C’est sans doute là, ce 18 décembre 2011, que le destin de Neymar a basculé. Le jour où son Santos a été broyé par le Barça de Messi (4-0) en finale du Mondial des clubs. Sous le charme du jeu barcelonais, il se voyait déjà porter un jour la tunique blaugrana et n’a cessé depuis les appels du pied. Dimanche dernier, son rêve s’est donc exaucé. «Cela fait deux ans et demi qu’on le suit. Nous avons toujours été en avance sur ce dossier, a confirmé Tito Vilanova dans la foulée de l’annonce.Toute l’Europe le voulait. Tout le monde ne peut donc pas avoir faux sur ce joueur. Il a choisi l’équipe qui produisait le jeu lui plaisant le plus et à laquelle il pense s’adapter facilement.»
Ne pas suivre la trajectoire de Robinho
Il ne faudra pas qu’il traîne car les attentes sont énormes. Malgré le triomphe en Liga, le Barça a besoin de sang neuf, comme l’a démontré sa déroute contre le Bayern en Ligue des champions. «Son arrivée sera très importante pour nous, c’est un très grand joueur», a déclaré Lionel Messi ''himself''. «C’est dingue ! C’est un crack et il va nous apporter beaucoup de joies. Si c’est un bon mec, il s’entendra forcément avec Messi», a appuyé son futur coéquipier Martin Montoya. Son entente avec le quadruple Ballon d’Or sera la clé. Pour ne pas ressembler à Robinho ou Denilson, qui suscitaient la même attente en Europe avant de devenir des étoiles filantes, le protégé de Pelé va devoir s’adapter au jeu en place. Car l’inverse n’aura pas lieu. Petit et frêle (1,74 m, 65 kg), il correspond à priori aux formats de poche catalans. Rapide, à l'aise des deux pieds et très bon dribbleur, il évoluera sur le côté gauche de l’attaque, que David Villa devrait déserter cet été. Du bord de la touche, il devra provoquer, créer des décalages et faire trembler les filets. De ce côté-là, les chiffres parlent pour lui : 54 buts en 102 matches de Championnat, 13 en 15 matches de Coupe, 14 en 25 apparitions en Copa Libertadores et surtout 20 buts en 32 capes avec la Seleçao depuis août 2010, date de sa première sélection.
Véritable star dans son pays (BD à son nom, marque à son nom, contrats publicitaires..), il va devoir s’habituer à vivre dans l’ombre de la ''Pulga'' désormais. «Ce sera un énorme honneur de jouer avec Messi, Xavi et Iniesta, a-t-il immédiatement réagi. Messi est le meilleur joueur du monde. J’espère que notre association fonctionnera bien.» Entre l’Argentin, quadruple ballon d’or et collectionneur de tous les records et le Brésilien, au CV déjà bien rempli malgré son jeu âge, l’association promet en tout cas. Vainqueur d’une Copa Libertadores (2011), d’une Coupe du Brésil (2010) et médaillé d’argent aux derniers Jeux Olympiques de Londres, Neymar se sait attendu. «Il peut devenir le numéro 1 et dépasser un jour Messi», a assuré l'ancien sélectionneur Mario Zagallo. L’Europe entière attend de voir le phénomène à l’œuvre pour se faire une idée.