Les résultats auraient dû être annoncés en fin de semaine dernière. La commission électorale a admis avoir dépassé le délai de cinq jours prévus pour publier les résultats par province.
Elle indique que le décompte électoral dans quatre des onze provinces n’est pas encore terminé, mais les résultats définitifs « seront prêts le 30 octobre », indique-t-elle.
Pour Judith Sargentini, chef de délégation des observateurs de l’Union européenne, ce délai n’est pas bon signe.
« Les élections ont eu lieu, il y a une semaine, et il y a encore des régions où la centralisation des résultats n’a pas encore été faite, alors que cela devait avoir lieu vingt-quatre heures après les élections. Plus cela prend de temps et plus la situation n’est pas claire. Ce n’est pas un signe de transparence si, une semaine après les élections, le dépouillement des résultats n’est toujours pas terminé par endroits », a déclaré Judith Sagentini, chef de délégation des observateurs de l’Union européenne.
L’Union européenne ajoute qu’à plusieurs reprises, ses observateurs se sont vus refuser l’entrée de bureaux électoraux et, de ce fait, n’ont donc pas pu assister au dépouillement des votes.
Du côté de l’opposition, on parle de fraude. La Renamo assure que les élections « n'ont pas été honnêtes », mais l’ancien mouvement armé - qui a signé un accord de paix avec le gouvernement juste avant les élections - a promis de ne pas recourir à la violence.
Dans ce contexte, des observateurs militaires étrangers seront déployés au Mozambique dès fin octobre pour s'assurer que la période post-électorale ne donnera pas lieu à des violences. « Nous avons décidé qu'à partir du 29 de ce mois, des observateurs militaires seraient déployés dans quatre provinces », a déclaré José Pacheco, ministre de l'Agriculture et chef de la délégation gouvernementale aux pourparlers avec la Renamo.
Neuf pays pourraient participer à l'envoi d'observateurs militaires : Botswana, Royaume-Uni, Cap-Vert, Italie, Kenya, Portugal, Afrique du Sud, Etats-Unis et Zimbabwe.