Le juge antiterroriste français Marc Trévidic enquête sur l'assassinat des religieux qui remonte à 1996. Il avait alors été revendiqué par le Groupe armé islamiste mais la piste d'une possible bavure de l'armée n'est pas écartée.
Fin 2013, Alger avait donné son feu vert aux expertises réclamées par le juge d'instruction Trévidic. A deux reprises, celui-ci avait programmé un déplacement en Algérie pour pouvoir faire pratiquer l'autopsie des têtes des moines. Mais au dernier moment, ces deux déplacements ont été annulés. Pour Patrick Baudouin, l'avocat des familles des moines de Tibéhirine, ce dossier est bloqué depuis plus de 19 ans.
« C'est un peu l'opération dernière chance. Laurent Fabius est fort heureusement intervenu pour rappeler aux autorités algériennes leurs obligations. Il s'agit de sept Français, les moines, qui ont été assassinés en Algérie, et qu'il est tout de même parfaitement normal et légal que la justice française puisse mener à bien ces investigations dans le cadre de l'instruction du juge Trévidic.
Il va falloir déterrer les têtes des moines, 19 ans après l'assassinat. C'est une opération très délicate et difficile. Le juge part avec quatre experts - outre bien sûr un accompagnement sécuritaire, policiers français : le procureur, un greffier. Quatorze personnes doivent effectuer le déplacement et opérer cette autopsie, en contact bien sûr avec les Algériens. Il faut que la justice française puisse accomplir cette opération qui ne l'a jamais été jusqu'à présent. »