Niger: le Parlement rejette la levée de l’immunité de trois députés

Contre toute attente, l'Assemblée nationale de Niamey a rejeté mardi la demande de la levée de l'immunité parlementaire de trois députés, dont deux sont réputés très proches de l'ancien Premier ministre Hama Amadou, emprisonné depuis sept mois pour une autre affaire. Cette demande fait suite à une requête du procureur de la République qui voulait poursuivre les trois parlementaires dans une affaire de détournement de fonds publics au ministère de l'Enseignement de base, une affaire révélée par la presse en 2006. Les députés en question sont accusés d'avoir obtenu des marchés de gré à gré



L'Assemblée nationale du Niger. (Photo : www.ipu.org)
C’est à la demande du président Mamadou Tandja que le parlement nigérien s’est réuni pour débattre de la levée de l’immunité des trois députés : Bonkano Maïfa et Intarou Hassan, du Mouvement national pour la société de développement (MNSD) - le parti présidentiel - et Raja Chaïbou qui appartient à la Convention démocratique et sociale (CDS), une formation alliée.

Ces parlementaires sont soupçonnés d’avoir bénéficié de « façon frauduleuse » des marchés du secteur de l’Education entre 2000 et 2006. Un audit avait révélé de nombreuses surfacturations, des règlements sans livraison et des dépenses non autorisées sur des fonds alloués par des partenaires occidentaux au ministère nigérien de l’Education.

Détournement de fonds

Selon le ministère de la Justice du Niger, le préjudice subi par l’Etat s’élève à plus d’un milliard de francs CFA, près de 1,7 million d’euros. Ce scandale avait provoqué, en mai 2007, le renversement par le parlement du gouvernement d’Hama Amadou, président du MNSD, qui a été écroué en juin 2008 pour une autre affaire de détournement de fonds.

Le gouvernement nigérien considère que cette demande de levée de l’immunité parlementaire n’a rien de politique. Des députés mis en cause affirment être disposés à se présenter devant la justice. Cette affaire aurait, comme toile de fond, une bataille entre des proches de l’ancien Premier ministre Hama Amadou et des partisans du président Mamadou Tandja pour le contrôle du MNSD.
Source: RFI

RFI

Mercredi 4 Février 2009 18:37


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