Mali : les organisations pro-putschistes demandent le départ du président Traoré


Rédigé le Mercredi 23 Mai 2012 à 08:17 | Lu 2423 fois | 0 commentaire(s)


Les organisations pro-putschistes, qui étaient réunies depuis le 21 mai au centre international de conférences de Bamako, demandent une nouvelle fois à Dionkounda Traoré de quitter ses fonctions. Elles refusent qu'il continue de mener la transition dans le pays, depuis la fin de son mandat de 40 jours. Elles contestent l'accord passé entre la Cédéao et le capitaine Sanogo. D'ailleurs, elles souhaitent que ce soit ce dernier qui prenne la tête de la transition jusqu'aux prochaines élections. Le gouvernement malien qui a condamné l'agression contre Dioncounda Traoré, a annoncé, lui, l'ouverture d'une enquête.


Les organisations pro-putschistes qui tenaient les 21 et 22 mai ce qu’elles ont appelé « une convention souveraine », n’en démordent pas. Pour elles, en dépit de l’accord signé le week-end dernier par la Cédéao et les putschistes, (au terme duquel le président par intérim doit diriger le pays pendant un an, jusqu'aux prochaines élections), Dionconda Traoré ne peut aller au-delà du délai de 40 jours prévu par la Constitution.

Amadou Guindo, président de la coordination des organisations patriotique du Mali, l’une de ces entités qui organisaient cette convention : « Nous demandons d’abord le respect du délai constitutionnel c’est-à-dire aujourd’hui mardi 22 mai à minuit. Dionconda Traoré n’est plus président. Nous n’entendons pas qu’il continue à gérer au nom de la Cédéao cette transition ».

Les organisations pro-putschistes demandent la démission de Dionconda Traoré et par la suite la convocation d’une nouvelle convention plus élargie qui serait, disent-ils, chargée de désigner son successeur. Et à l’issue de ces deux jours, ces organisations sont en mesure de proposer un nom, comme l’explique Maître Mamadou Gakou : « La commission d’investiture a dégagé des critères puis a proposé un nom pour assurer la présidence de la transition, le nom du capitaine Amadou Sanogo ».

La fin de cette convention nationale deux jours aura été marquée par des éclats de voix, des incompréhensions, et une relative confusion. Certains participants ne comprenaient pas que le nom proposé ne figure pas dans la déclaration finale. Les responsables de la convention ont du poursuivre les discussions après la clôture pour clarifier les choses.

Avant même la clôture de la conférence de ces organisations pro-putsch (et donc avant que ses résultats n'en soient connus), le président de la Commission ouest africaine, Kadré Désiré Ouedraogo a déclaré sur RFI que quiconque remettrait en cause la transition, sera immédiatement passible de sanctions, y compris individuelles.

Kadré Desiré Ouedraogo, le président de la Cédéao, Commission économique des Etats ouest-africaine: "Toute la panoplie des sanctions peut être appliquée. Nous attendons d'avoir des informations précises sur les auteurs ou leurs intentions et la nature de leurs actes. Alors, les sanctions seront prises en conséquence".

Ouverture d'une enquête

Après l'agression du président par intérim Dioncounda Traoré, le gouvernement malien a annoncé hier avoir ouvert une enquête « pour situer les manquements au niveau sécuritaire ». Dans son communiqué, le gouvernement condamne cette agression, perpétrée, «par une foule de manifestants incontrôlés». Le texte évoque des actes «inacceptables (...) qui dénotent des dérives inqualifiables».

Pour le Front du refus, la coalition des partis opposés au coup d'Etat : « c'est un pas dans la bonne direction mais ce n'est pas trop tôt ». Le front anti-putsch s'interroge sur le silence du Premier ministre le soir de l'agression. Maître Kassoum Tapo, porte parole du Front uni pour la démocratie et la république pointe carrément du doigt les services chargés de la sécurité du président Dioncounda Traoré.

Maître Kassoum Tapo, Porte-parole du Front uni pour la démocratie et la république: "Il y a eu des défaillances dans la sécurité du président. Les ministres qui ont eu la charge de sa sécurité (...)doivent démissionner. C'est la moindre des choses, me semble-t-il".

Source: RFI



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