Il est désormais admis que sous le Magistère du Président Macky Sall à la tête du Sénégal depuis mars 2012, les députés, élus du peuple, représentants qualifiés de la Nation (article 100 du Règlement intérieur de l’Assemblée) n’ont autant souffert dans leurs chairs et cœurs meurtris. Il faut tout de même reconnaître, à l’actif du Président Macky Sall qu’il a d’avantage beaucoup fait en faveur des députés aussi bien pour leur condition de travail et de vie. En tout lieu et en toutes circonstances, les députés, depuis 2012, ont été victimes de faits, d’actes de brimades, de violences physiques et morales, insultes, et menaces publiques de la part des agents des services de l’Etat qui «leur doivent pourtant assistance, respect et considération» (art 100 R. Int ). Certains éléments des forces de l’ordre, policiers, gendarmes ne sont pas en reste dans ces commissions d’actes inqualifiables en matière d’incivisme notoire, qui jurent avec les principes, règles et usages républicains dignes d’un pays comme le Sénégal.
On ne pourrait exposer ici tous les faits, actes vexants, humiliants, décriés dont les députés sans distinction aucune ont fait les frais au cours de la douzième et de la treizième Législature de l’Assemblée nationale. Combien de fois un député, après avoir décliné son identité à un agent de police ou un gendarme, suite à une interpellation s’est vu répondre: «Et alors ?» On croyait que le rubicond avait été franchi au Centre des Expositions de Diamniadio, lors de la cérémonie de prestation de serment du président de la République. Aucune place ne leur étant réservée ce jour, les députés venus tôt ont suivi debout le déroulement intégral de la cérémonie de prestation de serment du chef de l’Etat, devant l’indifférence et le mépris des chargés des services du protocole de la Présidence et ceux chargés de l’ordre. Certains intimaient même les députés de s’asseoir par terre ou d’être expulsés manu militari de la salle, devant le regard moqueur de certains citoyens, assis confortablement sur leurs sièges et qui suivaient avec amusement cette scène burlesque et dégradante. Au comble de l’humiliation, les députés, très remontés pour la plupart durent repartir.
Lors de la réception des députés par le chef de l’Etat au Palais pour les féliciter de leur victoire lors des élections présidentielles de février 2019, le Président du Groupe parlementaire de la majorité, l’honorable Almeyrou n’avait pas manqué, en présence du Président de l’Assemblée nationale de transmettre à monsieur le Président le message de consternation des députés, du fait du comportement de ses collaborateurs à leur endroit et l’inviter à y mettre fin. En réponse, le chef de l’Etat, apparemment très gêné avait fait aux députés la promesse de régler à l’avenir pour de bon ces dysfonctionnements et excès intolérables dans une République. On croyait la page ainsi définitivement tournée.
Hier, après la prière de l’Aïd El Fitr, la dure et tenace réalité nous avait servi à nouveau un cinglant démenti. A l’accoutumée, comme beaucoup de citoyens, nous nous étions rendus hier mercredi après la prière au Palais Présidentiel pour renouveler nos vœux et prières au président de la République. Après avoir décliné notre identité, le gendarme préposé à la réception, très courtois nous avait trouvé avec difficulté une place dans la salle d’attente. Après une longue attente, nous nous sommes approchés de l’adjudant-chef du Palais, habillé en civil du nom de monsieur Gueye en charge de la coordination des actions avec le Gouverneur du Palais et le protocole pour avoir une explication sur le traitement qui nous était fait, nous et notre ancienne collègue député, malade, accompagnée de ses petits enfants dont l’homonyme du chef de l’Etat. Ce dernier accordait la priorité aux ministres-conseillers, directeur généraux, chargés de missions, écrivains, artistes, politiciens et autres à nos dépens : «On nous a donné comme instructions de faire rentrer d’abord les ministres conseillers, les dg, les Pca, officiers.» nous avait-il rétorqués.
Prenant notre mal en patience face à ce curieux règlement, nous nous résolûmes d’attendre notre tour. Nous avions même interpellé dans la salle d’attente monsieur le Ministre Directeur de Cabinet du Président qui était arrivé plus tard. Après plus de deux heures d’attente, on nous avait autorisés enfin à accéder à la porte d’entrée de la salle où régnait un désordre indescriptible ponctué de brouhaha et de bousculade. Nous et notre collègue, nous nous sommes mis à l’écart pour ne pas subir la réaction musclée des gendarmes en service. C’est après que l’adjudant- chef monsieur Gueye qui venait à la porte crier fort des noms de personnes, hommes, femmes venus bien après nous qu’il acheminait vers le Président, sans forme nous dit droit des yeux : «Le Président a fini de recevoir. Je vous prie tous sans exception de rentrer chez vous.»
Sans un mot nous sommes rentrés avec nos enfants très affectés malgré l’insistance de notre collègue qui nous invitait à attendre encore. Mal lui en a pris. Après avoir été reconduite à la salle d’entrée, le temps de se remettre de ses émotions, et d’attendre que son taux de sucre soit stabilisé, car souffrant d’un diabète chronique du fait des efforts fournis cette matinée avec la chaleur, elle a été expulsée sans ménagement du palais. Ne voulant se résoudre à rentrer sans saluer le Président, dans une tentative désespérée, la députée se rendit au domicile du Président, sis à Mermoz avec ses petits enfants dont l’homonyme du Président qui était inconsolable avec ses cris.
Le chef de Poste affecté au domicile, sans ménagement pour parachever cette scène s’adressa à cette dame, l’une des premières à porter le combat du Président Macky alors Président de l’Assemblée nationale en 2008 : «Dégagez ou je fais usage de mon arme», nous rapporta-t-elle plus tard. La pauvre dame, malade en ce moment ne s’est pas encore remise de cette journée. De crainte d’être la risée de son voisinage et de ses proches, elle n’a pas voulu être nommée. Face à ces actes répétés, pour notre part, nous avons pris la décision, à partir de ce jour de bloquer tous les travaux d’examen et d’adoption de tout projet de loi venant du gouvernement en commission technique et en session plénière. Nous invitons tous les députés actuels et anciens à la solidarité pour que ces personnes préposées aux services présidentiels, le chef de cabinet du Protocole Pape Samb, qui sait bien qui est qui et qui a fait quoi à l’époque des brasiers, et autres qui ont enterré le passé puissent se souvenir toujours de la Constitution du Sénégal qui dispose dans son article 6 que la deuxième institution de la République du Sénégal est l’Assemblée nationale, juste après le président de la République et bien avant le Gouvernement, ses ministres d’Etat, ses ministres, ses centaines de ministres conseillers, ses Dg, Pca, conseillers, et autres. Nous mettrons fin à cette pagaille, cette fumisterie de la part de ces personnes le gouverneur du palais, son adjudant et autres qui abusent de leur pouvoirs à des fins personnelles et non désintéressées. Une enquête ne serait pas de trop pour voir les dessous de tels actes. Il n’y a qu’au Sénégal que des élus sont traités de la sorte. À en croire notre expérience de parlementaire international dans la majorité des pays d’Afrique et d’ailleurs, les députés ont un traitement privilégié au niveau protocolaire qui les place avant les ministres.
Ceci dit, nous saluons le professionnalisme et la courtoisie du ministre l’ambassadeur Sall, le digne successeur du regretté Bruno Diatta qui, toujours souriant, nous avait assuré en sortant que le Président nous recevra, monsieur le ministre Assane Demba Ba et le colonel Meissa Ndiaye. Il est temps de savoir qui est le maître des instructions dont ces gens disent n’être que les exécutants. Notre interlocuteur pour situer les responsabilités et prendre les sanctions qui s’imposent est Son Excellence monsieur le Président de la République Elhadji Macky Sall à qui nous renouvelons notre considération et loyauté.
Me Djibril War
membre fondateur de l’Apr, membre du Secrétariat exécutif national et du Directoire national, Directeur de l’Ecole du parti,
Député à l’Assemblée nationale
Président de la Commission des Lois et des Droits humains de 2012 à 2015
Président de la Commission des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur de 2015 à 2017
Député au Parlement Panafricain depuis 2018,
Chef de la délégation sénégalaise
Président de la Commission Ad Hoc des Réformes de l’Union africaine à l’initiative de l’ancien Président de l’Union africaine
On ne pourrait exposer ici tous les faits, actes vexants, humiliants, décriés dont les députés sans distinction aucune ont fait les frais au cours de la douzième et de la treizième Législature de l’Assemblée nationale. Combien de fois un député, après avoir décliné son identité à un agent de police ou un gendarme, suite à une interpellation s’est vu répondre: «Et alors ?» On croyait que le rubicond avait été franchi au Centre des Expositions de Diamniadio, lors de la cérémonie de prestation de serment du président de la République. Aucune place ne leur étant réservée ce jour, les députés venus tôt ont suivi debout le déroulement intégral de la cérémonie de prestation de serment du chef de l’Etat, devant l’indifférence et le mépris des chargés des services du protocole de la Présidence et ceux chargés de l’ordre. Certains intimaient même les députés de s’asseoir par terre ou d’être expulsés manu militari de la salle, devant le regard moqueur de certains citoyens, assis confortablement sur leurs sièges et qui suivaient avec amusement cette scène burlesque et dégradante. Au comble de l’humiliation, les députés, très remontés pour la plupart durent repartir.
Lors de la réception des députés par le chef de l’Etat au Palais pour les féliciter de leur victoire lors des élections présidentielles de février 2019, le Président du Groupe parlementaire de la majorité, l’honorable Almeyrou n’avait pas manqué, en présence du Président de l’Assemblée nationale de transmettre à monsieur le Président le message de consternation des députés, du fait du comportement de ses collaborateurs à leur endroit et l’inviter à y mettre fin. En réponse, le chef de l’Etat, apparemment très gêné avait fait aux députés la promesse de régler à l’avenir pour de bon ces dysfonctionnements et excès intolérables dans une République. On croyait la page ainsi définitivement tournée.
Hier, après la prière de l’Aïd El Fitr, la dure et tenace réalité nous avait servi à nouveau un cinglant démenti. A l’accoutumée, comme beaucoup de citoyens, nous nous étions rendus hier mercredi après la prière au Palais Présidentiel pour renouveler nos vœux et prières au président de la République. Après avoir décliné notre identité, le gendarme préposé à la réception, très courtois nous avait trouvé avec difficulté une place dans la salle d’attente. Après une longue attente, nous nous sommes approchés de l’adjudant-chef du Palais, habillé en civil du nom de monsieur Gueye en charge de la coordination des actions avec le Gouverneur du Palais et le protocole pour avoir une explication sur le traitement qui nous était fait, nous et notre ancienne collègue député, malade, accompagnée de ses petits enfants dont l’homonyme du chef de l’Etat. Ce dernier accordait la priorité aux ministres-conseillers, directeur généraux, chargés de missions, écrivains, artistes, politiciens et autres à nos dépens : «On nous a donné comme instructions de faire rentrer d’abord les ministres conseillers, les dg, les Pca, officiers.» nous avait-il rétorqués.
Prenant notre mal en patience face à ce curieux règlement, nous nous résolûmes d’attendre notre tour. Nous avions même interpellé dans la salle d’attente monsieur le Ministre Directeur de Cabinet du Président qui était arrivé plus tard. Après plus de deux heures d’attente, on nous avait autorisés enfin à accéder à la porte d’entrée de la salle où régnait un désordre indescriptible ponctué de brouhaha et de bousculade. Nous et notre collègue, nous nous sommes mis à l’écart pour ne pas subir la réaction musclée des gendarmes en service. C’est après que l’adjudant- chef monsieur Gueye qui venait à la porte crier fort des noms de personnes, hommes, femmes venus bien après nous qu’il acheminait vers le Président, sans forme nous dit droit des yeux : «Le Président a fini de recevoir. Je vous prie tous sans exception de rentrer chez vous.»
Sans un mot nous sommes rentrés avec nos enfants très affectés malgré l’insistance de notre collègue qui nous invitait à attendre encore. Mal lui en a pris. Après avoir été reconduite à la salle d’entrée, le temps de se remettre de ses émotions, et d’attendre que son taux de sucre soit stabilisé, car souffrant d’un diabète chronique du fait des efforts fournis cette matinée avec la chaleur, elle a été expulsée sans ménagement du palais. Ne voulant se résoudre à rentrer sans saluer le Président, dans une tentative désespérée, la députée se rendit au domicile du Président, sis à Mermoz avec ses petits enfants dont l’homonyme du Président qui était inconsolable avec ses cris.
Le chef de Poste affecté au domicile, sans ménagement pour parachever cette scène s’adressa à cette dame, l’une des premières à porter le combat du Président Macky alors Président de l’Assemblée nationale en 2008 : «Dégagez ou je fais usage de mon arme», nous rapporta-t-elle plus tard. La pauvre dame, malade en ce moment ne s’est pas encore remise de cette journée. De crainte d’être la risée de son voisinage et de ses proches, elle n’a pas voulu être nommée. Face à ces actes répétés, pour notre part, nous avons pris la décision, à partir de ce jour de bloquer tous les travaux d’examen et d’adoption de tout projet de loi venant du gouvernement en commission technique et en session plénière. Nous invitons tous les députés actuels et anciens à la solidarité pour que ces personnes préposées aux services présidentiels, le chef de cabinet du Protocole Pape Samb, qui sait bien qui est qui et qui a fait quoi à l’époque des brasiers, et autres qui ont enterré le passé puissent se souvenir toujours de la Constitution du Sénégal qui dispose dans son article 6 que la deuxième institution de la République du Sénégal est l’Assemblée nationale, juste après le président de la République et bien avant le Gouvernement, ses ministres d’Etat, ses ministres, ses centaines de ministres conseillers, ses Dg, Pca, conseillers, et autres. Nous mettrons fin à cette pagaille, cette fumisterie de la part de ces personnes le gouverneur du palais, son adjudant et autres qui abusent de leur pouvoirs à des fins personnelles et non désintéressées. Une enquête ne serait pas de trop pour voir les dessous de tels actes. Il n’y a qu’au Sénégal que des élus sont traités de la sorte. À en croire notre expérience de parlementaire international dans la majorité des pays d’Afrique et d’ailleurs, les députés ont un traitement privilégié au niveau protocolaire qui les place avant les ministres.
Ceci dit, nous saluons le professionnalisme et la courtoisie du ministre l’ambassadeur Sall, le digne successeur du regretté Bruno Diatta qui, toujours souriant, nous avait assuré en sortant que le Président nous recevra, monsieur le ministre Assane Demba Ba et le colonel Meissa Ndiaye. Il est temps de savoir qui est le maître des instructions dont ces gens disent n’être que les exécutants. Notre interlocuteur pour situer les responsabilités et prendre les sanctions qui s’imposent est Son Excellence monsieur le Président de la République Elhadji Macky Sall à qui nous renouvelons notre considération et loyauté.
Me Djibril War
membre fondateur de l’Apr, membre du Secrétariat exécutif national et du Directoire national, Directeur de l’Ecole du parti,
Député à l’Assemblée nationale
Président de la Commission des Lois et des Droits humains de 2012 à 2015
Président de la Commission des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur de 2015 à 2017
Député au Parlement Panafricain depuis 2018,
Chef de la délégation sénégalaise
Président de la Commission Ad Hoc des Réformes de l’Union africaine à l’initiative de l’ancien Président de l’Union africaine
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