La question qui fait grincer des dents tous les syndicats est celle des retraites. Le gouvernement planche en effet sur un projet qui obligerait les salariés à travailler jusqu'à 65 ans au lieu de 60, avec des cotisations plus élevées et une retraite moins conséquente. Un syndicaliste résume : « plus de travail, plus de cotisations et moins d'argent, c'est ce qui nous attend ». A ces questions s'ajoutent « le gel des salaires dans la fonction publique, des licenciements à la pelle dans le secteur privé, une augmentation du coût de la vie et une flexibilité du travail galopante, synonyme de précarité », dénonce Abdlehamid Amine, membre du secrétariat national de l’Union marocaine du travail.
Ce qui pousse les syndicats dans la rue, c'est aussi l'absence de visibilité. « Le gouvernement a fermé toutes les portes au dialogue social », se plaint Moustapha Makroum, membre du bureau exécutif de l'Union générale des travailleurs du Maroc. Sans changement de cap, assure-t-il, nous irons tous ensemble à une grève générale nationale.
Plusieurs syndicats dénoncent aussi la non-application de l'accord du 26 avril 2011 qui avait été signé avec les centrales syndicales et le patronat pour mettre fin à la vague de contestation menée par le mouvement du 20-Février. Le ras-le-bol s'exprime même chez ceux qui n'ont pas l'habitude d'élever la voix, assurent les syndicats. La question est de savoir qui pourra décrisper le climat. Face au roi, le chef du gouvernement n'a qu'une marge de manœuvre réduite, rappellent nos interlocuteurs.
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