À Maputo, sur l’avenue des Accords de Lusaka, Nelson, 23 ans attend son xiapa, un minibus pour aller travailler. Ce n’est pas l’envie de manifester qui lui manque, mais plutôt les moyens. « Aujourd’hui, certains peuvent se permettre d’aller manifester, mais nous qui sommes là, avons besoin de gagner notre pain pour nourrir notre famille. Je ne suis pas fatigué des manifestations. Une autre fois, je les rejoindrai peut-être, ça dépend », constate-t-il.
L’appareil sécuritaire déployé ce mercredi matin a de quoi décourager. D’autant qu’hier, le commandant de la police, le général Bernardino Rafael, a prévenu : les forces de l’ordre sont prêtes à affronter ce qu’il a qualifié de « terrorisme urbain ». « Il ne s’agit pas de manifestations pacifiques, mais de manifestations violentes, à tendance subversive dont l’intention est de porter atteinte à l’ordre constitutionnel mozambicain. Les manifestations ça suffit. On retourne au travail », a-t-il déclaré.
Depuis sa cachette, Venancio Mondlane continue de mobiliser ses troupes sur Facebook. Ce matin encore, il postait une vidéo : « On ne reculera pas, malgré les paroles de délire profond, de désespoir même, du commandant général Bernardino Rafael. Si la police veut utiliser la violence, nous rappelons que le peuple a le droit de légitime défense. » D’après le bureau du procureur général, plus de 200 procédures pénales ont été ouvertes, dans le cadre des manifestations.
Des boutiques fermées dans le centre de Maputo
Ce matin, beaucoup de boutiques sont effectivement restées fermées dans le centre de Maputo. Sur l’avenue Karl Marx, il n’y a pas âme qui vive. Olga Raimundo y vend des sodas. Elle gagne environ 200 meticais par jour, moins de 3 euros. Mais aujourd’hui encore, elle devait fermer boutique.
« J’ai peur qu’il m’arrive quelque chose. J’ai des enfants, et si on me tire dessus ? Les manifestations nous coûtent, à nous qui vendons dans la rue. Mais ça peut aussi être une bonne chose. Les prix de la nourriture a augmenté, on ne peut pas envoyer nos enfants à l’université. Les choses basiques coûtent cher », confie-t-elle.
Julietta Domingos, vend des tickets de loterie. Depuis le début de la contestation, elle a perdu près de 2000 meticais, 30 euros, soit près du tiers de son loyer, ce qui n’empêche pas son engagement dans la contestation. « Ça fait presque 15 jours que je ne travaille pas. Moi, je ne gagne de l’argent que si je sors. Ils disent qu’il faut des sacrifices pour que les choses aillent mieux. Alors, nous devons manifester. Moi, je crois qu’il va y avoir du changement », constate-t-elle.
Le nez sous un capot, Moises, 20 ans, répare des voitures. Son garage, c’est la rue Agostinho Neto. Il n’a pas les moyens d’avoir un local et ne trouve pas d’emploi. « En vérité, j’ai déjà perdu beaucoup d’argent, mais je soutiens le mouvement. Ça en vaut la peine, parce que ça fait 50 ans que l’on souffre, nous raconte-t-il. On est fatigués de vivre depuis 49 ans avec un seul parti, qui ne fait rien. On ne vit pas, on survit. »
Match sous haute-surveillance
Dans le quartier de Maxaquene, il reste des traces de pneus brûlés sur la route, stigmates de manifestations passées. La vie a pourtant suivi son cours durant la journée. Comme tant d’autres, Elisio est allé travailler : « On n’est pas fatigués des manifestations, mais on a faim ! On doit travailler. Quand il y a manifestation, ce sont des entreprises qui ferment, des minibus qui ne circulent pas. Les gens sont renvoyés chez eux. Ils restent sans emploi. C’est déjà difficile, imaginez quand on perd tout. »
Assis sur son triporteur, Guerra n’est pas inquiet. La contestation est loin d’être finie. Les manifestants attendent juste le bon moment : « Tout semble normal, mais ça ne l’est pas. Préparez-vous à courir, car nous allons mettre le feu. Tout le monde sera là. Hier ce n’était que le début de la quatrième phase. Mais vendredi, il y a un match de foot qui risque de ne jamais démarrer, à cause des manifestations. » Demain, l’équipe du Mali rencontrera celle du Mozambique à Maputo. Match qualificatif pour la CAN. Les autorités ont déjà prévenu qu’il serait sous haute surveillance.
D’après le Centre pour l’intégrité publique, une organisation de la société civile, la contestation électorale a déjà coûté au Mozambique près de 360 millions d’euros.
L’appareil sécuritaire déployé ce mercredi matin a de quoi décourager. D’autant qu’hier, le commandant de la police, le général Bernardino Rafael, a prévenu : les forces de l’ordre sont prêtes à affronter ce qu’il a qualifié de « terrorisme urbain ». « Il ne s’agit pas de manifestations pacifiques, mais de manifestations violentes, à tendance subversive dont l’intention est de porter atteinte à l’ordre constitutionnel mozambicain. Les manifestations ça suffit. On retourne au travail », a-t-il déclaré.
Depuis sa cachette, Venancio Mondlane continue de mobiliser ses troupes sur Facebook. Ce matin encore, il postait une vidéo : « On ne reculera pas, malgré les paroles de délire profond, de désespoir même, du commandant général Bernardino Rafael. Si la police veut utiliser la violence, nous rappelons que le peuple a le droit de légitime défense. » D’après le bureau du procureur général, plus de 200 procédures pénales ont été ouvertes, dans le cadre des manifestations.
Des boutiques fermées dans le centre de Maputo
Ce matin, beaucoup de boutiques sont effectivement restées fermées dans le centre de Maputo. Sur l’avenue Karl Marx, il n’y a pas âme qui vive. Olga Raimundo y vend des sodas. Elle gagne environ 200 meticais par jour, moins de 3 euros. Mais aujourd’hui encore, elle devait fermer boutique.
« J’ai peur qu’il m’arrive quelque chose. J’ai des enfants, et si on me tire dessus ? Les manifestations nous coûtent, à nous qui vendons dans la rue. Mais ça peut aussi être une bonne chose. Les prix de la nourriture a augmenté, on ne peut pas envoyer nos enfants à l’université. Les choses basiques coûtent cher », confie-t-elle.
Julietta Domingos, vend des tickets de loterie. Depuis le début de la contestation, elle a perdu près de 2000 meticais, 30 euros, soit près du tiers de son loyer, ce qui n’empêche pas son engagement dans la contestation. « Ça fait presque 15 jours que je ne travaille pas. Moi, je ne gagne de l’argent que si je sors. Ils disent qu’il faut des sacrifices pour que les choses aillent mieux. Alors, nous devons manifester. Moi, je crois qu’il va y avoir du changement », constate-t-elle.
Le nez sous un capot, Moises, 20 ans, répare des voitures. Son garage, c’est la rue Agostinho Neto. Il n’a pas les moyens d’avoir un local et ne trouve pas d’emploi. « En vérité, j’ai déjà perdu beaucoup d’argent, mais je soutiens le mouvement. Ça en vaut la peine, parce que ça fait 50 ans que l’on souffre, nous raconte-t-il. On est fatigués de vivre depuis 49 ans avec un seul parti, qui ne fait rien. On ne vit pas, on survit. »
Match sous haute-surveillance
Dans le quartier de Maxaquene, il reste des traces de pneus brûlés sur la route, stigmates de manifestations passées. La vie a pourtant suivi son cours durant la journée. Comme tant d’autres, Elisio est allé travailler : « On n’est pas fatigués des manifestations, mais on a faim ! On doit travailler. Quand il y a manifestation, ce sont des entreprises qui ferment, des minibus qui ne circulent pas. Les gens sont renvoyés chez eux. Ils restent sans emploi. C’est déjà difficile, imaginez quand on perd tout. »
Assis sur son triporteur, Guerra n’est pas inquiet. La contestation est loin d’être finie. Les manifestants attendent juste le bon moment : « Tout semble normal, mais ça ne l’est pas. Préparez-vous à courir, car nous allons mettre le feu. Tout le monde sera là. Hier ce n’était que le début de la quatrième phase. Mais vendredi, il y a un match de foot qui risque de ne jamais démarrer, à cause des manifestations. » Demain, l’équipe du Mali rencontrera celle du Mozambique à Maputo. Match qualificatif pour la CAN. Les autorités ont déjà prévenu qu’il serait sous haute surveillance.
D’après le Centre pour l’intégrité publique, une organisation de la société civile, la contestation électorale a déjà coûté au Mozambique près de 360 millions d’euros.
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