Comme promis je reviens sur quelques points essentiels figurant sur la loi de finance 2025 et qui nous renseignent bien sur le projet de LFR 2024.
Il est à noter, durant l'année 2024:
I. Une contre-performances dans le recouvrement des ressources budgétaires.
1. Les ressources budgétaires ont diminué de 839 milliards, dont les 601 milliards sont imputables aux moins-values notées dans le recouvrement des recettes fiscales et non fiscales. Qu'est-ce qui explique le "gap fiscal de 600 milliards" malgré tout le terrorisme et les harcèlements fiscaux que nous avons notés ces derniers mois?
2. Les recettes non fiscales issues du secteur pétrolier ont chuté de 14,4 milliards par rapport à la LFI 2024, indiquant l'absence de recettes exceptionnelles provenant du pétrole. Quelle est la raison d'autant plus qu'on nous a fait croire ces derniers jours qu'on a eu plus de petrole et de gaz que prévu ?
3. Pour la première fois dans l'histoire du Sénégal, aucun don budgétaire n'a été encaissé, bien qu'une prévision de 47 milliards ait été faite dans la LFI 2024. Quelle est le probleme avec les partenaires ?
II. Un renforcement des depenses de fonctionnement et des coupes budgetaires sur les depenses d'investissement.
1. Les dépenses budgétaires ont augmenté de 681,6 milliards, principalement en raison de l'augmentation des dépenses de fonctionnement, qui ont progressé de 636,9 milliards par rapport à la prévision initiale. Pourquoi vous n'avez pas baissé les depenses de fonctionnement comme promis lors du Conseil des ministres du mercredi 28 Aout 2024 où, le Premier Ministre avait "informé le Conseil de la poursuite de la matérialisation de la directive présidentielle sur la rationalisation des dépenses publiques, par une lettre circulaire portant sur la réglementation de l’usage des consommables informatiques et des appareils électroniques dans les bâtiments administratifs"? (lire communiqué du Conseil du mercredi 28 Août 2024)? Quel a été l'effet de la circulaire primatoriale portant sur la réduction des depenses de l'Etat?
2. Les dépenses d'investissement financées par les ressources intérieures ont subi des réductions budgétaires de l'ordre de 234 milliards. Pourquoi vous avez préféré cibler des depenses d'investissement à la place des depenses de fonctionnement?
In fine
En 2024, des pertes de recettes de plus de 600 milliards ont été constatées, malgré le terrorisme fiscal de ces derniers mois. Cependant, le nouveau gouvernement a choisi d'augmenter grossièrement ses dépenses de fonctionnement, de réduire ses investissements et d'aggraver ainsi son déficit qu'il va maintenant imputer à l'ancien régime qui n'est pourtant ni responsable de la moins-values, ni de la hausse des dépenses de fonctionnement.
Papa Malick Ndour, Economiste et Ancien ministre.
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