Ces attaques ont commencé vendredi soir vers 11h. Une quarantaine d'assaillants armés de fusils et de machettes s'en sont pris aux habitants de trois villages : Angwan Gata, Chenshyi et Angwan Sankwai, situés dans le district de Kaura, dans le sud de l'Etat de Kaduna, à 200 kilomètres d'Abuja. Selon un député de cet Etat, Yakubu Bitiyong, l'attaque a eu lieu chez les villageois pendant leur sommeil.
Les victimes ont été « tuées par balles et brûlées chez elles », dit-il. Les assaillants auraient mis le feu aux maisons et volé de la nourriture. L'assaut a provoqué la mort d'au moins cent personnes, selon le député. Mais le bilan pourrait s'alourdir, car des corps sont encore en train d'être retrouvés. Le gouverneur de l'Etat du Kaduna, Ramalan Yero, a interrompu un voyage aux Etats-Unis dès qu'il a appris la nouvelle.
Une nouvelle approche pour prévenir les conflits interethniques
Le commissariat de Kaduna, qui confirme l'attaque, n'a pas souhaité donner de précisions sur l'identité des agresseurs. La population locale accuse des bergers musulmans peuls. Le sud de l'Etat de Kaduna est une région instable, qui connaît régulièrement des violences interethniques. Des incidents entre fermiers et bergers avaient déjà eu lieu la semaine dernière, un peu plus au nord, dans l'Etat de Katsina, causant la mort de 69 personnes.
L'une des causes de ces violences est le partage des terres. Les Peuls se plaignent d'avoir de moins en moins de terre pour faire paître leur bétail. Le président du forum des gouverneurs des Etats du Nord, le docteur Mu'azu Bagangiba Aliyu, s'est exprimé ce dimanche sur la situation. Il demande au gouvernement fédéral d'envisager une nouvelle approche pour régler ces problèmes. Il faut permettre aux populations nomades de s'installer, plaide-t-il, et leur attribuer suffisamment de pâturages et de bétail.
Source : Rfi.fr