La cérémonie de passation de service, entre vous et votre successeur, aura été une occasion que vous avez mise à profit pour asséner « vos » vérités. On vous a entendu dire, Monsieur Diagne, que chaque fois qu’il a été possible de dire opportunément « Non » à des injonctions du pouvoir exécutif, vous l’avez fait.
Le ton employé et l’occurrence de votre déclaration lui ont conféré un cachet recherché de « sortie d’un magistrat courageux victime de son courage ».
Retenez, Monsieur le ci-devant Procureur de la République, que votre déclaration contient en elle-même sa propre contradiction. S’il vous a été donné l’occasion de toujours dire « Non », quand il le fallait, c’est que le système en lui-même vous permettait de le dire.
Ainsi donc, M. Diagne, vous semblez découvrir, mais seulement maintenant, qu’il faut procéder à des réformes qui donneraient plus d’amplitude de liberté aux juges du Parquet. Ce qui affaiblit votre sortie, aussi, c’est son caractère tardif. Vous ne pourrez pas empêcher de penser que, tant que vous restiez à ce poste, vous vous accommodiez des « travers » du système…
Les habits de héraut de la responsabilité et de l’indépendance du juge, que vous avez revêtus en cette circonstance, auraient pu paraître comme un costume sur mesure. Mais il aurait fallu, pour cela, que vous soyez parti du poste de vous-même.
D’avoir attendu d’être « débarqué » de la fonction, victime de « représailles »- comme vous dites-, vous disqualifie de donner des leçons. Quelle que soit la réforme de la justice qui serait adoptée, après vos dix ans à la tête du parquet, l’indépendance de la magistrature à laquelle vous appelez, alors qu’elle est un fait patent, souffrirait de vacuité, sans magistrats indépendants.
Le ton employé et l’occurrence de votre déclaration lui ont conféré un cachet recherché de « sortie d’un magistrat courageux victime de son courage ».
Retenez, Monsieur le ci-devant Procureur de la République, que votre déclaration contient en elle-même sa propre contradiction. S’il vous a été donné l’occasion de toujours dire « Non », quand il le fallait, c’est que le système en lui-même vous permettait de le dire.
Ainsi donc, M. Diagne, vous semblez découvrir, mais seulement maintenant, qu’il faut procéder à des réformes qui donneraient plus d’amplitude de liberté aux juges du Parquet. Ce qui affaiblit votre sortie, aussi, c’est son caractère tardif. Vous ne pourrez pas empêcher de penser que, tant que vous restiez à ce poste, vous vous accommodiez des « travers » du système…
Les habits de héraut de la responsabilité et de l’indépendance du juge, que vous avez revêtus en cette circonstance, auraient pu paraître comme un costume sur mesure. Mais il aurait fallu, pour cela, que vous soyez parti du poste de vous-même.
D’avoir attendu d’être « débarqué » de la fonction, victime de « représailles »- comme vous dites-, vous disqualifie de donner des leçons. Quelle que soit la réforme de la justice qui serait adoptée, après vos dix ans à la tête du parquet, l’indépendance de la magistrature à laquelle vous appelez, alors qu’elle est un fait patent, souffrirait de vacuité, sans magistrats indépendants.