La première étape de vote a commencé ce samedi matin 28 mars 2015. Abuja a depuis le coup d'envoi du scrutin un air de ville morte. Les commerces sont fermés, y compris dans les quartiers populaires qui vivent de l’économie informelle. Les routes sont totalement dégagées et il n’y a pas ces embouteillages que l’on peut voir en semaine.
Le dispositif sécuritaire très important. A l’entrée de chaque quartier, il faut s’identifier dans un check point de police et à l’intérieur du centre de vote, plusieurs agents de police surveillent le déroulement du scrutin.
Ce matin tôt, dans l’un des bureaux de vote en périphérie d’Abuja, l’ambiance était assez détendue, rapportait notre envoyée spéciale. Les gens faisaient déjà patiemment la queue avec leur carte biométrique de vote à la main. Dans ce centre, les gens sont venus à 6 h du matin pour être les premiers à voter. « Voter, c’est mon droit, je veux l’exercer », disait un commerçant, bien déterminé à rester au centre de vote.
Par contre dans le village de d'Otuoke où le président sortant, Goodluck Jonathan, a eu des difficultés pour s'enregistrer. Le président sortant et son épouse Patience ont testé sans succès plusieurs appareils de leur bureau de vote du village d’Otuoke, dans l'Etat de Bayelsa au sud du Nigeria, avant de parvenir à valider leur carte d'électeur manuellement.
Des électeurs déterminés malgré les contraintes
Ce vote est assez particulier puisque les électeurs doivent se déplacer le matin et ont jusqu’à 13 h pour se faire enregistrer. Ce n’est que cet après-midi qu’ils voteront effectivement pour éviter les fraudes. Les électeurs ne sont pas autorisés à sortir du centre de vote entre-temps. Et malgré toutes ces contraintes, les gens interrogés ce samedi matin sont très déterminés. « C’est un jour off », dit un tailleur qui a pourtant l’habitude de travailler 24 h / 24.
Dans ces quartiers populaires d’Abuja, les gens ont de réelles attentes. Ils veulent, disent-ils, du changement, des emplois, un accès à des services de base comme l’eau et l’électricité. Ils veulent aussi que la question du chômage soit résolue. Plusieurs personnes expriment leur ras-le-bol face au phénomène de corruption.
Le scrutin se fera de façon numérique dans les 153 000 bureaux de vote éparpillés dans le pays.
Attaque attribuée à Boko Haram
Des villages ont été attaqués dans le nord-est du pays selon des témoins et deux personnes y ont été tuées par de présumés islamistes. Rappelons que le chef du groupe islamiste armé Boko Haram, Abubakar Shekau, avait menacé de faire échouer le processus électoral le mois dernier.