On avait su décoder assez facilement l’hyperactivité médiatique d’Idrissa Seck de ces derniers temps, caractérisée par trois sortie- contributions sur la mendicité, la régulation du secteur des télécommunications mais aussi sur la crise de l’énergie. Si ces différentes tribunes qui dissimulaient mal des réflexes de survie de leur auteur aujourd’hui découvert, déconsidéré et isolé, n’avaient pas réussi à tromper la vigilance même du sénégalais le moins averti, sa dernière sortie sur les ondes de Radio France Internationale, dans un contexte ou sa carrière politique est en net reflux, appelle un décryptage beaucoup plus exigeant.
La première grille d’interprétation a comme hypothèse base un nouveau deal.
La prochaine élection présidentielle aura lieu dans un peu plus d’un an. Tout dans la vie politique nationale commence à être tendu au moment ou la candidature de Wade sonne déjà le début des grandes manœuvres.
Ce dernier justement dont le record d’impopularité va sans doute être difficile à égaler, vit une situation peu enviable. Accablé par la rue avec son message de défiance, d’exaspération et de sanction, par l’âge, par un bilan chaotique et peut être même par un isolement sur l’international, Wade patauge dans une crise qui refuse de desserrer son étau, sans grands moyens d’agir pour en sortir.
Pour se tirer d’affaire même provisoirement, il faut trouver un bon officier, à la tête d’une colonne d’élite, pour libérer l’otage sans bien sûr grands dommages. Pour se faire, Idrissa Seck a le profil idéal. Le style de l’homme est certes insécurisant pour la mission, mais le transgresseur né et le tacticien qui se soucie peu de l’étique en politique qu’il est, est peut être capable d’effectuer et de réussir ce virage aux péripéties qui surprendront. Il faut dire que le « fils d’emprunt » qui n’a pas le goût de l’effort unitile et qui rappelle assez souvent qu’il fait de la politique pour avoir le pouvoir, en avait bien besoin. Stigmatisé et exclu du jeu, il ne demandait qu’à y être admis. C’est comme s’il avait bondi hors de son lit d’hôpital, arraché ses perfusions et esquissé quelques pas de danse. L’appel n’a donc pas été officiel et il fallait juste des approches discrètes pour enclencher l’action.
On est loin du scénario LUI et MOI, mais le nouveau deal implique une remontée à la surface de vieux puzzle dont on entend se servir des dernières pièces. Ainsi envoyé au charbon, c’est la prorogation du mandat du Président qu’on agite comme premier jalon, après avoir ameuté l’opinion d’un faux clash dans les retrouvailles à travers des tribunes dont les seuls mobiles étaient de ne pas se laisser éclipsé par l’infaillible ascension du leader de l’Alliance Pour la République qui lui a rongé tout son électorat. En portant cette proposition, Idrissa Seck est convaincu que Wade a besoin de gagner du temps, d’une part pour mieux réorganiser des troupes dispersées et d’autre part pour machiavéliquement trouver le moyen de bien farder son bilan désastreux de quelques bribes de réalisations. Ce que la tenue de l’échéance à date échue ne favorise point. Aussi, en se fendant de cette proposition dangereuse, M Seck cherche à tirer profit de la débandade que provoquera la retraite certaine de Wade à la fin de ce mandat prorogé. Cette perspective paraît aujourd’hui improbable temps que 2012 est maintenue, mais plus d’un signe l’annoncerait si toutefois les sujets du roi, convaincus du ballottage défavorable du moment songeaient à mettre en branle les « robots de l’Assemblée Nationale » pour explorer la brèche ouverte par M Seck. Il est évident que Wade n’est pas l’artificier principal de cette combinaison, mais il entend bien servir parce que win-win pour les deux parties. Donc l’un et l’autre ne sont officiellement en phase sur quelque schéma que ce soit, mais se verraient en parfaite intelligence pour ne pas voir tourner au drame leurs deux candidatures approximatives avec leur corollaire fatal. Il faut être atteint de cécité politique pour ne pas voir qu’Idy agit non pas pour aider comme il le prétend à dépasser la polémique suscitée par la candidature, mais pour se donner de revenir dans le jeu.
La deuxième grille d’interprétation, avec comme postulat de base l’état d’impréparation du clan Idy, est la suite logique de la première.
Il n’est pas nécessaire de rappeler que, pris au piège de sa propre ruse, exclu du jeu et réduit aphone par une bipolarisation du landerneau politique national née des locales du 22 mars, Idy n’a d’autre choix que de compter sur l’imprévu et sur d’hypothétiques divisions de l’opposition et ses erreurs. Ce qui n’est pas encore le cas.
Tout analyste perspicace s’aperçoit qu’Idrissa Seck n’est pas prêt pour une élection en 2012. Ce n’est pas son génie politique qui est remis en cause, mais l’accent est plutôt mis sur son incapacité à jouer même un rôle d’arbitre dans ce combat mortel auquel l’opposition veut contraindre Wade en 2012 et que ce dernier fuit. Donc Idy cherche à gagner du temps en attendant que la conjoncture lui soit plus favorable. Un report de l’élection présidentielle jusqu’en 2014 lui donnerait trois bonnes années de manœuvres suffisantes peut être pour mettre en place un dispositif, mais surtout pour se refaire une santé et une place sur un échiquier dont les pièces principales ont pour l’instant changé de position.
Même dans ce cas de figure, il ne faut surtout perdre de vue certains aspects. Son divorce avec l’opinion est depuis très longtemps consommé. La magie de son verbe ne séduit plus guère. Sa pratique politique aux antipodes des nouvelles exigences du citoyen sénégalais a fini d’être honnie. Sous d’autres cieux, on hésiterait désormais à lui serrer la main en public, tant il apparaît dangereux, irresponsable et moralement infréquentable.
Dans une récente sortie, M Seck révélait les termes de son entrevue avec le président de l’Alliance Pour la République, Macky Sall lors d’une visite que ce dernier lui rendue. Avec le même cynisme qu’on lui connaît, il tentait vainement à jeter l’opprobre et à faire trébucher un leader de l’APR aujourd’hui inexpugnable, disposé à assumer parfaitement le nouvel espoir qu’il incarne et prêt accueillir à bras ouverts toutes les innocentes victimes de sa tortuosité. Décidément tout oppose les deux hommes. L’un préfère mourir que de se renier pour exister, alors que l’autre pense toujours devoir sa survie à la versatilité et à la roublardise. A l’humilité et à la mesure du premier, s’opposent l’autisme, l’arrogance et l’esprit vindicatif du second, mais c’est peut être cette opposition de style qui a fait que l’électeur sénégalais aujourd’hui très exigeant dans son choix, a déjà préféré Sall à Seck. Ce qui sûr, c’est qu’avec des hommes politiques de cet acabit, les mœurs politiques dans notre pays n’ont qu’à bien se tenir.
Bara Ndiaye
Journaliste - acteur politique
Barajunior4@yahoo.fr
La première grille d’interprétation a comme hypothèse base un nouveau deal.
La prochaine élection présidentielle aura lieu dans un peu plus d’un an. Tout dans la vie politique nationale commence à être tendu au moment ou la candidature de Wade sonne déjà le début des grandes manœuvres.
Ce dernier justement dont le record d’impopularité va sans doute être difficile à égaler, vit une situation peu enviable. Accablé par la rue avec son message de défiance, d’exaspération et de sanction, par l’âge, par un bilan chaotique et peut être même par un isolement sur l’international, Wade patauge dans une crise qui refuse de desserrer son étau, sans grands moyens d’agir pour en sortir.
Pour se tirer d’affaire même provisoirement, il faut trouver un bon officier, à la tête d’une colonne d’élite, pour libérer l’otage sans bien sûr grands dommages. Pour se faire, Idrissa Seck a le profil idéal. Le style de l’homme est certes insécurisant pour la mission, mais le transgresseur né et le tacticien qui se soucie peu de l’étique en politique qu’il est, est peut être capable d’effectuer et de réussir ce virage aux péripéties qui surprendront. Il faut dire que le « fils d’emprunt » qui n’a pas le goût de l’effort unitile et qui rappelle assez souvent qu’il fait de la politique pour avoir le pouvoir, en avait bien besoin. Stigmatisé et exclu du jeu, il ne demandait qu’à y être admis. C’est comme s’il avait bondi hors de son lit d’hôpital, arraché ses perfusions et esquissé quelques pas de danse. L’appel n’a donc pas été officiel et il fallait juste des approches discrètes pour enclencher l’action.
On est loin du scénario LUI et MOI, mais le nouveau deal implique une remontée à la surface de vieux puzzle dont on entend se servir des dernières pièces. Ainsi envoyé au charbon, c’est la prorogation du mandat du Président qu’on agite comme premier jalon, après avoir ameuté l’opinion d’un faux clash dans les retrouvailles à travers des tribunes dont les seuls mobiles étaient de ne pas se laisser éclipsé par l’infaillible ascension du leader de l’Alliance Pour la République qui lui a rongé tout son électorat. En portant cette proposition, Idrissa Seck est convaincu que Wade a besoin de gagner du temps, d’une part pour mieux réorganiser des troupes dispersées et d’autre part pour machiavéliquement trouver le moyen de bien farder son bilan désastreux de quelques bribes de réalisations. Ce que la tenue de l’échéance à date échue ne favorise point. Aussi, en se fendant de cette proposition dangereuse, M Seck cherche à tirer profit de la débandade que provoquera la retraite certaine de Wade à la fin de ce mandat prorogé. Cette perspective paraît aujourd’hui improbable temps que 2012 est maintenue, mais plus d’un signe l’annoncerait si toutefois les sujets du roi, convaincus du ballottage défavorable du moment songeaient à mettre en branle les « robots de l’Assemblée Nationale » pour explorer la brèche ouverte par M Seck. Il est évident que Wade n’est pas l’artificier principal de cette combinaison, mais il entend bien servir parce que win-win pour les deux parties. Donc l’un et l’autre ne sont officiellement en phase sur quelque schéma que ce soit, mais se verraient en parfaite intelligence pour ne pas voir tourner au drame leurs deux candidatures approximatives avec leur corollaire fatal. Il faut être atteint de cécité politique pour ne pas voir qu’Idy agit non pas pour aider comme il le prétend à dépasser la polémique suscitée par la candidature, mais pour se donner de revenir dans le jeu.
La deuxième grille d’interprétation, avec comme postulat de base l’état d’impréparation du clan Idy, est la suite logique de la première.
Il n’est pas nécessaire de rappeler que, pris au piège de sa propre ruse, exclu du jeu et réduit aphone par une bipolarisation du landerneau politique national née des locales du 22 mars, Idy n’a d’autre choix que de compter sur l’imprévu et sur d’hypothétiques divisions de l’opposition et ses erreurs. Ce qui n’est pas encore le cas.
Tout analyste perspicace s’aperçoit qu’Idrissa Seck n’est pas prêt pour une élection en 2012. Ce n’est pas son génie politique qui est remis en cause, mais l’accent est plutôt mis sur son incapacité à jouer même un rôle d’arbitre dans ce combat mortel auquel l’opposition veut contraindre Wade en 2012 et que ce dernier fuit. Donc Idy cherche à gagner du temps en attendant que la conjoncture lui soit plus favorable. Un report de l’élection présidentielle jusqu’en 2014 lui donnerait trois bonnes années de manœuvres suffisantes peut être pour mettre en place un dispositif, mais surtout pour se refaire une santé et une place sur un échiquier dont les pièces principales ont pour l’instant changé de position.
Même dans ce cas de figure, il ne faut surtout perdre de vue certains aspects. Son divorce avec l’opinion est depuis très longtemps consommé. La magie de son verbe ne séduit plus guère. Sa pratique politique aux antipodes des nouvelles exigences du citoyen sénégalais a fini d’être honnie. Sous d’autres cieux, on hésiterait désormais à lui serrer la main en public, tant il apparaît dangereux, irresponsable et moralement infréquentable.
Dans une récente sortie, M Seck révélait les termes de son entrevue avec le président de l’Alliance Pour la République, Macky Sall lors d’une visite que ce dernier lui rendue. Avec le même cynisme qu’on lui connaît, il tentait vainement à jeter l’opprobre et à faire trébucher un leader de l’APR aujourd’hui inexpugnable, disposé à assumer parfaitement le nouvel espoir qu’il incarne et prêt accueillir à bras ouverts toutes les innocentes victimes de sa tortuosité. Décidément tout oppose les deux hommes. L’un préfère mourir que de se renier pour exister, alors que l’autre pense toujours devoir sa survie à la versatilité et à la roublardise. A l’humilité et à la mesure du premier, s’opposent l’autisme, l’arrogance et l’esprit vindicatif du second, mais c’est peut être cette opposition de style qui a fait que l’électeur sénégalais aujourd’hui très exigeant dans son choix, a déjà préféré Sall à Seck. Ce qui sûr, c’est qu’avec des hommes politiques de cet acabit, les mœurs politiques dans notre pays n’ont qu’à bien se tenir.
Bara Ndiaye
Journaliste - acteur politique
Barajunior4@yahoo.fr