Le climat d'insécurité engendré par les combats depuis des années en Casamance, a causé le déplacement des milliers de personnes qui avaient fui leurs villages. Une guerre qui a entrainé la fermeture ou la destruction de nombreuses écoles et de districts sanitaires. Une situation non encore rétablie, malgré le retour en masse des exilés, et qui n'est pas propice à l'épanouissement et au développement des enfants et des femmes.
Au village de Boffa, arrondissement de Niaguis, communauté rurale de Boutoupa Camaracounda (région de Ziguinchor), pas de Poste de santé et pas d'école. Les enfants n'ont pas la possibilité d'étudier et les femmes enceintes doivent souffrir le martyr pour accéder à des soins.
« Jusqu’au moment où je vous parle, mes enfants sont toujours à Ziguinchor. Ils ne sont pas encore rentrés au village. Ils viennent seulement pendant les week-ends pour m’aider dans les travaux champêtres. Je voudrais une réouverture des écoles pour que les parents puissent rester ensemble avec leurs enfants. Et pendant les jours de congés pour qu’ils puissent nous aider à travailler. Quand j’étais à une réunion à la mairie de Niaguiss, j’ai posé le problème et le sous-préfet était même là. J’ai d’abord demandé une Case de santé, parce que le Poste de santé qui se trouve à Boutoupa Camaracounda est à 6 km d’ici. Nous avons eu une assistance médicale avec la sage-femme qui est au poste de Boutoupa. Pour les cas d’urgence, des femmes enceintes qu’il fallait évacuer à l’hôpital, soit on va à pied, soit on les supporte à vélo, ou faire appel à l’ambulance de Boutoupa et c’est payant. Maintenant que Usofal nous a fourni un taf-taf tricycle nous sommes soulagés », a confié le chef de village de Boffa.
Pourtant, pour Olivier Coly, paysan habitant de Boffa, les migrations des familles casamançaises étaient tellement difficiles et éprouvantes pour leurs enfants qu'elles nourrissaient beaucoup d'espoir à ce retour au bercail après des décennies d'exil. « Dans les familles d’accueil, nous étions confrontés à un problème d’espace, la nourriture, les problèmes d’école, entre autres. C’est pourquoi nous étions pressés de rentrer après que le calme soit revenu à Boffa », dit-il.
Au village de Boffa, arrondissement de Niaguis, communauté rurale de Boutoupa Camaracounda (région de Ziguinchor), pas de Poste de santé et pas d'école. Les enfants n'ont pas la possibilité d'étudier et les femmes enceintes doivent souffrir le martyr pour accéder à des soins.
« Jusqu’au moment où je vous parle, mes enfants sont toujours à Ziguinchor. Ils ne sont pas encore rentrés au village. Ils viennent seulement pendant les week-ends pour m’aider dans les travaux champêtres. Je voudrais une réouverture des écoles pour que les parents puissent rester ensemble avec leurs enfants. Et pendant les jours de congés pour qu’ils puissent nous aider à travailler. Quand j’étais à une réunion à la mairie de Niaguiss, j’ai posé le problème et le sous-préfet était même là. J’ai d’abord demandé une Case de santé, parce que le Poste de santé qui se trouve à Boutoupa Camaracounda est à 6 km d’ici. Nous avons eu une assistance médicale avec la sage-femme qui est au poste de Boutoupa. Pour les cas d’urgence, des femmes enceintes qu’il fallait évacuer à l’hôpital, soit on va à pied, soit on les supporte à vélo, ou faire appel à l’ambulance de Boutoupa et c’est payant. Maintenant que Usofal nous a fourni un taf-taf tricycle nous sommes soulagés », a confié le chef de village de Boffa.
Pourtant, pour Olivier Coly, paysan habitant de Boffa, les migrations des familles casamançaises étaient tellement difficiles et éprouvantes pour leurs enfants qu'elles nourrissaient beaucoup d'espoir à ce retour au bercail après des décennies d'exil. « Dans les familles d’accueil, nous étions confrontés à un problème d’espace, la nourriture, les problèmes d’école, entre autres. C’est pourquoi nous étions pressés de rentrer après que le calme soit revenu à Boffa », dit-il.
"Nous sommes revenus les mains vides avec nos enfants"
À quelques km de Boffa, c’est le village de Bissine. Elhadji Kabirou Mané, chef du village de Bissine explique comment les enfants ont vécu ce changement. « Il faut dire que ce n’est pas facile car les enfants sont nés après le départ des villageois. Ils ne connaissent rien d’ici. Il est difficile de revenir après tout ce qui s’est passé. C’est encore une nouvelle vie. Vous voyez les gens sont toujours dans les abris provisoires. Pour ce qui est des cas d’hospitalisation ou d’assistance médicale, a un moment donné, c’était l’armée qui avait fait un geste. Elle avait donné des médicaments et une somme au poste de Diagnon et avait demandé au gens d’y aller se consulter gratuitement, parce qu’il n’y avait pas de poste ici à Bissine », a-t-il expliqué.
Poursuivant ses propos, il ajoute : « Nous remercions Allah, car nous sommes venus avec une très grande affection. Nos enfants se sentent mieux. Ils ont plus d’espace pour jouer, s’épanouir. Contrairement dans les familles d’accueil où ils avaient un espace réduit. Aujourd’hui, ces enfants ont retrouvé leur espace de jeu. Cela d’abord ouvre leurs esprits, parce qu’au départ, ils n’avaient pas assez d’espace pour s’épanouir. Quelqu’un qui revient les mains vides après 28 ans d’exil, vous pouvez imaginer l’impact sur ses enfants du côté de la santé, la nourriture, l’éducation, etc. Les ONG qui nous soutiennent nous donnent du ciment, des tôles, des clous et nous demandent de construire alors que nous devons payer le maçon, le charpentier, c’est compliqué. Nous sommes revenus sans un sou. L’Etat et tous ceux qui nous accompagnent doivent nous soutenir aussi financièrement ».
Poursuivant ses propos, il ajoute : « Nous remercions Allah, car nous sommes venus avec une très grande affection. Nos enfants se sentent mieux. Ils ont plus d’espace pour jouer, s’épanouir. Contrairement dans les familles d’accueil où ils avaient un espace réduit. Aujourd’hui, ces enfants ont retrouvé leur espace de jeu. Cela d’abord ouvre leurs esprits, parce qu’au départ, ils n’avaient pas assez d’espace pour s’épanouir. Quelqu’un qui revient les mains vides après 28 ans d’exil, vous pouvez imaginer l’impact sur ses enfants du côté de la santé, la nourriture, l’éducation, etc. Les ONG qui nous soutiennent nous donnent du ciment, des tôles, des clous et nous demandent de construire alors que nous devons payer le maçon, le charpentier, c’est compliqué. Nous sommes revenus sans un sou. L’Etat et tous ceux qui nous accompagnent doivent nous soutenir aussi financièrement ».
Les femmes racontent le calvaire de leurs migrations
Joséphine Pendoupy, Bintou Mendy, Safiatou Diané et Josephine Yanka, toutes se disent fières de revenir dans leurs villages d'origine. Elles n’ont pas manqué aussi de rappeler combien de fois elles ont traversé des moments difficiles durant toutes ces années loin de leur village. Surtout avec leurs enfants qu'elles avaient du mal à entretenir.
« Je vais vous dire, j’étais enceinte. L’enfant est né prématuré avec un problème. Il fallait l’opérer. On m'a demandé de l’amener à Dakar. Je suis revenue avec après l’opération. Mes enfants que j’avais laissés à Ziguinchor ont beaucoup souffert en mon absence. J’étais obligée de faire le jardinage au village de Brofaye. Quand nous étions à Ziguinchor, en tant que femme, je vous dis, je pédalais à vélo jusqu'à Brofaye où j’avais un petit jardin pour assurer les dépenses quotidiennes et également payer des fournitures et les frais médicaux pour ma famille. A cause de la pauvreté liée à la guerre, nous rencontrons de plus en plus de situations difficiles », a fait savoir Sylvie Ndecky.
Pour Bintou Mendy, son seul souhait est que la paix en Casamance revienne de façon définitive. « Mes enfants et moi, nous avons fui pour se réfugier en Guinée-Bissau. Nous avons souffert avec les enfants. On nous a donnés juste une petite chambre, mes enfants et moi. Tout ce que je souhaite, c’est une paix définitive. Car aujourd’hui, je suis heureuse ici chez moi à Boffa ».
Safiatou Diané quant à elle, soutient que pour ce qui est des enfants, ils ont eu beaucoup de problèmes, dans les familles d’accueil. Mère de 4 enfants, dont 2 filles 2 garçons, elle dit avoir beaucoup peiné. « Les enfants tombés malades, aucune aide ou soutien médicale. Nous les parents, se débrouillions pour leur soigner. Et pour quelqu’un qui laisse tout derrière lui, c’est compliqué financièrement », dit-elle.
Josephine Yanka, habitante de Bissine, a expliqué comment elle a vécu avec ses enfants petites maisons dans les familles d’accueil. « Nous sommes des dizaines, voire des centaines de familles, dont une majorité d'enfants, à avoir traversé 28 ans dans la souffrance entassée dans de petites maisons, dans les familles d’accueil. Il faut dire que les enfants ont été les plus à plaindre dans cette situation. Pour ce qui est de l’éducation, à l’époque nos enfants manquaient de tout, problèmes de scolarité, de fournitures etc. Il était difficile pour nous les parents d’assurer les trois repas quotidiens. Aujourd’hui, que nous sommes revenus, je prie le bon Dieu pour une paix définitive car je me sens mieux et heureuse chez moi ici à Bissine », confie-t-elle.
Joséphine Pendoupy, Bintou Mendy, Safiatou Diané et Josephine Yanka, toutes se disent fières de revenir dans leurs villages d'origine. Elles n’ont pas manqué aussi de rappeler combien de fois elles ont traversé des moments difficiles durant toutes ces années loin de leur village. Surtout avec leurs enfants qu'elles avaient du mal à entretenir.
« Je vais vous dire, j’étais enceinte. L’enfant est né prématuré avec un problème. Il fallait l’opérer. On m'a demandé de l’amener à Dakar. Je suis revenue avec après l’opération. Mes enfants que j’avais laissés à Ziguinchor ont beaucoup souffert en mon absence. J’étais obligée de faire le jardinage au village de Brofaye. Quand nous étions à Ziguinchor, en tant que femme, je vous dis, je pédalais à vélo jusqu'à Brofaye où j’avais un petit jardin pour assurer les dépenses quotidiennes et également payer des fournitures et les frais médicaux pour ma famille. A cause de la pauvreté liée à la guerre, nous rencontrons de plus en plus de situations difficiles », a fait savoir Sylvie Ndecky.
Pour Bintou Mendy, son seul souhait est que la paix en Casamance revienne de façon définitive. « Mes enfants et moi, nous avons fui pour se réfugier en Guinée-Bissau. Nous avons souffert avec les enfants. On nous a donnés juste une petite chambre, mes enfants et moi. Tout ce que je souhaite, c’est une paix définitive. Car aujourd’hui, je suis heureuse ici chez moi à Boffa ».
Safiatou Diané quant à elle, soutient que pour ce qui est des enfants, ils ont eu beaucoup de problèmes, dans les familles d’accueil. Mère de 4 enfants, dont 2 filles 2 garçons, elle dit avoir beaucoup peiné. « Les enfants tombés malades, aucune aide ou soutien médicale. Nous les parents, se débrouillions pour leur soigner. Et pour quelqu’un qui laisse tout derrière lui, c’est compliqué financièrement », dit-elle.
"Nous étions entassées dans de petites maisons dans les familles d’accueil"
Josephine Yanka, habitante de Bissine, a expliqué comment elle a vécu avec ses enfants petites maisons dans les familles d’accueil. « Nous sommes des dizaines, voire des centaines de familles, dont une majorité d'enfants, à avoir traversé 28 ans dans la souffrance entassée dans de petites maisons, dans les familles d’accueil. Il faut dire que les enfants ont été les plus à plaindre dans cette situation. Pour ce qui est de l’éducation, à l’époque nos enfants manquaient de tout, problèmes de scolarité, de fournitures etc. Il était difficile pour nous les parents d’assurer les trois repas quotidiens. Aujourd’hui, que nous sommes revenus, je prie le bon Dieu pour une paix définitive car je me sens mieux et heureuse chez moi ici à Bissine », confie-t-elle.