L’engagement de ces neufs pays a été demandé par Washington qui, déjà à la manœuvre avec des frappes aériennes contre l’Etat islamique en Irak veut que le fardeau soit partagé. Le danger est global la réponse doit être globale ont dit les alliés. La Grande-Bretagne dont un ressortissant est menacé d’être exécuté par l’EI se dit pour des frappes contre les jihadistes en Irak. Le président français aussi mais Paris et Londres soulignent que rien ne se fera sans une demande formelle du gouvernement irakien et l’aval de l’ONU.
Pour le moment, l’Otan ne jouerait pas un rôle de premier ordre. Les efforts se feraient au plan bilatéral. Les livraisons d’armes aux forces irakiennes et aux combattants kurdes déjà effectuées notamment par Paris, Washington et Londres se poursuivraient. Le nombre de citoyens européens partis combattre en Irak et en Syrie est estimé à 2 000, il inquiète. Les échanges d’informations entre Etats devraient être plus développés. Paris a proposé d’accueillir une conférence internationale pour formaliser la coalition. D’ici là, le chef de la diplomatie américaine John Kerry doit trouver les soutiens nécessaires en se rendant au Moyen-Orient ce weekend, notamment pour réfléchir à l’hypothèse d’une intervention en Irak mais peut-être aussi en Syrie.
La participation des pays du Golfe ?
L’ébauche sérieuse de cette coalition internationale intervient une semaine jour pour jour après le message du roi Abdallah, gardien des deux lieux saints de l’islam sunnite, rapportenotrecorrespondante à Riyad, Clarence Rodriguez. Le souverain saoudien avait mis en garde les Etats-Unis et l’Europe contre une menace terroriste des jihadistes.
Réunis samedi 6 septembre à Jeddah sur la côte ouest de l’Arabie, les six pays du Golfe sunnite vont évoquer et déterminer leur participation aux côtés de la coalition internationale dans la lutte contre les jihadistes. Accusées par l’EI d’être des mécréants à la solde des pays occidentaux, les pétromonarchies sont plus que jamais la cible désignée de l’Etat islamique.
Dans un tel contexte d’instabilité, les pays du Golfe se doivent de jouer la carte de l’union et de l’entente et l’Arabie saoudite de défendre son statut de terre de l’islam de tous les musulmans. Il en va de la sécurité de toute une région.
Eviter toute comparaison avec George W. Bush
Marie Harf, la porte-parole du département d’Etat, nous annonce notre correspondant à Washington,Jean-Louis Pourtet, a rejeté d’un ton sec toute comparaison entre les stratégies de George W. Bush, qui avait déjà réuni une coalition militaire en 2003 contre l'Irak et celle de Barack Obama contre l'EI : « Quand nous parlons de ce que nous faisons aujourd’hui, nous ne voulons en aucune manière que cela ressemble à ce qui a été fait en 2003 lors de l’invasion de l’Irak. Que ce soit clair. Je ne veux pas du tout qu’on fasse de comparaison, Nous n’utiliserons certainement pas le même manuel de stratégie. »
Pour nombre d’analystes, le changement de ton d’Obama est interprété comme le signe qu’il se rend compte qu’en dépit de son désir de se désengager d’Irak et d’Afghanistan, les Etats-Unis doivent de nouveau jouer un rôle de leader pour écraser l’Etat islamique et il prépare les Américains à un probable nouvel engagement militaire de leur pays au Moyen-Orient.
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