Les faibles précipitations et le déficit céréalier expliquent en partie la hausse du nombre de foyers en insécurité alimentaire, mais il faut aussi compter avec l’instabilité chez les voisins maliens, nigérians et libyens.
Les éleveurs nigériens et les terres de pâturage en souffrent, explique Harouna Abarchi, de l’Association pour la redynamisation de l’élevage au Niger (AREN). « Cette année, ils ne sont pas allés dans ces pays à cause de l’insécurité. Mieux encore, les éleveurs de ces pays sont venus au Niger, donc on s’est retrouvé avec une surcharge importante. Les bêtes ont tout mangé. Déjà c’était insignifiant et il y a eu en plus, plus de bétail que prévu », explique-t-il.
L’insécurité a aussi restreint les mouvements des travailleurs nigériens et des milliers de foyers en paient le prix aujourd’hui. « Les travailleurs migrants qui envoient beaucoup d’argent ont vu leurs mouvements vers ces pays-là réduits, voire annulés, alerte-t-il. Même les voies par lesquelles on est censé se débrouiller pour soutenir les familles sont bouchées. »
L'aide du Pam réduite
Les agences gouvernementales assurent avoir augmenté les distributions gratuites de nourriture et le « cash for work ». Ces programmes de haute intensité en main d’œuvre, comme les aménagements de pistes ou de parcours pastoraux, sont source de précieux revenus journaliers pour les foyers démunis.
Par ailleurs, le Programme alimentaire mondial des Nations unies avait initialement prévu de venir en aide à 1,6 million de personnes durant les quatre mois de la période de soudure, mais en raison des faibles fonds reçus, il a été contraint de revoir drastiquement ses ambitions à la baisse. Seuls 500 000 Nigériens reçoivent de l’assistance, soit trois fois moins qu’espéré.