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Mise en accusation de cinq ministres : Abdou précise que l’Assemblée n’est pas encore saisie

Invité de l’émission Face au Jury sur PressAfrik TV, le député Abdou Mbow, membre du groupe parlementaire Takku Wallu, s’est exprimé sur plusieurs sujets brûlants de l’actualité politique, notamment les procédures judiciaires en cours visant d’anciens dignitaires du régime précédent, ainsi que les tensions entre l’opposition et le pouvoir en place.



Mise en accusation de cinq ministres : Abdou précise que l’Assemblée n’est pas encore saisie
Concernant les dossiers transmis par le parquet visant cinq anciens ministres dans le cadre de la gestion du Fonds Force Covid-19, il a déclaré : « Le procureur a parlé de mise en accusation, mais l’Assemblée nationale ne l’a pas encore reçue formellement. Même si elle l’a reçue, le bureau n’a pas encore été informé. En général, lorsqu’une saisine est adressée à l’Assemblée, le président convoque une réunion du bureau. Ensuite, le dossier est transmis à la commission des lois, qui le présente en plénière pour qu’il soit discuté. Ce processus n’a pas encore eu lieu. Toutefois, lorsque ce sera le cas, moi, en tant que membre de cette haute cour, j’agirai avec conviction. »

Cette procédure fait suite au rapport de la Cour des comptes, publié en décembre 2022, sur la gestion du Fonds Force Covid-19, doté d’un montant de 1 000 milliards de francs CFA. Ce rapport a mis en lumière plusieurs irrégularités dans l’exécution des dépenses publiques liées à la pandémie.

Cinq anciens ministres du gouvernement de Macky Sall sont cités dans ce cadre. Il s’agit de :
Matar Bâ, ancien ministre des Sports ; Abdoulaye Diop, ex-ministre de la Culture et de la Communication ; Abdoulaye Diouf Sarr, ancien ministre de la Santé et de l’Action sociale ; Mansour Faye, ex-ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement et Moustapha Diop, ancien ministre du Développement industriel et des Petites et Moyennes Industries.

Mais pour Abdou Mbow, cette campagne judiciaire est à géométrie variable. Il dénonce une instrumentalisation politique. « Aujourd’hui, on parle de déficit, de dette. S’ils évoquent la haute trahison à ce sujet et qu’ils poursuivent Macky Sall, alors ils devraient amener l’actuel président de la République à la guillotine ! Car en huit mois, ils ont endetté le pays à hauteur de 4 500 milliards. Il faut arrêter ces enfantillages. Je ne crois rien de ce que dit le nouveau gouvernement, car ils changent de discours tout le temps. Ils ne sont pas capables de faire avancer la République », a-t-il asséné.

Réagissant à la demande de mise en accusation de l’ancien président Macky Sall par le député Guy Marius Sagna, il s’insurge : « Il cherche juste le buzz. On ne joue pas avec les institutions d’un pays. Une mise en accusation, ce n’est même pas défini dans la Constitution ni dans le règlement intérieur. L’article 101 de la Constitution parle de haute trahison, et l’article 91 du règlement intérieur de l’Assemblée nationale y fait également référence. En général, la justice s’attache aux cas les plus graves, comme la trahison, en s’inspirant aussi de la jurisprudence d’autres pays. Par exemple, au Bénin, la haute trahison correspond soit à une atteinte à la sécurité de l’État, soit à des faits de guerre avec collusion avec l’ennemi. »

Le député de l’opposition estime par ailleurs que certaines postures du pouvoir risquent de menacer l’unité nationale : « Ce sont leurs propres actions qui risquent de diviser le pays. Ce n’est pas acceptable de la part de dirigeants. Même avec les plus grandes visions économiques, sans paix sociale, le pays ne peut pas avancer. Il y a un manque de dialogue, un manque de paix sociale, un manque d’échanges. »

Visiblement irrité par l’attitude du Premier ministre, Abdou Mbow lui adresse un message direct.
« Je demande à Ousmane Sonko de se calmer. Il doit comprendre qu’il n’y a pas de peureux ici. C’est lui, le peureux, et il doit arrêter de menacer les gens », affirme-t-il.

Revenant enfin sur l’absence remarquée de certains députés lors du dernier passage du chef du gouvernement à l’Assemblée nationale, il précise : « La population nous a élus pour poser des questions au Premier ministre, pas pour subir ses insultes et critiques. Elle ne nous a pas élus pour que le président de l’Assemblée nationale passe son temps à violer le règlement intérieur. Par exemple, le règlement stipule que si une séance plénière est publique, le public peut assister, mais dès qu’il manifeste bruyamment une approbation ou une désapprobation, les gendarmes doivent le faire sortir. Or, le président de l’Assemblée, El Malick Ndiaye, s’est contenté de dire que seuls les applaudissements nous dérangeaient. C’est irresponsable de sa part. »

Et Abdou Mbow de conclure : « Nous avions décidé de lui parler afin qu’il respecte le règlement, mais aussi pour que le Premier ministre respecte notre statut de députés, comme nous respectons le sien. Ce n’était pas un boycott définitif, mais un acte fort. »

Ndeye Fatou Touré

Dimanche 20 Avril 2025 - 17:55


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