Des prix qui varient de 100.000 à 4 millions
Des foirails à tout bout de champ. La capitale sénégalaise est méconnaissable sur certains grands axes. Des tentes. Des bêlements de moutons. Des foules éparses sur certains ronds-points. Le décor de Tabaski est planté.
10h 30mn au foiral des deux voies de Liberté 6. Des moutons qui forcent l’admiration sont bien disposés dans des tentes. Différentes races visibles. Des Laadoums, Azawats, Bali-bali, Tulabeers, Peul-peuls… A première vue, on se dit que ces moutons ne sont pas destinés à la petite et moyenne classe. «Les moutons sont cédés en fonction de leur race et de leur état de forme». Masseck Diop se déplace dans sa tente et se met à caresser une bête. «Vous voyez, celui-là coûte 1.5 millions Fcfa. C’est un ‘’laadoum’’ et il est de couleur blanche de surcroît», avance-t-il fièrement. Et d’avouer : «c’est, certes, très cher, mais il y en a qui choisissent cette race».
A quelques encablures. Vers la prison pour femmes de Camp pénal toujours dans les environs de liberté 6, c’est le même décor, le même ordre de prix encore. «Ils varient entre 100.000 et 4 millions Francs Cfa», déclare notre interlocuteur qui tient à préciser que «l’entretien de ces bêtes requiert beaucoup de moyens. Et il faut reconnaître que ces moutons sont beaux à voir».
10h 30mn au foiral des deux voies de Liberté 6. Des moutons qui forcent l’admiration sont bien disposés dans des tentes. Différentes races visibles. Des Laadoums, Azawats, Bali-bali, Tulabeers, Peul-peuls… A première vue, on se dit que ces moutons ne sont pas destinés à la petite et moyenne classe. «Les moutons sont cédés en fonction de leur race et de leur état de forme». Masseck Diop se déplace dans sa tente et se met à caresser une bête. «Vous voyez, celui-là coûte 1.5 millions Fcfa. C’est un ‘’laadoum’’ et il est de couleur blanche de surcroît», avance-t-il fièrement. Et d’avouer : «c’est, certes, très cher, mais il y en a qui choisissent cette race».
A quelques encablures. Vers la prison pour femmes de Camp pénal toujours dans les environs de liberté 6, c’est le même décor, le même ordre de prix encore. «Ils varient entre 100.000 et 4 millions Francs Cfa», déclare notre interlocuteur qui tient à préciser que «l’entretien de ces bêtes requiert beaucoup de moyens. Et il faut reconnaître que ces moutons sont beaux à voir».
L’aliment de bétail à plus de 10.000 francs/le sac
Masseck Diop s’est transformé en «téfanké (vendeur de moutons)». Après 16 ans de services à Sonacos, ce natif du Walo a fait un départ volontaire. Il s’est désormais consacré à l’élevage. Un héritage de son défunt père.
Râteau à la main, le sieur Diop ratisse son enclos et explique tout en étant à l’œuvre : «C’est plus quatre millions de francs qui sont exposés comme ça en l’air. J’espère arriver à les écouler. L’élevage des moutons requiert beaucoup de sacrifices et d’investissements. Il faut les entretenir, les nourrir (mais, blé, mil, sorgho, pain), laver, faire suivre par un vétérinaire, loger et payer un gardien. C’est pourquoi certains moutons coûtent chers et le prix atteint des millions».
Birame Lothi Deme étaye Masseck Diop. Son enclos situé sur la VDN (voie de dégagement nord) fait savoir que «depuis le mois de décembre, l’aliment de bétail passe de 7000 à 10.000. Le sac de paille d’arachide de 2500 à 10.000 FCFA».
M. Fall est client. Il écume les tentes à la recherche d’un bélier. Il semble angoissé. Il s’est marié, il n’y a pas longtemps. «C’est ma première fête d’Aïd el Kabir en tant que marié. Mais ça risque d’être hyper compliqué» estime le jeune. Il se dit estomaquer par les prix qui sont hors de portée surtout pour un jeune cadre.
Le casse-tête chinois des citoyens
«J’ai un budget de 100.000 francs. Je cherche depuis presque deux tours d’horloge. Les prix proposés sont très chers alors qu’il y a d’autres dépenses non moins importantes à assurer. Vraiment, les vendeurs doivent revoir les prix. Sinon certains ne vont pas pouvoir accomplir ce rituel».
L’inquiétude est le sentiment le mieux partagé. Visage fermé, l’air anxieux, Déguène Fall est en train de faire le tour des enclos des deux voies de Liberté 6. «Je ne suis pas surprise. Les prix sont toujours aussi élevés. Si cela continue comme ça, je pense bien changer de méthode. Désormais, je pense que je vais acheter au lendemain de la Tabaski une petite bête que je vais entretenir jusqu’à l’année prochaine. Je ne veux plus avoir à subir le terrorisme des «Téfankés». Avec ces prix, de nobles citoyens risquent de ne pas avoir de moutons», regrette la vendeuse de friperies.
Les points de vente totalement gratuits
Les prix des moutons sont pour l’heure exorbitants. Et pourtant ça n’a rien à voir avec la privatisation des points de vente. C’est du moins ce qui ressort de notre entretien avec Amadou Barry, chef de division des recettes et de recouvrement de la mairie de Grand Yoff. «Les lieux de vente sont totalement gratuits. C’est un arrêté ministériel qui fixe tous les points de ventes. Et cette zone des deux voies de liberté 6 en fait partie». M. Barry de détailler : «dans cet arrêté, figure l’exonération de toute taxe sur les points de vente. Ils viennent gratuitement vendre leurs articles et repartent sans verser un sous à la mairie. Ensuite c’est à nous de s’occuper de l’insalubrité des lieux après leur départ».
Et pour ce qui est de l’électricité et des toilettes promises, l’agent de la mairie souligne que c’est au ministre de l’Elevage de respecter cette promesse étant donné que cela ne relève pas de la compétence de la mairie de Grand-Yoff. « Ce que nous gérons, c’est veiller à ce que les bénéficiaires puissent disposer de leur emplacement sans contrainte. C’est-à-dire l’organisation au niveau administratif des lieux avec des numéros attribués pour éviter tout désagrément entre éleveurs. »