Umaru Yar'Adua était âgé de 58 ans. Déjà pendant la campagne présidentielle de 2007, personne n'ignorait les problèmes de santé du candidat Yar'Adua. Il avait même dû être transféré en urgence en Allemagne pour y subir des soins. Elu mais malade, il avait disparu de la scène politique nigérianne depuis des mois.
En novembre dernier, il était hospitalisé en Arabie Saoudite pour des problèmes cardiaques. Quelques jours plus tard, son médecin personnel avait affirmé qu'il souffrait d'une péricardite aiguë, une inflammation d'une membrane entourant le coeur. Son état de santé est alors très vite devenu une affaire d'Etat.
Durant des semaines, les autorités nigériannes resteront dans l'attente d'informations de la part de ses proches. A maintes reprises, plusieurs personnalités politiques du pays avaient demandé à ce que l'incapacité du président soit constatée, pour que son vice-président Goodluck Jonathan puisse prendre officiellement et dans le respect de la constitution les rênes du pays. Un véritable bras de fer entre les pro et les anti-Yaradua s'était alors engagé, allant jusqu'à diviser le gouvernement.
Le 10 février 2010, le parlement accordait les pouvoirs intérimaires au vice président Goodluck Jonathan. Une investiture contestée car constitutionnellement, le président Yaradua aurait dû notifier par écrit qu'il était dans l'incapacité de gouverner.
C'est en catimini qu'il était rentré le 24 février 2010 au Nigéria mais sa maladie l'empêchait de fait de reprendre ses fonctions. Depuis ce retour surprise, Umaru Yar'Adua était resté invisible. Aucun media n’avait pu l’approcher.
Umaru Yar'Adua était originaire de l'Etat de Katsina dans le nord du pays. En succédant à Olusegun Obasanjo en 2007, la plupart des observateurs avaient considéré à l'époque son élection comme extrêmement frauduleuse. Sa victoire avait néanmoins été reconnue par l'ensemble de la communauté internationale.
Bilan d'une présidence furtive
Djibril Ibrahim est professeur de Sciences politiques au Nigeria. Il est le directeur du Center for democracy and development. Pour RFI, il explique ce que l'on retiendra de la présidentielle de Umaru Yar'Adua, élu en avril 2007 à la place d'Olegun Obasanjo.
La première chose est que les élections étaient les plus corrrompues de l'histoire électorale du Nigéria.
Et deuxièmement, on n'a jamais su si le président était physiquement capable de vraiment diriger le pays, puisqu'il est devenu clair, petit à petit, qu'il était vraiment malade et pas en condition de gouverner.
C'est ce que tout le monde va retenir de ce président, qui n'a pas été un vrai président en charge du pays. Il y avait ce problème de savoir: est-ce que c'est lui qui a le soit-disant mandat? Est-il dans une position d'exercer ce mandat? Là, on était jamais sûrs.
En novembre dernier, il était hospitalisé en Arabie Saoudite pour des problèmes cardiaques. Quelques jours plus tard, son médecin personnel avait affirmé qu'il souffrait d'une péricardite aiguë, une inflammation d'une membrane entourant le coeur. Son état de santé est alors très vite devenu une affaire d'Etat.
Durant des semaines, les autorités nigériannes resteront dans l'attente d'informations de la part de ses proches. A maintes reprises, plusieurs personnalités politiques du pays avaient demandé à ce que l'incapacité du président soit constatée, pour que son vice-président Goodluck Jonathan puisse prendre officiellement et dans le respect de la constitution les rênes du pays. Un véritable bras de fer entre les pro et les anti-Yaradua s'était alors engagé, allant jusqu'à diviser le gouvernement.
Le 10 février 2010, le parlement accordait les pouvoirs intérimaires au vice président Goodluck Jonathan. Une investiture contestée car constitutionnellement, le président Yaradua aurait dû notifier par écrit qu'il était dans l'incapacité de gouverner.
C'est en catimini qu'il était rentré le 24 février 2010 au Nigéria mais sa maladie l'empêchait de fait de reprendre ses fonctions. Depuis ce retour surprise, Umaru Yar'Adua était resté invisible. Aucun media n’avait pu l’approcher.
Umaru Yar'Adua était originaire de l'Etat de Katsina dans le nord du pays. En succédant à Olusegun Obasanjo en 2007, la plupart des observateurs avaient considéré à l'époque son élection comme extrêmement frauduleuse. Sa victoire avait néanmoins été reconnue par l'ensemble de la communauté internationale.
Bilan d'une présidence furtive
Djibril Ibrahim est professeur de Sciences politiques au Nigeria. Il est le directeur du Center for democracy and development. Pour RFI, il explique ce que l'on retiendra de la présidentielle de Umaru Yar'Adua, élu en avril 2007 à la place d'Olegun Obasanjo.
La première chose est que les élections étaient les plus corrrompues de l'histoire électorale du Nigéria.
Et deuxièmement, on n'a jamais su si le président était physiquement capable de vraiment diriger le pays, puisqu'il est devenu clair, petit à petit, qu'il était vraiment malade et pas en condition de gouverner.
C'est ce que tout le monde va retenir de ce président, qui n'a pas été un vrai président en charge du pays. Il y avait ce problème de savoir: est-ce que c'est lui qui a le soit-disant mandat? Est-il dans une position d'exercer ce mandat? Là, on était jamais sûrs.
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