Finalement, il n'y avait pas de banderole ni de marche. La manifestation n’a jamais pu avoir lieu. Dès 9 heures du matin, les manifestants arrivaient par petits groupes de 10 à 50 personnes mais le moindre regroupement était systématiquement et énergiquement dispersé par la police déployée dans tout le centre-ville.
Une grenade lacrymogène a même été tirée pour disperser des manifestants qui tentaient de se regrouper près d’un hôtel. Pendant un peu plus d’une heure, les forces de l'ordre et les opposants ont joué au chat et à la souris avant d’abandonner la partie.
Une manifestation interdite
L’opposition avait annoncé sa marche depuis des semaines et dit avoir notifié les autorités de la ville. Mais vendredi soir, en début de soirée le ministre provincial de l’Intérieur de Kinshasa, Emmanuel Akweti, a finalement demandé aux organisateurs de s’abstenir.
Il a estimé ne pas être en mesure de garantir la sécurité des manifestants, sachant qu’un autre rassemblement devait se tenir ailleurs le même jour. Mais du côté de l’opposition on s’interroge : pourquoi avoir déployé autant de policiers pour empêcher la marche plutôt que de les utiliser pour encadrer cette fameuse manifestation ?
En fin de compte, les organisateurs, parmi lesquels l'UDPS, le premier parti d’opposition et l’UNC, la 3ème force d’opposition au Parlement ont regretté cette interdiction et dénoncé une dizaine d’arrestations de manifestants. Ils ont promis d’organiser une nouvelle marche dans les semaines à venir pour de nouveau marquer leur opposition à toute tentative de modification de la constitution.