Selon Gianfranco Rodigliano qui a visité un centre nutritionnel à Madaroumfa, dans la région de Maradi (650 km à l'est de Niamey), cette situation nutritionnelle des enfants nigériens est aussi mauvaise malgré la diminution de leur nombre dans le centre, due aux travaux champêtres qui occupent les mères des enfants.
"Toutefois, il y a des réponses qui ont été mises en oeuvre car les enfants sont bien traités avec un taux de guérison acceptable, qui est dans les normes", a-t-il indiqué.
Mais le directeur régional de l'UNICEF craint le retour de ces enfants avec une situation plus grave parce qu'ils ont quitté le centre n'étant pas guéris. Pour prévenir ce genre de situation, il faut, a dit Gianfranco Rodigliano, élaborer un programme à long terme qui puisse, de façon durable, aider les pays du Sahel en général et le Niger en particulier contre ce genre de crise alimentaire.
Une réflexion importante sur ces questions lors d'une conférence régionale ou sahélienne mettant autour d'une même table tous les acteurs pourrait, dans une large mesure, faire des propositions adéquates de sortie de crise en matière d'insécurité alimentaire, a-t-il souligné.
Le directeur régional de l'UNICEF a aussi indiqué que les pays du Sahel doivent, s'ils veulent sortir de cette crise alimentaire, penser à une éducation nutritionnelle afin de changer le comportement alimentaire de la population vulnérable. Pour ce faire, les gouvernements des pays sahéliens doivent adopter une politique agricole efficace adaptée à leurs conditions climatiques.
L'UNICEF a déjà débloqué 60 millions de dollars (30 milliards de FCFA) qui viennent s'ajouter aux 6 millions de dollars pour un programme "transfert cash" qui consiste à donner aux familles une certaine somme d'argent pour acheter elles-mêmes les vivres qui conviennent à leur alimentation.
Gianfranco Rodigliano a enfin remercié les autorités nigériennes pour la bonne collaboration dans la gestion de cette crise alimentaire et nutritionnelle.
Vendredi matin, le directeur régional a été reçu par le président du Conseil suprême pour la restauration de la démocratie (CSRD), chef de l'Etat, le général de corps d'armée Salou Djibo et le Premier ministre Mahamadou Danda.