Le dernier carré de la Ligue des champions a peut-être atteint son climax avant même les matches retour et les résultats qui définiront l’affiche du 6 juin à Berlin. Le niveau de jeu des quatre équipes – autant les vainqueurs (Juventus et Barça) que les défaits à l’extérieur (Real et Bayern) - fut un régal pour les passionnés, mais le spectacle a aussi rappelé que l’absence anglaise à ce stade de la compétition est largement compréhensible. C’est du moins ce que Paul Scholes pense.
Pour l’ancien milieu de terrain, Chelsea, qui est "le meilleur club de Premier League" et qui a été sacré le week-end dernier avant même les trois dernières journées, est "loin aujourd’hui de l’élite européenne". Même la saison prochaine, les Blues ne devraient pas atteindre un niveau de jeu les hissant parmi les favoris de la compétition. "Il faut voir comment Mourinho veut réussir à gagner. Aucun grand entraîneur n’a une seule manière de jouer et il n'y a aucune chance qu’un club anglais puisse rivaliser avec des équipes comme le Barça, le Real, le Bayern ou encore la Juve et dominer le match dans le sens traditionnel du terme", explique ainsi l’ancien de Manchester United dans The Independant.
"Abramovich voulait jouer comme le Barça"
Vainqueur de la Ligue des champions en 2004 et 2010, respectivement avec le FC Porto et l’Inter Milan, le "Special One" a failli dans cette ambition à Chelsea (2004–2007) et au Real Madrid (2008-2010). Scholes pointe d’ailleurs du doigt le manque de vision à long terme de Mourinho: "il n’est pas le genre de manager qui construit un club en restant plus de cinq saisons. Il est acceptable de dire que cette équipe de Chelsea qu’il construit va continuer à gagner des trophées. Mais, c’est bien de savoir s’il apportera à travers des jeunes joueurs et laissera une trace comme Sir Alex Ferguson a fait à Manchester. On sait qu’il peut gagner des titres, il est brillant pour ça, mais combien de temps peut-il le faire dans un même club ?"
Mieux, l’ancien international anglais, même s’il ne développe pas vraiment ce point dans sa chronique, revient à sa manière sur ce Chelsea ennuyeux dans son échappée belle en tête du championnat, après certes un début de saison canon. "Alors, vous vous demandez quel football veut Roman Abramovich ? La dernière fois qu’il était au club, son propriétaire voulait que son équipe joue comme Barcelone", clame-t-il. Comme pour rappeler, donc, que le potentiel meilleur club anglais sur la scène européenne n’est qu’un outsider improbable en C1.