Nord-Mali : les trois (03) raisons de la rébellion au Nord-Mali, de l’indépendance à nos jours


Rédigé le Samedi 7 Juillet 2012 à 15:14 | Lu 2087 fois | 0 commentaire(s)


Les mêmes causes produisant toujours les mêmes effets, la rébellion du Nord du Mali a perduré depuis l’époque coloniale. De l’indépendance à nos jours, des communautés touarègues ont enchaîné rébellion sur rébellion contre le Mali. Quatre raisons profondes ont occasionné la récurrence de ces rébellions.


Le Mali a connu 78 ans de domination coloniale. En tant que puissance colonisatrice, la France a eu du fil à retordre avec la communauté tamasheq du Nord-Mali durant toute la période qu’a durée cette colonisation.

Première raison : L’insoumission de ce peuple nomade commença avec les multiples batailles transformant le septentrion du Mali en un théâtre d’opérations militaires des troupes françaises contre ces « peaux blanches » en vue « d’intégrer au Mali ces populations accrochées à leurs montagnes dans le cycle normal de la vie du territoire ». Depuis le début de la colonisation, la France n’a jamais pu pacifier cette région au Nord. La preuve : les dernières escarmouches entre les troupes coloniales françaises et ces rebelles remontent à l’année 1958, c’est-à-dire seulement à la veille de l’indépendance.

Deuxième raison : Pendant longtemps, cette partie Nord du pays a été régie par une administration militaire, et face à la poussée du nationalisme en Afrique et la perspective du rêve de constituer un Etat sahélien autonome comprenant le Sud algérien et le Nord des pays situés au Sud de l’Algérie, certains officiers français avaient tenté de créer « un sentiment anti-Noir dans cette région » en signifiant à ces Touaregs « qu’ils étaient des Blancs et qu’il était impensable qu’ils puissent accepter une domination noire ».

Troisième raison : Cette raison a surgi après l’indépendance en raison de l’option du pouvoir pour un régime socialiste qui tenait à éliminer tous les vestiges de la féodalité dont le système le plus inacceptable était une forme déguisée de « l’esclavage et de l’exploitation des populations par les féodaux ». Quatrième raison : C’est que ces populations nomades, plus précisément celles de l’Adrar et des Iforas, vivaient en marge de la société malienne et n’étaient pas accessibles à l’option d’antan : « une nation malienne s’étendant du Sud algérien aux limites avec la Haute-Volta (actuel Burkina Faso), la Côte d’Ivoire et la Guinée du Sud ». Voilà les raisons fondamentales qui ont poussé ces peuplades touarègues à fomenter, chaque  fois que l’occasion se présentait, ces interminables rébellions contre le Mali.
 
Source : Le Combat



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