Le gouvernement nigérian dispose de canaux pour entrer en contact avec l'insurrection islamiste. Mohammed Kiary est spécialiste de Boko Haram à l'université de Yola dans l'Etat de l'Adamawa au Nigeria. « Le président de la Commission sur le dialogue Kabiru Taminu Turaki a dit que la Commission avait des contacts qui leur permettaient d'entamer un dialogue à tout moment, ils ont des contacts avec des membres de Boko Haram en détention, mais pas seulement, il l'a dit en public, ils ont des contacts », assure-t-il.
L'opportunité de négociations ne fait pas l'unanimité au sein de Boko Haram, des membres qui ont pris part à des pourparlers ont été exécutés. Mais cette fois-ci la donne est différente selon Mohammed Kiary : « Boko Haram comprend de nombreuses cellules, certains membres sont opposés à toute forme de contact avec des émissaires du gouvernement. En 2012 l'ancien président Olusegun Obasanjo est allé à Maiduguri pour rencontrer le beau-frère du fondateur de Boko Haram, et cet homme a été exécuté juste après le départ d'Obasanjo, sans doute par des membres de Boko Haram. Mais je pense que des membres éminents de Boko Haram sont favorables à des négociations car ils sont sous pression actuellement ».
Le gouvernement nigérian, officiellement tout du moins, refuse d'élargir des détenus de l'insurrection, Abubakar Shekau, le chef du groupe jihadiste avait proposé un échange de prisonniers dans une vidéo transmise le 12 mai. Selon Mohammed Kiary, Abuja pourrait accepter de relâcher des membres non combattants du groupe, ils sont nombreux dans les geôles du pays.
Source : Rfi.fr