Deux kamikazes se sont fait sauter avec des engins explosifs artisanaux. Dans la foulée, des hommes non identifiés se sont mis à tirer sur la foule. Une triple attaque dans une mosquée, où l'émir de Kano Sanusi Lamido Sanusi - l'une des principales personnalités religieuses du pays - dirige d'habitude la prière, mais aussi l'une des mosquées les plus fréquentées.
Il y a une dizaine de jours, l'émir de Kano avait appelé les Nigérians à se défendre eux-mêmes contre Boko Haram, accusant les autorités du pays de ne pas faire assez. Ce vendredi, Sanusi Lamido Sanusi n'était exceptionnellement pas à la mosquée. Il était en voyage en Arabie saoudite, mais ses mots ont peut-être été entendus puisque, comme l'a confirmé à RFI le porte-parole de la police, des Nigérians de la rue ont aidé les forces de sécurité à mettre hors d'état de nuire quatre des tireurs qui ont ouvert le feu après le double attentat.
Cette triple attaque est-elle une mise en garde à l'égard du nouvel émir de Kano et de ses prises de position très offensives à l'égard de Boko Haram comme du gouvernement ? Il est trop tôt pour le dire. Il n'y a pas eu de revendication pour le moment.
A Kano, des personnalités, comme le président du syndicat Congrès national de travailleurs (NLC), disent ne voir dans ces attentats aucun message, ni politique, ni religieux, uniquement un acte de barbarie. Isa Yunusa Danguguwa s'était exceptionnellement rendu dans une autre mosquée ce vendredi, mais certains membres de famille ont été blessés. Le syndicaliste nigérian se dit très inquiet et appelle les autorités centrales à faire plus pour assurer la sécurité des habitants de Kano.
Joint par RFI, le porte-parole de la police nigériane, Emmanuel Ojukwu, a affirmé que les attentats ont été perpétrés par deux kamikazes qui se sont fait sauter avec des engins explosifs ; des hommes armés ont ensuite tiré sur des fidèles. Selon lui, des passants sont intervenus et quatre tireurs ont été tués.