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Mme Hisséne Habré flingue Macky Sall : « Détenant le monopole de la force, vous l'exercez froidement, illégalement et illégitimement sur nous ».

Au moment où les enquêtes se poursuivent au niveau du Tchad par les auditions des témoins dans le cadre de l’emprisonnement de son mari pour crime de guerre, crime contre l’humanité et génocides par la commission rogatoire des Chambres Africaines Extraordinaires (CAE), Fatimé Raymonde, l’épouse de l’ancien président tchadien dans les liens de la détention depuis le 2 juillet, déverse son trop plein de colère. S’adressant directement au président Macky Sall, elle dit non, non et non. Tel Gandhi ou Mandela qui tour à tour, se sont insurgés contre l’autorité de l’empire Britannique et les lois injustes de l’Apartheid, Hisséne Habré a pris des risques inimaginables pour assène-t-elle, «défendre l'intégrité territoriale, la souveraineté et les richesses de son pays ». Dans d’une lettre ouverte que nous vous livrons, Mme Habré de signifier à Macky Sall que son pouvoir doit être orienté vers le Bien et non vers le Mal. Mais, à la place « détenant le monopole de la force, vous l'avez exercée sur nous, froidement, de manière illégitime et illégale », sert cette dernière qui ne rate par ailleurs pas les Chambres Africaines Extraordinaires (CAE). La 4ème lettre ouverte de Mme Habré au président de la République Macky Sall.



LETTRE OUVERTE N °4 De Mme Fatimé Raymonne Habré
au Président Macky SALL.
 
 
Non ! M le Président.
 
M le Président, votre actuelle Premier Ministre a déclaré, selon la presse internationale, aux toubabs impliqués dans la traque du Président Habré : " Ni moi, ni le Président Macky SALL ne le connaissons, on ira donc jusqu'au bout ! ". Ainsi donc, ne pas connaître quelqu'un est suffisant pour le détruire.
Non ! M le Président.


Non ! Parce que nos vies sont menacées.
Non ! Parce que ce que nous vivons nous est insupportable.
Non ! Comme ceux qui l'ont crié haut et fort contre les lois injustes de l'Apartheid.
Non ! Comme ceux qui l'ont martelé contre les lois du Racisme.
Non ! A vos lois d'exception, Non ! À votre tribunal d'exception.Non! À cette internationale du crime judiciaire et médiatique. Non! À ces juges-soldats.
Le Non d'un Gandhi, M le Président, s’est exprimé par une grève de la faim qui a enrayé l'autorité économique et politique de l'empire Britannique .


Le Non d’un Mandela a été de combattre un système d’oppression par la lutte armée.
Non! Comme le Président Habré l'a dit et pris des risques inimaginables pour défendre l'intégrité territoriale, la souveraineté et les richesses de son pays.
Hier comme aujourd’hui, des hommes ont défié des empires.
Et leur engagement s’est d’abord exprimé par une position de refus : un Non !
Et hier au Mali,c'est bien un homme debout pour dire NON qui a manqué pour défendre l'unité et les richesses du pays et rien d’autre.


Est-ce facile de se lever et de dire Non ?
Le Non d’un homme Saint, Cheikh Ahmadou Bambou (Allah Yarhama be djanna ) lui a valu déportation.
Le Non de Mandela lui coûta 27 années de prison.
Le Non de Lumumba, de Sankara signifia leur arrêt de mort. 
Le Non du Président Habre lui vaut aujourd’hui emprisonnement,humiliations.Il est vrai qu'il faut être câblé intellectuellement à ce type de situation pour le défier. Car ce Non signifie; être prêt à sacrifier sa vie pour un idéal.

 
En s'immolant par le feu, en faisant le sacrifice volontaire de sa vie, un citoyen Tunisien de sa propre liberté a défié l'autorité d'un État oppresseur, il a été un détonateur pour des événements extraordinaires.
De même, un Julian Assange ou un Edgar Snowden ont volontairement mis le doigt dans un engrenage, étant rouages, ils ont choisi de changer de statut et de devenir défauts de la formidable machinerie.
Chaque génération a une mission, M le Président  : l'accomplir ou la trahir.


Le Président Habré a été cette petite paille dans le métal de la Françafrique, et en se tenant aux côtés de ceux qui organisent et fabriquent, chaque jour, plus de pauvreté, M le Président, vous n’avez pas mis le Sénégal dans la direction de la hauteur ; aussi, la République ne saurait vaincre comme disait JAURÈS.
Ce Non est aussi une indignation mais aussi une volonté d’engagement.
Un engagement, un sursaut de notre conscience.
Nos sentiments n'obéissent à aucun mot d’ordre, ils ne sauraient donc se plier à une quelconque autorisation.


Notre indignation est légitime et notre Non est un engagement, une émotion militante.
Ce Non est aussi un refus et une affirmation vitale face à l'oppression et la persécution que nous subissons.
Non ! A cette tragi-comédie humaine, à ce système et à ses postures vertigineuses et cyniques où les populations sénégalaises ne sont pas invitées à s'approprier la lutte contre l'impunité et le discours "besoin de justice" en Casamance alors qu'on le leur demande dans l'affaire Habré. Ce Non se nourrit aussi d’une revendication de justice. Face à ce Non, M le Président, votre politique n'a pas sondé nos cœurs mais bien au contraire, a posé ses œillères.


Votre Pouvoir, M le Président, peut être orienté pour faire le Bien ou le Mal.
Même si la politique ne vous donne pas toujours les repères pour apprécier correctement un événement.
La Politique, ce n'est pas le Mal, mais c'est une occasion pour l'homme, d'exercer sa violence envers son prochain. Et détenant le monopole de la force, vous l'avez exercée sur nous, froidement,  de manière illégitime et illégale. Non! À ces forces qui dévastent des chambres d'enfant emportant DVD d'anniversaire, photos de famille, souvenirs et jeux.


Notre Non n'a pas de prix contrairement à ceux qui, aujourd'hui, ont fixé un prix à la Téranga sénégalaise et se partagent les milliards  dans des postures incroyables et notre indignation exprime aussi le rejet de cette obscénité. Comment s'étonner du discrédit qui, aujourd'hui, éclabousse les hommes politiques  ?
L’histoire avec sa grande hache(H) nous a appris que ce sont bien des mains noires qui ont saisi Lumumba pour le mettre face à ses bourreaux et assassins belges. Ce  sont bien des mains noires qui ont tiré sur Sankara et ce dimanche 30 juin 2013 à 11h, ce sont encore des mains noires qui ont kidnappé le Président Hissein HABRE. 


M le Président, vous avez été un rouage essentiel de la formidable machine à tuer lancée contre nous.
Tôt ou Tard, vous serez confronté,vous-même, au réel propre de votre décision.
Et la démocratie sénégalaise et votre régime l'auront sur la conscience.Dieu est le meilleur juge.
Quant à nous, nous continuerons à vous dire : Non!  M le Président.


Mercredi 19 Mars 2014 - 12:43


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