Nicolas Sarkozy reconnaît des erreurs politiques de la France lors du génocide

13h45 locales. Nous sommes sur la terrasse du palais présidentiel à Kigali. Paul Kagamé et Nicolas Sarkozy s’avancent vers leurs pupitres respectifs. Nicolas Sarkozy a les traits tirés. Il vient de passer la nuit dans les avions, il vient aussi de visiter le mémorial du génocide. « J’ai été bouleversé », dit-il. Il prononce alors cette phrase dont chaque mot est calibré : « Grave erreur d’appréciation, une forme d’aveuglement, quand nous n’avons pas vu la dimension génocidaire du gouvernement du président qui a été assassiné ».
Nicolas Sarkozy va même plus loin, il reconnaît des erreurs politiques de la part de la France.

A ces côtés Paul Kagamé, costume noir, cravate noire, se veut conciliant : pas un mot contre la France, au contraire il vient presque au secours de son hôte français. « La visite du président a une signification qui va bien au-delà de ce geste. Arrêtons de nous torturer l’esprit pour essayer de comprendre le passé. Je pense qu’aujourd’hui la voie est ouverte pour aller de l’avant. Nous ne devons pas continuer à être les otages du passé », a déclaré Paul Kagamé.
En fait, le président rwandais n’a pas prononcé une seule fois le mot génocide. En revanche, il a parlé à plusieurs reprises de partenariat économique.