires de Gao


Rédigé le Jeudi 5 Avril 2012 à 11:17 | Lu 1058 fois | 0 commentaire(s)


Le Nord du Mali est devenu inaccessible à la presse et aux organisations internationales. Quelque 90 000 personnes déplacées qui se trouvaient à Gao, Tombouctou et Kidal, sont aujourd'hui « sans assistance », selon Caritas Internationalis. De nombreux habitants interrogés depuis Bamako ont fait état de saccages et pillages à Tombouctou et Gao. La situation serait beaucoup plus critique dans cette dernière ville.


Gao, la grande ville du Nord n'échappe pas à la lutte de pouvoir entre les différents groupes rebelles qui y sont entrés le 31 mars. Dans la confusion de nombreux pillages ont eu lieu et ont semé la panique chez les habitants. Certains ont d'ailleurs déjà quitté la ville.

La situation alimentaire se détériore de jour en jour. Il n'y a plus de marchés, et la plupart des boutiques sont vides. Les stocks d’aide alimentaire ont été pillés, selon le maire. Il y a encore de l'électricité et de l'eau dans la plupart des quartiers, mais il est difficile de savoir pour combien de temps encore.

Le carburant qui sert à faire tourner les groupes électrogènes commence à manquer, et sans énergie, l'eau ne pourra bientôt plus être acheminée. Il faut agir très vite assure le maire, Sadou Diallo ajoutant qu'il y a eu ces derniers jours de graves violations des droits de l'homme, « des femmes ont notamment été violées », dit-il.
Hier encore des tirs en l'air étaient entendus dans la ville, tirs sporadiques, pour faire fuir ceux qui tentaient de se livrer à des pillages. Une réunion aurait eu lieu entre le MNLA (Mouvement national de libération de l'Azawad), les chefs traditionnels et des chefs religieux, l’objectif étant de ramener le calme, et rassurer les habitants.



RFI



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