Bilal ag Acherif, le président de la Coordination des mouvements de l’Azawad, a affirmé que les mouvements qu’il représente signeraient bien le texte des accords de paix. Ce mêmetexte a été signé le 15 mai dernier par les mouvements de la Plateforme. La Coordination estime aujourd’hui que ses préoccupations ont été entendues. C’était d’ailleurs l’objectif des réunions de ces derniers jours à Alger.
« La phase la plus difficile est devant nous, c'est celle de la mise en œuvre ». Ces mots de Hamdi Mongi, le chef de la Minusma, résument les nouveaux enjeux. Si la Coordination a accepté jeudi de signer l'accord de paix, la paix, elle, est encore incertaine. Des garanties d'application des mesures de l'accord ont été données. Mais, comme le disent les participants, ce sont des mesures de confiance.
Djibril Bassolé, le ministre des Affaires étrangères burkinabè, affirme que la communauté internationale a aujourd'hui les moyens de faire respecter l'accord de paix. Mais un négociateur est dubitatif : sur le terrain, de plus en plus de gens sont armés et il existe pour chaque partie de nombreuses raisons de remettre en cause le cessez-le-feu au moindre accrochage.
Ménaka, toujours point de blocage
Et la première difficulté pourrait bien survenir à Ménaka. Jeudi, alors que le gouvernement et la CMA signaient un accord de cessation des hostilités prévoyant que les mouvements armés se retirent de la ville et qu’elle passe sous le contrôle de la Minusma, les mouvements de la Plateforme ont refusé de signer et déclaré qu'ils ne quitteraient pas la ville, comme le demande la médiation internationale. Ils estiment que leurs combattants sont chez eux à Ménaka et ils affirment qu’ils ne quitteront pas la ville.
Les groupes ont 72 heures pour respecter les clauses du texte. Si elles ne sont pas respectées, certains observateurs estiment que de nouvelles violences sont possibles. Si violences il y a, cela pourrait tout remettre en cause, car la CMA l’a répété : elle veut régler la situation à Ménaka avant toute chose. Les trois prochains jours seront donc décisifs.
Effet de surprise
Dès l’annonce de la signature prochaine par la Coordination des mouvements de l’Azawad de l’accord de paix, il y a eu d’abord ici sur l’homme de la rue l’effet de surprise. Ensuite, plutôt la satisfaction, comme chez cette habitante de Bamako : « Je pense que c’est une bonne chose, que ça fait longtemps que ça dure. Et nous sommes tous angoissés. La signature de cet accord nous apportera la paix finalement et l’intégrité pour le pays ». Ousmane est jeune électricien et il est aussi satisfait. La nouvelle est également commentée ici dans une université de Bamako, communément appelée « La colline du savoir ».
La paix est nécessaire pour que les investisseurs reprennent massivement le chemin du Mali, explique Ali, étudiant en faculté de droit : « Si les rebelles signent la paix, ça peut permettre aux étrangers devenir dans notre pays pour pouvoir faire des choses ici. Ça peut relancer notre économie et c’est ce que nous voulons dans notre pays ici ». Toutes les personnes parlent de nouveaux petits pas vers la paix, mais en rappelant que la paix sur papier n’est pas forcément la paix sur le terrain.
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