Agée de plus de 65 ans, veuve et mère de six enfants, la première responsable de l’Alliance des forces de progrès (AFP) à Kaffrine est l’une des figures de proue et l’une des pionnières dans le militantisme et l’engagement des femmes dans le champ politique au Sénégal.
Enseignante de formation, spécialisée aussi en économie et dans les mathématiques, Mata Sy Diallo était au début des années 1990 ministre des Sénégalais de l’extérieur et des Emigrés. Elle a été aussi députée et vice-présidente à l’Assemblée nationale au temps où elle militait au Parti socialiste (PS).
Très connue dans son fief pour ses nombreux déplacements dans les villages les plus reculés du Ndoucoumane, Mme Diallo faisait partie de cette saignée de dissidents, qui ont quitté le PS pour répondre à l’appel de Moustapha Niasse à la fin des années 1990.
’’Depuis que l’AFP, le parti de Moustapha Niasse est implanté à Kaffrine, Mata Sy Diallo raffle les voix à l’occasion de toutes les batailles électorales. C’est une dame proche des populations. Ses adversaires politiques locaux ne lui arrivent pas à la cheville, elle sort du lot’’, confie Khadim Mendy, un enseignant en poste à Kaffrine, observateur dans la vie politique locale.
Ancienne présidente du Conseil régional de Kaolack (centre) avant l’érection de Kaffrine en région, l’ancienne responsable de la coalition Bennoo Siggil Senegaal (BSS) lors du premier tour de l’élection présidentielle de 2012, est décrite par ses proches comme ’’une femme de conviction et de persévérance’’.
’’Elle est à cheval sur ses principes. Mata Sy (Diallo) est une battante qui a de très fortes convictions. Elle faisait l’objet de convoitises par le régime libéral qui l’avait proposée un milliard et un poste ministériel, mais elle avait dit niet’’, a dit à l’APS Assane Mangane, l’un de ses conseillers politiques.
Lors du second tour de l’élection présidentielle, Mata Sy Diallo a été désignée à l’unanimité coordonnatrice de la coalition Benno Bokk Yakaar (BBY) par l’ensemble des acteurs de l’opposition de Kaffrine.
La réalité des urnes, le 25 mars dernier, n’a fait que confirmer le poids sérieux de la plus importante figure politique dans le Ndoucoumane. Le report de voix a été systématique et la coalition de l’opposition dépasse de plus de 20 mille voix celle de la majorité sortante.
L’une des six femmes ministres dans le premier attelage gouvernemental sous l’ère Macky Sall, la native du bassin arachidier, se voit confier le département du Commerce, de l’Industrie et de l’Artisanat, un secteur souvent à problèmes. Elle sera très attendue sur la baisse des denrées de première nécessité (huile, riz, lait, sucre, gaz, etc.), une promesse du nouveau chef de l’Etat lors de la campagne électorale.
APS