Mali: nouvelle bataille en perspective dans la région de Tinzaouatène

Au Mali, l'acte deux de la bataille de Tinzaouatène - là où à la fin de juillet, les rebelles du CSP avaient infligé une lourde défaite à l'armée malienne et à ses supplétifs de Wagner - semble se rapprocher à grands pas. Depuis que plusieurs dizaines de mercenaires russes et de soldats maliens ont été tués et certains fait prisonniers dans cette localité de la région de Kidal située à la frontière avec l'Algérie, les Fama et Wagner veulent prendre leur revanche.



Ces derniers jours, un important convoi militaire a pris la direction de Tinzaouatène. Après avoir dépassé dans la soirée du lundi 30 septembre la localité de Tin Essako, au nord de Kidal, il se trouve désormais à une distance comprise entre 130 et 150 kilomètres de la ville, comme le rapportent plusieurs sources locales, liées ou non à la rébellion.
 
Selon les rebelles du CSP qui guettent les mouvements militaires maliens, au moins une quarantaine de véhicules - et même davantage selon d'autres sources - sont mobilisés : des blindés, des pick-ups et des camions remplis de combattants du groupe Wagner, de soldats maliens et de membres des groupes armés locaux Gatia et MSA, alliés de l'armée nationale. Voilà plusieurs semaines que l'armée prépare sa revanche : dès la mi-septembre, des troupes étaient acheminées à Kidal en provenance de Gao.
 
Venger les dizaines de mercenaires russes et de soldats maliens tués en juillet
En face, les rebelles du CSP se disent prêts pour le combat, même si un cadre militaire l'envisage tout simplement comme la « poursuite de la guerre ». Les forces mobilisées et le symbole sont néanmoins considérables. L'armée malienne n'a pas communiqué sur ses intentions et, sollicitée par RFI, elle n'a pas donné suite. Mais elles ne semblent pas faire de mystère et les chaînes Telegram pro-Wagner sont également explicites : il s'agit de venger les dizaines de mercenaires russes et de soldats maliens tués à la fin du mois de juillet par les rebelles et d'inverser l'équilibre des forces dans la zone.
 
 
Cet « acte 2 » - qui semble dorénavant inéluctable - ira-t-il plus loin ? L'armée entend-elle prendre le contrôle de Tinzaouatène, dans une zone où les rebelles du CSP se sont en partie repliés depuis qu'ils ont été dépossédés par l'armée de leur fief de Kidal en novembre dernier ?
 
L'éventuelle participation des jihadistes du Jnim, une inconnue de taille
Outre les forces au sol, les militaires maliens pourront compter sur leurs drones qui leur avaient apporté un avantage décisif pour prendre Kidal. Les rebelles du CSP également. Ils en avaient d'ailleurs fait usage pour la première fois à Tinzaouatène, précisément, il y a deux mois.
 
Reste une inconnue de taille : l'éventuelle participation des jihadistes du Jnim, liés à Al-Qaeda, qui combattent eux-aussi les Fama sous leur propre bannière. En juillet dernier, si ce sont essentiellement les rebelles du CSP qui avaient défait l'armée malienne et Wagner à Tinzaouatène, les jihadistes avaient toutefois profité de l'occasion - notamment le dernier jour de la bataille - pour participer à cette inédite déroute des Fama et de Wagner dans la région de Kidal.

RFI

Mercredi 2 Octobre 2024 10:37


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