Trois semaines jour pour jour après le massacre de 34 mineurs en grève sauvage par la police, le conflit salarial à l'origine du mouvement n'était toujours pas résolu jeudi.
"Nous ne pouvons pas accepter de signer ça. Si on signe ce truc, les ouvriers doivent reprendre le travail. Mais ils ne vont pas reprendre le travail", a déclaré à l'AFP le représentant des grévistes non-syndiqués, Zolisa Bodlani.
Quelques heures plus tôt, l'exploitant du site de platine Lonmin, les syndicats majoritaires et le ministère du Travail avaient signé un accord prévoyant, d'une part, la reprise du travail à une date non déterminée et, d'autre part, l'ouverture de négociations salariales sur la base des revendications des grévistes.
Pour les grévistes, le point d'achoppement reste le même: ils exigent de voir leur salaire porter à 12.500 rands (1.250 euros) avant de reprendre le travail. Ils affirment gagner actuellement 4.000 rands, mais Lonmin conteste ce chiffre, qui ne tient pas compte, selon l'entreprise, de certaines primes et allocations fixes.
"J'attends le compte-rendu des gens qui ont participé à la réunion", a dit à l'AFP Malizo, un mineur de 29 ans qui vit dans un bidonville. "S'ils arrivent avec ce qu'il faut, si Lonmin envoie l'argent, on retourne au travail. Sinon on reste à la maison".
Cette démocratie est "un cauchemar"
Bien que l'émotion immense qui avait saisi le pays après la fusillade du 16 août soit partiellement retombée, tous les médias du pays continuent à suivre pas à pas ces pourparlers entre la direction et les mineurs.
L'accord de jeudi a été signé par trois syndicats, mais la petite formation AMCU, qui avait encouragé la grève sauvage début août, a refusé de s'y associer, tout comme les représentants des non-syndiqués.
Jeudi matin, le PDG de Lonmin, Simon Scott, a pourtant répété qu'il était prêt à débattre des salaires avec l'AMCU et les grévistes, à condition que la situation soit apaisée: "Nous demandons simplement que ces négociations se déroulent dans un climat libre d'intimidation ou de violence", a-t-il dit.
Les 44 morts de Marikana - dont dix tués dans des violences intersyndicales avant le massacre du 16 août - continuent de susciter des réactions horrifiées ou extrêmes.
En début de semaine, l'archevêque Desmond Tutu, prix Nobel de la paix, a fait sensation en déclarant: "Marikana ressemblait à un cauchemar, mais c'est ce que notre démocratie de 2012 est devenue".
Puis il a de nouveau fustigé les inégalités qui, selon lui, sont à la racine de la violence sociale en Afrique du Sud: "Il est difficile de croire que des gens empochent autant d'argent, ont autant de privilèges, tandis que la masse souffre dans des bidonvilles (...) c'est légal, mais est-ce moral?".
Sur le même thème, mais beaucoup plus politique, le jeune tribun populiste Julius Malema a tiré profit du drame de Marikana pour surgir de l'anonymat politique dans lequel il était plongé, depuis son expulsion de l'ANC (parti au pouvoir) en avril.
Haranguant les foules de mineurs, y compris le jour de la cérémonie d'hommage aux victimes de Marikana, il a promis une "révolution des mines", et a sommé le président Jacob Zuma de démissionner, l'accusant d'être à la botte des puissants groupes miniers.
Cette agitation a fini par inquiéter les milieux d'affaires, qui craignent à terme que les investisseurs étrangers ne désertent l'Afrique du Sud. Julius Malema, lui, s'est défendu de menacer l'investissement. "Ce que nous menaçons, a-t-il dit, ce sont les profits réalisés par des actionnaires cupides".
Cette crise a jeté à la face de l'Afrique du Sud la condition misérable de nombre de ses mineurs, dix-huit ans après la fin du régime raciste de l'apartheid, alors même que les richesses du sous-sol (or, diamant, charbon, platine) restent la principale source de la prospérité du pays.
AFP
"Nous ne pouvons pas accepter de signer ça. Si on signe ce truc, les ouvriers doivent reprendre le travail. Mais ils ne vont pas reprendre le travail", a déclaré à l'AFP le représentant des grévistes non-syndiqués, Zolisa Bodlani.
Quelques heures plus tôt, l'exploitant du site de platine Lonmin, les syndicats majoritaires et le ministère du Travail avaient signé un accord prévoyant, d'une part, la reprise du travail à une date non déterminée et, d'autre part, l'ouverture de négociations salariales sur la base des revendications des grévistes.
Pour les grévistes, le point d'achoppement reste le même: ils exigent de voir leur salaire porter à 12.500 rands (1.250 euros) avant de reprendre le travail. Ils affirment gagner actuellement 4.000 rands, mais Lonmin conteste ce chiffre, qui ne tient pas compte, selon l'entreprise, de certaines primes et allocations fixes.
"J'attends le compte-rendu des gens qui ont participé à la réunion", a dit à l'AFP Malizo, un mineur de 29 ans qui vit dans un bidonville. "S'ils arrivent avec ce qu'il faut, si Lonmin envoie l'argent, on retourne au travail. Sinon on reste à la maison".
Cette démocratie est "un cauchemar"
Bien que l'émotion immense qui avait saisi le pays après la fusillade du 16 août soit partiellement retombée, tous les médias du pays continuent à suivre pas à pas ces pourparlers entre la direction et les mineurs.
L'accord de jeudi a été signé par trois syndicats, mais la petite formation AMCU, qui avait encouragé la grève sauvage début août, a refusé de s'y associer, tout comme les représentants des non-syndiqués.
Jeudi matin, le PDG de Lonmin, Simon Scott, a pourtant répété qu'il était prêt à débattre des salaires avec l'AMCU et les grévistes, à condition que la situation soit apaisée: "Nous demandons simplement que ces négociations se déroulent dans un climat libre d'intimidation ou de violence", a-t-il dit.
Les 44 morts de Marikana - dont dix tués dans des violences intersyndicales avant le massacre du 16 août - continuent de susciter des réactions horrifiées ou extrêmes.
En début de semaine, l'archevêque Desmond Tutu, prix Nobel de la paix, a fait sensation en déclarant: "Marikana ressemblait à un cauchemar, mais c'est ce que notre démocratie de 2012 est devenue".
Puis il a de nouveau fustigé les inégalités qui, selon lui, sont à la racine de la violence sociale en Afrique du Sud: "Il est difficile de croire que des gens empochent autant d'argent, ont autant de privilèges, tandis que la masse souffre dans des bidonvilles (...) c'est légal, mais est-ce moral?".
Sur le même thème, mais beaucoup plus politique, le jeune tribun populiste Julius Malema a tiré profit du drame de Marikana pour surgir de l'anonymat politique dans lequel il était plongé, depuis son expulsion de l'ANC (parti au pouvoir) en avril.
Haranguant les foules de mineurs, y compris le jour de la cérémonie d'hommage aux victimes de Marikana, il a promis une "révolution des mines", et a sommé le président Jacob Zuma de démissionner, l'accusant d'être à la botte des puissants groupes miniers.
Cette agitation a fini par inquiéter les milieux d'affaires, qui craignent à terme que les investisseurs étrangers ne désertent l'Afrique du Sud. Julius Malema, lui, s'est défendu de menacer l'investissement. "Ce que nous menaçons, a-t-il dit, ce sont les profits réalisés par des actionnaires cupides".
Cette crise a jeté à la face de l'Afrique du Sud la condition misérable de nombre de ses mineurs, dix-huit ans après la fin du régime raciste de l'apartheid, alors même que les richesses du sous-sol (or, diamant, charbon, platine) restent la principale source de la prospérité du pays.
AFP
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