Goulam Razaali est un chef d’entreprise connu des milieux d’affaires et des milieux diplomatiques puisqu’il est aussi consul honoraire de Corée à Madagascar. En 2012 il avait déjà été enlevé et libéré contre le paiement d’une rançon. Vendredi dernier, trois hommes armés de kalachnikovs ont fait irruption dans sa propriété pour l’emmener dans un lieu encore inconnu.
Trois jours avant à Tamatave, grand port de la côte est, c’est un opérateur d’origine chinoise qui échappait de justesse à un enlèvement. Son gardien a été tué dans l’accrochage avec les bandits.
« Les gouvernants doivent se rendre compte de la situation et faire quelque chose ! » S’insurge un entrepreneur dans le bâtiment qui souhaite garder l’anonymat. Il dit être « armé jusqu’aux dents depuis trois ans ».
« Il y a un laisser-faire de la part de l’Etat », accuse un autre chef d’entreprise qui soupçonne les forces de l’ordre d’être complices de ce nouveau business du kidnapping. Joint par RFI, le ministre de la Sécurité publique, Blaise Randimbisoa, ne nie pas la présence de brebis galeuses parmi ses éléments : « Nous sommes en train d’enquêter sur cela, assure-t-il, et il n’y aura pas de tolérance. » Il réclame la coopération de tous. Mais aujourd’hui la défiance est telle que bien souvent les familles des victimes préfèrent écarter la police, négocier directement avec les ravisseurs et ne jamais porter plainte.