Me Augustin Senghor à cœur ouvert: "l'équipe du Cameroun n’a pas du tout été mauvaise dans le jeu"

"Il y a des choses qui ont dépassé carrément l’acceptable"

(Envoyé Spécial à Yaoundé) – Maître Augustin Senghor à cœur ouvert avec Sud quotidien. De l’équipe nationale aux droits de retransmission que la Caf a cédé à Sports Five en passant par l’agent marketing des Lions, le président de la Fédération sénégalaise de football (Fsf) n’a esquivé aucune question. Disponible à souhait, le maire de Gorée, avocat d’affaires de profession a accepté de parler des difficiles relations entre l’instance fédérale et le ministère des Sports. Entretien réalisé au salon d’honneur de l’aéroport international de Yaoundé.

Exergues :

“Contre le Cameroun, il y a des choses qui ont dépassé carrément l’acceptable. Comme tout le monde, j’étais sur les nerfs et très énervé contre les décisions de l’arbitre“



“Entre le Ministère et la Fédération, il y a des difficultés. Je ne vais pas les nier. Il faut dire les choses telles qu’elles sont, pour qu’on puisse peut-être que les améliorer“


“Nous allons saisir les autorités compétentes de la Caf pour fustiger cet arbitrage“


“Pour l’agent marketing, si on ne s’entend pas avec la structure arrivée première, je plaiderai auprès du comité exécutif pour qu’on aille dans le sens de création d’un département de marketing“

“La construction d’une équipe cohérente et homogène au Sénégal doit prendre du temps“



Nous allons commencer cet entretien en vous taquinant un peu. Maître, Président ou M. le Maire : lequel de ces trois titres préférez vous ?


Je dirais que je préfère ma profession. Je suis avocat de métier. Les autres activités, elles sont plutôt temporaires. Elles m’ont été conférés soit par les populations (mairie de Gorée), soit le monde du football (président de la Fédération sénégalaise de football). Mais le plus important, c’est ma profession à laquelle, je tiens avant tout.


Mais, trois casquettes, sur une seule tête, ce n’est pas trop lourd à porter ?



J’y arrive en organisant assez bien. Mais aussi en essayant de collaborer avec des personnes qui m’entourent, en essayant de déléguer au maximum et surtout en donnant beaucoup de temps à ces activités parce que le plus important , ce n’est pas de les cumuler mais plutôt d’essayer de les cumuler avec succès. Je rends grâce à Dieu parce que ça se passe bien pour le moment.


Parlons maintenant de ce match contre le Cameroun. Présentement le Sénégal occupe la 1ère place avec 10 points. Alors, vous voyez vous à 90 % au Gabon et en Guinée-Equatoriale ?


Je pense très sérieusement qu’on peut commencer à dire que nous sommes sur la voie de la qualification. Il ne faut pas faire dans la fausse modestie. Quand après avoir joué quatre journées sur six possibles, on est en tête avec 10 points, on a aussi battu nos deux principaux adversaires, si on n’est pas confiant (rires), on ne le sera jamais. Nous pouvons dire qu’une bonne partie du chemin a été faite.


Parmi ces quatre matches, lequel, vous a-t-il paru le plus difficile ?



Si je devais choisir le match le plus difficile, ce serait le 1er match (contre la RDC), parce que nous allions vers l’inconnu, un pays adverse. C’était le début avec beaucoup d’incertitudes. En partant à Lubumbashi, nous ne savions pas où est ce que nous étions. C’est cette incertitude qui a beaucoup pesé sur choix.

Les deux matches contre le Cameroun ont été difficiles. Mais, on se connaissait déjà mieux. On connaissait notre valeur. Et nous savions que nous pouvions faire ces bons résultats (une victoire : 1-0 à Dakar et un nul : 0-0, à Yaoundé, Ndlr).


Ce match à Yaoundé a quand même fait couler beaucoup d’encre et de salive. Comment avez vos vécu les événements ?



Ecoutez, c’est un match qui a été très intense. Il faut aussi admettre que j’ai trouvé une équipe camerounaise très déterminée, qui n’a pas du tout été mauvaise dans le jeu. Ça, il faut l’admettre. Maintenant, tout autour, il y a pas mal de situations qui nous ont un peu excédé, notamment dans les 15 dernières minutes. Il y a des choses qui ont dépassé carrément l’acceptable. Comme tout le monde, j’étais sur les nerfs et très énervé contre les décisions de l’arbitre.


Cet arbitrage a d’ailleurs entraîné une sortie très musclée du Premier ministre, qui compte vous saisir. Souleymane Ndéné Ndiaye n’a pas non plus été tendre avec le président de la Caf.


Il faut savoir qu’à ce stade du match, on ne peut pas faire de réclamation pour revenir sur le score. Ce n’est pas possible. Certaines décisions de l’arbitre relèvent du fait de jeu. Dans ces cas là, à défaut de faire des réclamations immédiatement après l’action, en cours de match, on ne peut pas le faire après.

En revanche, par rapport à un comportement d’un arbitre, on peut toujours faire une lettre qui visera à porter à la connaissance de l’autorité de la Caf pour qu’on en prenne compte et au besoin qu’on puisse demain, quand cet arbitre se présentera devant nous, le récuser.

Mais, mise à part cela, il n’y a pas grande chose à faire. Je suis d’avis qu’il faut saisir les autorités compétentes de la Caf pour fustiger cet arbitrage. Cependant, je ne pense pas que ça puisse avoir un quelconque impact sur le résultat du match qui sera lui-même validé.
Toutefois, ça pourra toujours être utile à l’avenir parce qu’effectivement le constat était unanime que les décisions de l’arbitre étaient très contestables.


Ça ne vous parait pas paradoxale qu’un arbitre de la Caf pense à défavoriser le Sénégal, alors que l’intérimaire à la présidence de la Commission centrale des arbitres, se trouve être un Sénégalais en la personne de Badara Mamaya Sène ?


Je dois d’abord préciser que Badara (Mamaya Sène) a été, il est vrai, président par intérim de la commission centrale des arbitres de la Caf suite à la suspension M. Amadou Diakité (pour corruption, Ndlr).
Mais depuis le 16 mai dernier, il semble qu’il y a un nouveau président qui se trouve être, le Tunisien M. Tarek Bouchamaoui. Je pense aussi que quelque part, la commission travaille en équipe. Les décisions sont prises de manière collégiale. Je ne peux déceler un lien de cause à effet entre la présence d’un compatriote au sein de cette commission et la désignation des arbitres. Je ne pense que ça soit paradoxal. Nous nous adressons à une institution que ses membres soient sénégalais ou non.
L’essentiel, c’est d’avoir un arbitrage impartial qui assure un bon déroulement d’un match quelque soit le résultat.


Et sur le plan sportif, êtes vous satisfait de la prestation de l’équipe au-delà du résultat ?


Je dirais que le plus important c’est d’abord le résultat. La difficulté pour nous résidait dans le devoir de reconstruction d’une nouvelle équipe et de devoir faire des résultats. Parce qu’on était aussi attendu au niveau des résultats immédiats. Surtout qu’ils constituent un bon viatique pour quelqu’un qui veut construire sur la durée. Partant de là, on constate qu’il y a eu du sang neuf dans toutes les rencontres. C’est-à-dire l’arrivée de nouveaux joueurs.

Quand on regarde notre défense d’hier, on se rend compte qu’elle était composée de deux néophytes. Lamine Sané était à son deuxième match comme titulaire. Cheikh Mbengue découvrait la haute compétition africaine dans son contexte réel (rires). Diawara et Mangane, ça faisait quand même un ou deux ans qu’ils n’avaient plus joué ensemble. Leur dernier match remonte à Grèce-Sénégal à Vólos (le 3 mars 2010, Ndlr) avant la coupe du monde. Mohamed Diamé aussi était à son deuxième match.
Par conséquent, ce n’est pas évident de vouloir clamer toute de suite, une certaine homogénéité à l’image de certaines équipes assez matures. Quand vous regardez la Côte d’Ivoire jouer, c’est que les Gervinho, Yaya Touré, Drogba jouent depuis plusieurs années ensemble. Je dirais même qu’ils sont ensemble depuis plus d’une décennie avec le centre académie de l’Asec pour la plupart.

Ils ont des automatismes qui s’affichent toute de suite. La construction d’une équipe cohérente et homogène au Sénégal doit prendre du temps.

C’est là où il y a le mérite des entraîneurs d’avoir pu allier cette reconstruction avec des résultats probants. Aujourd’hui, les statistiques parlent. Nous disposons de la meilleure attaque mais aussi de la meilleure défense certainement dans les éliminatoires. Parce qu’il n’y a pas beaucoup d’équipes qui n’ont encaissé que deux buts en quatre matches. S’il y en a, ça ne court pas les rues. Ça aussi, c’est un signe de stabilité. C’est pourquoi, je suis satisfait de ce que j’ai vu jusqu’à présent.
Maintenant, je terminerai par là, il faut que nous autres sénégalais, sachons que pour gagner des titres, il faut souvent se passer du beau jeu pour aller à l’essentiel. Hier (samedi, 4 juin, Ndlr) par exemple l’équipe a montré un nouveau visage que j’ai vraiment apprécié. Mise dans la difficulté, dans un contexte extrêmement difficile, tous les joueurs ont montré qu’ils avaient du répondant mental, qu’ils étaient motivés, qu’ils savaient mettre le bleu de chauffe quand il le fallait. Et c’est très important pour une équipe qui veut aller loin et qui veut gagner des titres. Il faut savoir la jouer modeste et se battre pour le résultat.


Compte tenu de ce renouveau, de l’enthousiasme mais surtout du potentiel de l’équipe, vous arrive-t-il de penser que 2012 pourrait être l’année du Sénégal ?


Ça peut-être 2012, 2013 ou 2015. Et pourquoi pas 2014 pour la Coupe du monde ? Je ne veux plus raisonner en terme de campagne. Je pense qu’il faut séjourner le plus longtemps possible au plus haut niveau de compétitions continentales et mondiales. C’est avec cette régularité au sommet que nous pourrons glaner des titres. Parce que nous fixer toute de suite un objectif de remporter la coupe d’Afrique 2012 parce que nous avons supplanté ou éliminé le Cameroun, c’est nous mettre une pression inutile. Nous connaissons notre force, notre potentielle. Mais ce qui a fait vivre ce groupe jusqu’à présent, c’est que cette confiance, cette confiance en soi, un peu pondérés par une certaine sérénité, une certaine humilité qui nous permettent de transcender toutes les difficultés et d’aller de l’avant. Le jour qu’on se fixe l’objectif de gagner la Can en 2012, dans l’esprit des joueurs beaucoup de choses vont changer. Il faut qu’on prenne les échéances une à une. Une fois qu’on se sera qualifié, on ne se fixera pas de limite. Nous avons le potentiel pour aller loin. Mais il ne faut pas perdre de vue que des équipes comme la Côte d’Ivoire a le même potentiel que nous. Mieux, ils ont l’avantage d’un vécu que nous n’avons pas encore.

Par conséquent, il faut se positionner comme des outsiders comme nous avons eu à le faire jusqu’à présent dans cette poule. On ne s’est jamais pris la tête. Nous avons très tôt dit que c’est le Cameroun qui était favori. C’est comme ça que nous avons pu travailler sereinement avec persévérance pour faire mentir tous les pronostics qui mettaient le Cameroun devant tous les autres.


L’espoir renaît avec cette sélection. Toutefois, des difficultés subsistent encore notamment entre la Fédération et le Ministère.


Effectivement, dans l’ensemble, il y a des difficultés. Je ne vais pas les nier. Il faut dire les choses telles qu’elles sont, pour qu’on puisse peut-être les améliorer. Notre souhait le plus fort ardent, c’est qu’effectivement, les efforts qui sont faits, de part et d’autres, que ce soit au niveau de l’Etat central comme au niveau de la Fédération, ne soient pas vains. Parce que les bonnes décisions n’ont pas été prises ou n’ont pas été prises au moment voulu. Et surtout, qu’on prenne conscience qu’aujourd’hui que nous avons de bons joueurs ; des joueurs de qualité, jeunes. Nous avons une équipe qui est performante. Il nous appartient de la mettre dans un environnement adéquat pour que les résultats suivent. Et à ce niveau-là, nous avons besoin de beaucoup communiquer avec le ministère des Sports, de communiquer à temps, de s’entendre sur l’essentiel et surtout que les moyens qui doivent être mis à nos dispositions le soient à date. Et qu’on évite à chaque fois la pression de ne pas savoir si toutes questions liées à l’environnement de l’équipe, à son hébergement, aux primes, au remboursement de transport sont réglées. Il faut régler toutes ces choses en amont. Nous avons confiance que l’Etat fait beaucoup d’efforts. Tout ce qui a été déployé pour ce match en est une parfaite illustration. Toutefois, nous gagnerions peut-être à mieux harmoniser avec la Tutelle.


A qui la faute ?


Il faut la chercher des deux côtés. Mais au niveau de la Fédération, nous pensons que puisse que c’est la Tutelle qui détient les moyens, on gagnerait à mieux personnaliser la mise en place du dispositif de performance nécessaire.


Nous constatons d’ailleurs que vous n’êtes pas rentré avec l’équipe comme prévu. Qu’est ce qui c’est passé ?


Je ne suis pas venu avec la sélection. Je suis venu de Zurich parce que simplement j’étais au congrès de la Fifa. C’était plus simple de rejoindre ensuite directement Yaoundé. D’ailleurs, je suis arrivé le même jour que l’équipe. Juste une heure avant eux.
Mais dans le planning qui avait été arrêté avec le ministère, il était question effectivement que je rentre le samedi (avec l’équipe, le soir du match, Ndlr). Apparemment, les dispositions n’ont pas été vraiment prises. Compte tenu de cela, j’ai estimé qu’il n’y avait pas lieu de s’alarmer dans la mesure où il y avait un deuxième vol. Donc, je partirais le lendemain.
Le plus important ce n’est pas que le président parte avec l’équipe ou pas. Pour moi, la priorité, c’était que les joueurs et leur encadrement qui s’étaient donnés pour ce match là, puissent rentrer.
Toutefois, c’est quelque chose quand même à mettre dans le lot des problèmes à régler en amont. Parce que, c’est dommage qu’après avoir joué un match, on puisse nous faire comprendre d’une manière ou d’une autre, que nous n’avons pas été prévus pour rentrer avec notre équipe.


Vous avez évoqué Zurich. Pouvez vous nous faire l’économie des grandes décisions du 61ème Congrès de la Fifa ?


Pour ce, il faut d’abord se placer au niveau africain. Parce que comme vous le savez, en marge de chaque congrès de la Fifa, les confédérations se réunissent la veille. Et ce qu’il faut retenir à la réunion de la Caf c’est que la sensible question des droits marketing a été abordée. Parce qu’elle avait créé des difficultés au niveau de certains pays dont le Sénégal et Sports Five. Finalement, la question a été soulevée. La Caf a donné beaucoup plus d’informations. Il y a quand même eu un vote pour savoir si la centralisation des droits allait être accepté. Au finish, ça a été voté.


Le Sénégal a voté contre ?


Le Sénégal a voté contre pour des raisons de principes. La veille, le président de la Caf (Issa Hayatou, Ndlr) m’avait fait l’honneur de m’appeler pour échanger avec moi et me donner des garanties et des informations sur les mécanismes de centralisation et surtout de rétribution des moyens, des ressources qui seront générés par ces centralisations. Parce qu’il y avait un déficit d’informations. D’ailleurs, j’avais eu à dire que si tous les pays qui sont directement concernés, avaient eu cette information, ils auraient voté sur le principe. Maintenant, il fallait mettre en place les modalités. Lors de la réunion aussi, je suis intervenu au même titre que l’Afrique du Sud, l’Egypte, la Côte d’Ivoire pour dire que ce que nous souhaitons, c’est que le principe soit adopté. Mais qu’on puisse mettre en place une commission paritaire pour les modalités. Que certains pays qui ont d’importants droits marketing, puissent mettre en place de manière claire des procédures de redistribution en tenant compte de l’apport de chaque pays.

Sur le principe, le président de la Caf tout comme le Comité exécutif n’étaient pas contre. Mais au moment du vote, quand même, il ne sait pas dérouler selon notre entendement, comme on le souhaitait. C’est ce qui nous a amené à voter contre.


Pourquoi ?


Parce que simplement, au niveau de la procédure, la logique aurait voulu qu’on demande qui vote Pour ? Qui vote Contre ? Qui s’Abstient ? Malheureusement, on a inversé les rôles en disant : “que ceux qui sont contre lèvent la main ?“. Or, vous savez très bien dans ces genres de structure, ce n’est pas évident. Même quand vous êtes contre et qu’il faille voter dans le sens qui n’est pas celui de l’instance de décision ou du président, ça peut être gênant pour certains. C’est pourquoi, je dis que j’ai voté contre sur le principe.

Mais, le plus important c’est de comprendre que le Sénégal n’était pas contre le principe même de solidarité avec les autres pays et celui de la centralisation.

L’autre aspect à retenir, c’est que même si nous avons voté contre, la décision qui a été prise, est devenue définitive parce qu’elle a été entérinée par l’ensemble des Fédérations. Puisque même l’Egypte qui avait voté contre est ensuite revenu sur sa décision, suite à l’insistance parce que certainement, ils cherchaient l’unanimité.

Mais par principe, nous avons voté non et nous avons maintenu notre vote. Toutefois, il va s’en dire que dès l’instant que c’est adopté par l’Assemblée générale de la Caf, ça nous ait désormais applicable. Et en ce moment, nous n’avons plus de raison de ne pas signer.


Concrètement comment ça va se passer pour les autres télévisions africaines vis-à-vis de Sports five ?


Le système c’est que la Caf concède les droits télé à Sports Five qui, à son tour vendra à la télévision qui voudrait acheter. Le pays qui reçoit n’aura pas les acheter. Mais tous les autres, même le pays adversaire qui est reçu pour voir le match devra payer à Sports Five. Toutes ses retombées seront centralisées par Sports Five qui va certainement reverser à la Caf qui fera la redistribution aux pays. Mais selon le principe de la solidarité. Autrement dit, même les pays qui n’ont pas de vraies politiques de marketing, qui n’ont de droits télé, vont bénéficier des retombées. C’est comme ça que ça va marcher. Toutefois, ça pose un certain problème qu’il faudra aborder. Des pays comme le Sénégal, l’Afrique du Sud, le Maroc, des grands pays de football ne peuvent pas être logés à la même enseigne que le Bénin, la Guinée-Bissau, le Lesotho qui ne produisent aucun droit télé, qui n’ont pas de vraies activités de marketing et de sponsoring. C’est de ça que nous allons d’ailleurs discuter prochainement au sein de cette commission que la Caf a accepté de mettre en place.


Faisons une transition vers le Sénégal. Où est ce que vous en êtes avec l’agent marketing pour la Fédération sénégalaise de football ?


Pour ce qui concerne l’agent marketing, vous savez que nous avions lancé un appel à candidature. Quand nous avons dépouillé, nous nous sommes rendus compte que les dossiers ne présentaient pas les garanties que nous avions requises, même si nous avions procédé à un classement. Nous avons commencé à discuter avec la structure qui est arrivée première et lui disant que ce qu’elle nous a proposé ne nous convient pas. Et nous allons leur soumettre des propositions en disant : “voilà ce que nous vous voulons. Si vous acceptez, on signe. Si vous n’acceptez…“


Apparemment vous voulez inverser les rôles…


Oui. Parce que dés l’instant que nous n’avions pas de dossier qui nous donnait satisfaction, nous avions la possibilité soit de rejeter toutes les demandes, soit de procéder à un classement. Et ensuite négocier de gré à gré avec ses personnes pour leur soumettre une sorte de contrat d’adhésion. Si ça les agrée, ils signent. Si ça ne les agrée pas, ils ne signeront pas. Dans ce cas, on sera délié de tout engagement. En ce moment, on procédera soit à un nouvel appel à candidature, soit on irait carrément vers la création d’un nouvel département marketing et sponsoring logé au sein de la Fédération. Je pourrais même vous dire que personnellement, si on ne s’entend pas avec la structure arrivée première, je plaiderai auprès du comité exécutif pour qu’on aille dans ce sens là, avec des employés ayant une certaine expertise qui seront recrutés et salariés de la Fédération avec un directeur marketing qui travaillera pour notre compte. Nous n’aurons pas à payer les 25 % de commission à qui que ce soit.


Et le contrat avec l’équipementier Puma ?


Ecoutez Puma, ce n’est pas tout de suite. Ce sera dans trois ou quatre ans. Vous savez que le contrat a été renouvelé par l’ancienne équipe. Toutefois, je pense que l’équipe nationale du Sénégal actuelle a retrouvé une nouvelle crédibilité. Par conséquent, nous ne manquerons pas d’aller discuter avec nos partenaires pour qu’ils puissent revoir le contrat. Avec Orange déjà, nous allons ouvrir une session de (re)discussion parce que nous avions prévu dans le contrat du temps du CNF (Comité de normalisation du football) qu’au bout de deux (c’est-à-dire au mois ce juin ci), on va rediscuter des modalités financières. L’heure est donc venue de parler. Bien entendu, tout le monde savait qu’au moment où nous signions avec Orange, l’équipe nationale était au creux de la vague. Maintenant notre valeur marchande s’est beaucoup améliorée. Par conséquent, nos partenaires comprendrons certainement que pour atteindre l’objectif que nous nous sommes fixés de gagner enfin un trophée pour notre pays mais aussi pour eux, parce qu’ils ont associés leur image à notre football, il nous faut des moyens additionnels. Donc, nous allons défendre crânement ces dossiers.

Surtout que du côté de l’Etat, les moyens sont de plus en plus difficiles à mobiliser.

Propos receuillis par Abdoulaye THIAM (Sud quotidien)


Mercredi 8 Juin 2011 10:58


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