Nord Mali: Boko Haram en renfort des islamistes armés


Rédigé le Mardi 10 Avril 2012 à 11:20 | Lu 3443 fois | 0 commentaire(s)


Le Nord Mali est entièrement passé sous contrôle de rebelles touaregs et de différents groupes islamistes, sans que l'on sache vraiment qui s'impose à qui. À Gao notamment, on signalait ce lundi aux côtés du MNLA la présence d'une centaine de combattants du mouvement islamiste nigérian Boko Haram. Ils s'ajoutent à d'autres combattants islamistes, qui eux appartiennent au mouvement Ansar Dine.


Selon différentes sources, des dizaines de membres de Boko Haram combattent à Gao dans les rangs des islamistes. Ils sont arrivés par petits groupes, et ils renforcent les positions du Mujao, Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest, qui affirme être une dissidence d’al-Qaïda au Maghreb islamique.
A Gao, d’après nos informations, ces combattants venus des rangs de Boko Haram, sont de nationalité nigérienne, mais surtout nigériane. Ils étaient soit en formation dans les katibas, cellules au Sahel, quand l’actuelle crise dans le septentrion malien a commencé, soit ils venaient à peine d’arriver sur le terrain, en provenance du Nigeria.

La semaine dernière, ces éléments de Boko Haram avaient participé à l’attaque du consul algérien à Gao, qui s’est soldée par l’enlèvement d’un diplomate et de six de ses collaborateurs.
Boko Haram - Aqmi, les relations se renforcent chaque jour. Certes, contrairement à Aqmi, Boko Haram n’a toujours pas fait allégeance à al-Qaïda, mais une branche de cette secte séjourne aisément sur les terres des islamistes dans le Sahel. Ils reçoivent une formation militaire dans le maniement des explosifs. Ils reçoivent aussi une formation idéologique.

Colère de Chérif Ousmane Madani Haïdara contre les islamistes

En claquant le doigt, il remplit un stade de 50 à 60 000 places pour ses prêches. Le plus célèbre des prêcheurs maliens, dont l'association compte des milliers de fidèles dans la sous-région ouest africaine, est en colère contre le leader islamiste du nord du Mali, Iyad Ag Ghaly. Et pour deux raisons : il prône la charia et il a donné le nom de Ansar Dine à son groupe armé. Or, depuis 1991, l’association du prêcheur Chérif Ousmane Madani Haïdara s’appelle justement Ansar Dine.
« Il a fait ça pour gâter le nom de notre association, parce que lui, il est wahabite. Nous on n’est pas wahabites. Pour gâter notre nom, il a appelé son association Ansar Dine ! La charia, ce n’est pas pour tout le monde. Ici, au Mali, tout le monde savait que le Mali c’est laïc. Il y a des chrétiens. Comment, lui, il peut importer son charia là… Et son islam là, pour mettre ça aux Maliens ? Lui, il ne peut pas ! On n’est pas d’accord pour ça. Des charias et des Iyad, on refuse totalement. Et puis on refuse même que il appelle son association Ansar Dine. Notre but, c’est sensibiliser les gens et leur faire savoir que l’islam c’est la tolérance, c’est la paix ».
 
L'inquiétude grandit en Algérie sur le sort des diplomates enlevés à Gao
La confusion règne toujours autour du sort des sept diplomates algériens enlevés à Gao jeudi dernier. Ce lundi, le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a démenti leur libération annoncée la veille dans la presse. Sont-ils toujours aux mains du Mujao qui a revendiqué le rapt ? Où ont-ils été emmenés ? Que réclament les ravisseurs en échange de leur libération ?

Sur toutes ces questions, le gouvernement algérien reste silencieux. Mais cet enlèvement a en tout cas poussé l’Algérie à reprendre la main dans le dossier malien, qui menace de plus en plus de déstabiliser profondément la région. Face aux déclarations de la Cédéao qui n’écarte pas une option militaire si le dialogue n’aboutit pas, l’Algérie défend plus que jamais une solution politique.

C’est le message qu’elle a refait passer dimanche à Nouakchott en Mauritanie lors de la réunion des pays du Sahel. Mais elle pourrait quand même fermer sa frontière avec le Mali, longue de plus de 1000 kilomètres, a annoncé le ministre de l’Intérieur, Daho Ould Kablia. Alger craint que la confusion sur le terrain ne favorise les trafics de drogue et d’armes déjà très importants dans la région. Sans oublier bien sûr le risque terroriste.  
RFI



Dans la même rubrique :