L'Affiche de «Nelson Mandela, de prisonnier à président» montre un dessin de la sculpture de Marco Cianfanelli, composée de 50 poteaux d'acier espacés, qui fut réalisée et installée en 2012 à l'endroit même où Mandela avait été arrêté 50 ans plus tôt. Apartheid Museum
Une petite cellule grise et étouffante à l’entrée de l’Hôtel de Ville incarne la longue lutte de Nelson Mandela pour la liberté et la fin de l’apartheid. Cette réplique de sa véritable cellule à Robben Island symbolise les vingt-sept ans que le leader du mouvement anti-apartheid ANC passa en prison pour ses convictions. « En Afrique du Sud, Mandela est aujourd’hui considéré comme quelqu’un qui a unifié le pays, explique Bongani Tembe, le commissaire général de la saison sud-africaine en France. Il est considéré comme quelqu’un qui a proclamé la réconciliation entre les races, qui avait passé plus que vingt-sept ans en prison, mais quand il est sorti, il n’avait ressenti aucune amertume et il a proclamé l’unité et la démocratie pour l’Afrique du Sud. »
« L’Ubuntu »
Après avoir vaincu l’apartheid et en même temps la haine contre ses anciens bourreaux, les principes de cet homme devenu Prix Nobel de la paix et icône mondiale sont devenus universels. L’Ubuntu, cette démarche qui inclut aussi bien l’humanité que la générosité et le respect, loge aujourd’hui au même rang que le principe de la fraternité proclamée lors de la Révolution française.
Pour comprendre l’acheminement intellectuel et politique de Mandela, l’exposition fait confiance à l’intelligence émotionnelle des visiteurs. Photos de son enfance, sa première interview télévisée en 1961 à la suite du massacre de Sharpeville, une lettre d'amour à Winnie ou l'annonce de mariage avec sa troisième épouse, Graça Machel, en 1998. « L’émotion est nécessaire pour comprendre Mandela, déclare Emilia Petinza, la commissaire de l’Apartheid Museum à Johannesburg qui a conçu l’exposition. Mandela est un narrateur très doué et sa vie nous émeut très profondément. Et son histoire est aussi l’histoire du Bien et du Mal. C’est très humain tout cela, presque shakespearien. C’est comme un grand roman. »
De prisonnier à président
Nelson Mandela, de prisonnier à président suit un parcours en photos et en vidéo sur des grands écrans, rythmés par des pancartes qui décrivent et décryptent les moments clés de Nelson Mandela. « On raconte sa vie à travers de six différents thèmes, explique Emilia Petinza. D’abord son caractère forgé de courage et d’espoir, ensuite on montre comment un jeune homme apolitique savourant la vie, les jolies filles, la mode et les voitures, est devenu le centre de la vie politique de l’Afrique du Sud. A cause de son charisme, sa grande taille et sa beauté, Mandela est assez vite mis en avant pour représenter le visage de l’ANC. Après, il y a les années de la prison qui sont tragiques, mais qui ont provoqué un changement profond chez lui. Quand il entre en prison, il est un jeune homme en colère. Quand il en sort, il est devenu un homme mature, prêt à pardonner et à se réconcilier avec ses ennemis. »
Né le 18 juillet 1918, Nelson Rolihlahla Mandela est le fils du chef du petit village Mvezo. Il grandit dans un monde traditionnel qui s’affronte tous les jours contre l’administration coloniale et raciste. En 1944, le jeune avocat Mandela rejoint l’ANC. En 1946, il est marqué par l’expérience d’une grève de 60 000 mineurs noirs contre le gouvernement. Une vocation est née : « Il émane de Mandela une autorité naturelle. Il ne peut s’empêcher de charmer les foules. C’est un leader né, un homme clé pour la réflexion, la planification et l’élaboration de nouvelles tactiques. » L’éloge, marqué sur une pancarte, vient d'Oliver Tambo, ancien leader historique de l’ANC. C’est justement un des grands mérites de l’exposition, de montrer qu’on ne peut pas isoler Mandela de l’ANC et du mouvement dont il faisait partie.
Ses trois grandes faiblesses
Il y a beaucoup de « photos icônes », comme la célèbre image prise par son ami Jürgen Schadeberg qui montre Nelson Mandela, élu premier président noir de l’Afrique du Sud, quand il retourne dans sa cellule de Robben Island. Mais le parcours va bien au-delà de l’admiration d’une icône. Pour donner à Nelson Mandela sa véritable grandeur humaine, l’exposition parle également de ses trois grandes faiblesses. « Beaucoup de gens qui ont travaillé avec lui le trouvent très autoritaire, énumère Emilia Petinza, la commissaire de l’Apartheid Museum à Johannesburg. La deuxième faiblesse était qu’il a mis très longtemps avant de réagir face à l’épidémie du sida. C’est un fait qu’il a lui-même reconnu quand son propre fils est décédé en 2005 à cause de cette maladie. La troisième faiblesse est qu’il a trop rapidement délégué le pouvoir. A cause de cela, plusieurs décisions très importantes ont été prises sans lui, par exemple concernant la libéralisation économique et les ventes d'armes où la France était très impliquée. »
Le 6 juillet, l’exposition fermera ses portes. Mais le 18 juillet, le jour du 95e anniversaire de Mandela, sera une nouvelle occasion d’exprimer son respect envers cette personne exceptionnelle : Paris fêtera pour la première fois la Journée internationale Nelson Mandela, instaurée par les Nations unies depuis 2009. En 2008, Mandela avait demandé à chacun de donner 67 minutes de son temps pour aider les autres, comme lui avait sacrifié 67 ans de sa vie au service de l’humanité.
Source: RFI
« L’Ubuntu »
Après avoir vaincu l’apartheid et en même temps la haine contre ses anciens bourreaux, les principes de cet homme devenu Prix Nobel de la paix et icône mondiale sont devenus universels. L’Ubuntu, cette démarche qui inclut aussi bien l’humanité que la générosité et le respect, loge aujourd’hui au même rang que le principe de la fraternité proclamée lors de la Révolution française.
Pour comprendre l’acheminement intellectuel et politique de Mandela, l’exposition fait confiance à l’intelligence émotionnelle des visiteurs. Photos de son enfance, sa première interview télévisée en 1961 à la suite du massacre de Sharpeville, une lettre d'amour à Winnie ou l'annonce de mariage avec sa troisième épouse, Graça Machel, en 1998. « L’émotion est nécessaire pour comprendre Mandela, déclare Emilia Petinza, la commissaire de l’Apartheid Museum à Johannesburg qui a conçu l’exposition. Mandela est un narrateur très doué et sa vie nous émeut très profondément. Et son histoire est aussi l’histoire du Bien et du Mal. C’est très humain tout cela, presque shakespearien. C’est comme un grand roman. »
Vue de l'exposition «Nelson Mandela, de prisonnier à président», jusqu'au 6 juillet à l'Hôtel de Ville de Paris.
Siegfried Forster / RFINelson Mandela, de prisonnier à président suit un parcours en photos et en vidéo sur des grands écrans, rythmés par des pancartes qui décrivent et décryptent les moments clés de Nelson Mandela. « On raconte sa vie à travers de six différents thèmes, explique Emilia Petinza. D’abord son caractère forgé de courage et d’espoir, ensuite on montre comment un jeune homme apolitique savourant la vie, les jolies filles, la mode et les voitures, est devenu le centre de la vie politique de l’Afrique du Sud. A cause de son charisme, sa grande taille et sa beauté, Mandela est assez vite mis en avant pour représenter le visage de l’ANC. Après, il y a les années de la prison qui sont tragiques, mais qui ont provoqué un changement profond chez lui. Quand il entre en prison, il est un jeune homme en colère. Quand il en sort, il est devenu un homme mature, prêt à pardonner et à se réconcilier avec ses ennemis. »
Né le 18 juillet 1918, Nelson Rolihlahla Mandela est le fils du chef du petit village Mvezo. Il grandit dans un monde traditionnel qui s’affronte tous les jours contre l’administration coloniale et raciste. En 1944, le jeune avocat Mandela rejoint l’ANC. En 1946, il est marqué par l’expérience d’une grève de 60 000 mineurs noirs contre le gouvernement. Une vocation est née : « Il émane de Mandela une autorité naturelle. Il ne peut s’empêcher de charmer les foules. C’est un leader né, un homme clé pour la réflexion, la planification et l’élaboration de nouvelles tactiques. » L’éloge, marqué sur une pancarte, vient d'Oliver Tambo, ancien leader historique de l’ANC. C’est justement un des grands mérites de l’exposition, de montrer qu’on ne peut pas isoler Mandela de l’ANC et du mouvement dont il faisait partie.
Vue de l'exposition «Nelson Mandela, de prisonnier à président», jusqu'au 6 juillet à l'Hôtel de Ville de Paris.
Siegfried Forster / RFIIl y a beaucoup de « photos icônes », comme la célèbre image prise par son ami Jürgen Schadeberg qui montre Nelson Mandela, élu premier président noir de l’Afrique du Sud, quand il retourne dans sa cellule de Robben Island. Mais le parcours va bien au-delà de l’admiration d’une icône. Pour donner à Nelson Mandela sa véritable grandeur humaine, l’exposition parle également de ses trois grandes faiblesses. « Beaucoup de gens qui ont travaillé avec lui le trouvent très autoritaire, énumère Emilia Petinza, la commissaire de l’Apartheid Museum à Johannesburg. La deuxième faiblesse était qu’il a mis très longtemps avant de réagir face à l’épidémie du sida. C’est un fait qu’il a lui-même reconnu quand son propre fils est décédé en 2005 à cause de cette maladie. La troisième faiblesse est qu’il a trop rapidement délégué le pouvoir. A cause de cela, plusieurs décisions très importantes ont été prises sans lui, par exemple concernant la libéralisation économique et les ventes d'armes où la France était très impliquée. »
Le 6 juillet, l’exposition fermera ses portes. Mais le 18 juillet, le jour du 95e anniversaire de Mandela, sera une nouvelle occasion d’exprimer son respect envers cette personne exceptionnelle : Paris fêtera pour la première fois la Journée internationale Nelson Mandela, instaurée par les Nations unies depuis 2009. En 2008, Mandela avait demandé à chacun de donner 67 minutes de son temps pour aider les autres, comme lui avait sacrifié 67 ans de sa vie au service de l’humanité.
L’arrière-petit-fils de Nelson Mandela, Luvuyo Hlanganani Mandela (à gauche), visite la réplique de la cellule, exposée devant l’Hôtel de Ville de Paris (accompagné par Paul Mashatile, ministre sudafricain de la Culture et Bertrand Delanoë, maire de Paris)
Siegfried Forster / RFI