Exécutée pour «collaboration avec les sahwat» (terme utilisé par Daech pour désigner l'opposition syrienne). La militante syrienne Ruqia Hassan Mohammed a été tuée par le groupe terroriste État islamique (EI), rapporte le collectif syrien de journalistes citoyens «Raqqa is being slaughtered silently» (RBSS), devenu l’une des sources les plus fiables à Raqqa en Syrie, et de fait l’une des plus utilisées par les médias occidentaux pour faire part de la situation sur place. Sa mort a été annoncée à sa famille le 3 janvier, mais remonterait en réalité à octobre, environ trois mois après son arrestation par les islamistes.
Ruqia Hassan Mohammed, qui s’exprimait sous le pseudonyme de «Nissan Ibrahim» sur les réseaux sociaux, ne faisait pas partie de RBSS, mais avait la même ambition : témoigner des violations des droits de l’Homme commises par les jihadistes à Raqqa, la «capitale» du Califat autoproclamé, et ainsi prouver que contrairement à ce que prétendent ces occupants, la population désapprouve cette présence imposée.
Daech "coupera ma tête mais pas ma dignité"
Le collectif a publié le dernier message de la jeune femme : «Je suis à Raqqa et j’ai reçu des menaces de mort, mais quand l’EI m’arrêtera et me tuera, je serai en paix parce qu’ils couperont ma tête mais pas ma dignité ; ce qui est mieux que de vivre dans l'humiliation sous Daech». RBSS précise que le profilFacebook de la Syrienne est resté ouvert après sa mort dans une volonté manifeste du groupe islamiste de piéger ses contacts.
Ruqia Hassan Mohammed était une Kurde née en 1985 à Kobané. Après des études de philosophie à Alep, elle a rejoint le soulèvement contre le président syrien Bachar al-Assad qui a débuté en 2011, relate «The Independent». Quand Daech est entré dans Raqqa, elle a refusé de partir, décidant de se faire le témoin de cette guerre. Il s’agit officiellement de la première exécution d’une militante par l’EI.
Source: Paris Match