Pour la société civile de Miriki, le plus grave dans le massacre qui a eu lieu voici 10 jours, c'est l'attitude des forces présentes sur place.
Les unités de l'armée congolaise, de la police et le détachement sud-africain de la brigade d'intervention de la Monusco, censé être une unité d'élite, ne sont pas intervenus. Ils ont tous pourtant une base à moins d'un kilomètre du lieu du massacre.
Le chef coutumier de Miriki, Gervais Paluku, a perdu deux femmes dont une enceinte et quatre enfants dans ce massacre : « Cette nuit-là, je n'étais pas là. Mais nous étions ciblés, moi et mon adjoint. »
Enquête à la Monusco
Les assaillants l'ont d'abord cherché chez lui. Il est plus de 2h. Dans la première version du massacre de Mikiri, leurs auteurs auraient tué leurs victimes à la machette et auraient tiré en l'air en se retirant, la Monusco, les FARDC et la police n'auraient appris la tuerie que trop tard.
« La balle a traversé la porte... » Le chef coutumier montre les impacts de balles sur la maison. Il y en a sur d'autres. Les survivants assurent que les coups de feu ont duré longtemps.
« Les FARDC sont là, la Monusco est là, est-ce possible qu'ils n'entendent pas les coups de feu ?, s’interroge Gervais Paluku. Lorsqu'il y a des coups de feu, même ceux qui habitent à dix kilomètres peuvent [les] entendre. Mais les deux forces sont à moins d'un kilomètre. »
La Monusco a lancé une enquête interne. Les quelques 120 Sud-Africains auraient eu une réponse inadéquate, selon plusieurs sources onusiennes. Le major FARDC et les policiers ont été remplacés. Côté onusien comme congolais, on souligne une résurgence des tensions entre les deux communauté vivant à Miriki, les Hutus et les Nandés.
Tensions ethniques
D’ailleurs Le chef coutumier de Miriki, nandé, accuse lui-même la communauté hutue congolaise vivant dans du camp de déplacés d'avoir facilité l'accès du village aux FDLR.
« Ce camp, qui a été construit tout près de la base de la Monusco à Miriki, accueille des Hutus de Rutshuru. Depuis 1996, il y a toujours eu des guerres... [et] des déplacés, et même des déplacés provenant du groupement d'Ikobo. Mais nous n'avons jamais vu [un] tel massacre se produire jusque-là. L'installation de ce camp a permis les infiltrations des FDLR ! »
Source: Rfi.fr