En 2007, ce chef religieux très critique envers le régime de M. Mugabe avait appelé la communauté internationale à venir en aide au Zimbabwe dont les citoyens, selon lui, mouraient de faim. Il avait publiquement coupé son collier à l'aide d'une paire de ciseaux et déclaré qu'il ne le remettrait que lorsque le président du Zimbabwe aura quitté son poste. "En tant qu'anglican, le collier, c'est ce que je porte pour m'identifier", avait-il rappelé. "Savez-vous ce que Mugabe a fait ? Il a pris l'identité des gens et l'a 'coupée' en morceaux", avait dénoncé John Sentamu. "Donc, en ce qui me concerne, à partir de maintenant, je ne vais pas porter un collier, jusqu'à ce que Mugabe s'en aille", avait juré le chef anglican. Agé maintenant de 68 ans, il est depuis mai 2005 archevêque d'York, l'une des deux provinces ecclésiastiques composant l'Église d'Angleterre. John Sentamu souhaite par ailleurs que le nouveau président du Zimbabwe mette en place une commission chargée d'enquêter sur les tueries présumées commises par l'armée zimbabwéenne dans les années 1980. Emerson Mnangagwa, le nouveau président zimbabwéen, doit mettre sur pied une commission d'enquête sur les tueries présumées des années 1980. L'archevêque d'York a également demandé à Robert Mugabe de s'excuser d'avoir mené le prospère Zimbabwe au bord de la ruine. M. Mugabe, qui a passé 37 ans au pouvoir, est accusé d'avoir ruiné l'économie de son pays. Agé de 93 ans, il a remis sa démission mardi 21 novembre, à la suite d'une motion de destitution introduite au Parlement par son propre parti. Il entretenait des relations difficiles avec le Royaume-Uni, l'ancienne puissance coloniale du Zimbabwe. A cause de la présence de M. Mugabe, le Premier ministre britannique Gordon Brown avait boycotté un sommet des dirigeants européens et africains, en décembre 2007, à Lisbonne (Portugal).