« Les forces de sécurité nigériane violent les droits de l’homme dans leurs représailles contre Boko Haram », explique Amnesty International dans un rapport rendu public ce lundi 31 mars. Sleon l'ONG, « la situation est en train de dégénérer en conflit armé où tous les camps portent atteinte au droit international », ajoute l’ONG. Amnesty exhorte l’ONU et la Commission africaine des droits de l’homme à réagir et ouvrir des enquêtes indépendantes sur les crimes de guerre et crimes contre l’humanité perpétrés dans le nord-est du Nigéria. L’ONG dénombre 1 500 homicides depuis janvier dernier. Et cette escalade de la violence touche, en premier lieu, les populations civiles qui représentent plus de la moitié des personnes tuées.
Le tournant du 14 mars
Selon le rapport, l’opération de représailles du 14 mars dans l’Etat de Borno a marqué un véritable tournant. Boko Haram a lancé une offensive sur la caserne de Maiduguri, libérant plusieurs centaines de détenus dont une partie n’était pas membre du groupe terroriste, selon Amnesty. Dans ses manœuvres de représailles, l’armée s’est rendue responsable de centaines d’exécutions extrajudiciaires. La plupart des victimes étaient de simples prisonniers, non armés et affaiblis par leur détention.
Le rapport cite plusieurs villageois, témoins directs de scènes d’une rare violence : l’un d’entre eux raconte qu’après quelques échanges téléphoniques, les soldats ont commencé à faire feu sur 190 personnes allongées au sol. Des exécutions sommaires pour lesquelles le Nigeria devra se justifier auprès de la communauté internationale, estime Amnesty.
Source : Rfi.fr
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