C’est Serigne M’backé Ndiaye, Médiateur de Abdoulaye Wade qui disait il n’y a pas si longtemps, qu’il ne sert à rien de dire dialoguons, sans dire pourquoi, comment et dans quelles conditions. L’opposition s’apprêtait alors à entrer en conclave dans les assises et voulait parler au Président de la République.
Nous sommes retombés aujourd’hui à peu de choses près dans la même situation, avec cette différence qu’aujourd’hui, c’est Abdoulaye Wade qui demande le dialogue ; cette fois-ci, il ne pose aucun préalable, il ne demande pas que l’on reconnaisse sa légitimité issue d’élections régulières et transparentes.
Les grands ténors du pouvoir : Pape Diop, Président du Sénat, Souleymane Ndéné Ndiaye, Premier Ministre, avec le même facilitateur Serigne M’backé Ndiaye montent au créneau et nous assurent que c’est le dialogue de la dernière chance.
Je suis pour le dialogue bien sûr, mais pour un dialogue sincère et utile qui aurait des chances de déboucher sur des choses concrètes et qui apporterait un plus à nos concitoyens meurtris ; ces populations que les pratiques du pouvoir, ont plongé dans le désarroi, la misère, la colère.
Alors me prend l’envie de retourner à Me Wade les propos de son médiateur : « Il ne sert à rien de dire dialoguons sans dire pourquoi, comment et dans quelles conditions.»
Pour dialoguer cette fois, il faudra que l’appelant, le maître du jeu renouvelle un peu son répertoire. Il faudra qu’il nous invite dès le départ du processus à parler de tout ce qui va mal, qu’il nous invite à réfléchir ensemble sur les voies et moyens de diminuer le coût de la vie qui est insupportable et pour cela, à voir ensemble, les moyens les plus rapides pour diminuer de façon drastique le train de vie de l’Etat qui est exorbitant. Nous devrons voir ensemble comment supprimer les agences, le Sénat, le Conseil économique et social. Il faut qu’il cesse de ruser, qu’il nous dise qu’il aimerait par exemple discuter du fichier électoral au lieu de nous répéter que le fichier est fiable parce que l’opposition a gagné les locales du 22 mars, qu’il nous parle de la CENI, d’une CENI maîtresse du processus électoral, de tout le processus électoral, une CENI entièrement autonome et indépendante.
Qu’il nous parle d’une manière responsable et on commencera à l’écouter d’une manière attentive. Mais s’il s’agit de sempiternels appels au dialogue, qui n’ont comme finalité que de calmer le front social qui bouge dangereusement au plus mauvais moment, pendant que les Etats-Unis et l’Occident dans son ensemble surveillent le Sénégal comme du lait sur le feu. Si c’est pour permettre uniquement à Me Wade de rebondir encore une fois nous ne voulons pas de ce dialogue. Nous avons eu trop tendance jusqu’à aujourd’hui à laisser à Me Wade le loisir de se refaire, pour mieux rebondir, pour mieux nous écraser. Cette opportunité, nous ne la lui offrirons plus jamais.
S’il veut vraiment dialoguer, il faut qu’il change son approche et ses méthodes, alors seulement nous y consentirons, puisqu’il y aurait là une possibilité de sauver la Nation. A défaut de cela, le dialogue n’est pas nécessaire, parce que ce serait perdre du temps à un moment où on a besoin de mobiliser toutes nos forces pour faire face aux dégâts causés de manière répétitive par Me Wade et son régime.
Que Me Wade cesse de présenter ses appels au dialogue comme une perche tendue à une opposition au bord de la rupture, alors qu’en réalité, chaque appel de Me Wade est un traquenard dressé devant l’opposition.
Nous n’avons nul besoin de Me Wade, bien au contraire. C’est Me Wade qui a besoin de notre caution pour renouer le fil avec ses bailleurs que l’ingérence de son fils dans les affaires de l’Etat a emmené au bord de la rupture.
L’argent du MCA n’est pas encore débloqué. Si l’entourage de Me Wade veut avoir le contrôle sur ces milliards, comme le suggèrent certains, il faudra bien que l’opposition lui donne un quitus de bonne gouvernance. Cela devrait peut-être suffire si Karim Wade se fait moins arrogant face à ce donateur sourcilleux. Karim Wade et son ministère sont devenus l’obstacle majeur pour finaliser cette affaire.
Désormais les Américains connaissent bien Karim, ils n’ignorent plus rien de l’OCI. Le ministère de Karim est taillé de telle sorte qu’il est incontournable dans le dispositif du MCA ; mais faisons confiance aux Américains pour trouver les formules qui permettront de contourner les obstacles que les centaines de milliards de l’OCI n’ont pas su franchir. Celui qui s’imagine pouvoir manger un seul dollar des Américains se trompe lourdement.
La vigilance du gouvernement américain ne concerne pas seulement le MCA, il concerne la gestion du pays dans son ensemble, tel semble être du moins le point de vue d’un haut responsable de cette administration.
Les dépenses hors budget, l’intrusion de la famille du Chef de l’Etat dans la conduite des affaires publiques, les relations tendues avec la Presse, le dialogue politique entre autres, préoccupent au plus haut point l’administration Obama. Il en est de même des violations graves de la liberté d’opinion, des problèmes de mal gouvernance, de la corruption, des attaques contre le processus démocratique. Les Wade sont particulièrement attendus sur ces points précis.
Tout ce qui précède montre à suffisance que dans ce contexte c’est le pouvoir de Me Wade qui a besoin de l’opposition est non le contraire. Les conditions du dialogue sont simples. Nous calmons le jeu et Wade donne ce qu’il refuse à l’opposition depuis toujours : la transparence, la clarté. S’il veut vraiment un dialogue fructueux, il n’a qu’à changer sa démarche, penser au Sénégal et aux Sénégalais, ne penser à rien d’autre qu’à cela. Dans ces conditions on pourra parler avec lui, sinon à quoi bon. Que chacun suive son chemin et advienne que pourra.
Gatta BA
RSd – TDS
gattabasn@yahoo.fr
Nous sommes retombés aujourd’hui à peu de choses près dans la même situation, avec cette différence qu’aujourd’hui, c’est Abdoulaye Wade qui demande le dialogue ; cette fois-ci, il ne pose aucun préalable, il ne demande pas que l’on reconnaisse sa légitimité issue d’élections régulières et transparentes.
Les grands ténors du pouvoir : Pape Diop, Président du Sénat, Souleymane Ndéné Ndiaye, Premier Ministre, avec le même facilitateur Serigne M’backé Ndiaye montent au créneau et nous assurent que c’est le dialogue de la dernière chance.
Je suis pour le dialogue bien sûr, mais pour un dialogue sincère et utile qui aurait des chances de déboucher sur des choses concrètes et qui apporterait un plus à nos concitoyens meurtris ; ces populations que les pratiques du pouvoir, ont plongé dans le désarroi, la misère, la colère.
Alors me prend l’envie de retourner à Me Wade les propos de son médiateur : « Il ne sert à rien de dire dialoguons sans dire pourquoi, comment et dans quelles conditions.»
Pour dialoguer cette fois, il faudra que l’appelant, le maître du jeu renouvelle un peu son répertoire. Il faudra qu’il nous invite dès le départ du processus à parler de tout ce qui va mal, qu’il nous invite à réfléchir ensemble sur les voies et moyens de diminuer le coût de la vie qui est insupportable et pour cela, à voir ensemble, les moyens les plus rapides pour diminuer de façon drastique le train de vie de l’Etat qui est exorbitant. Nous devrons voir ensemble comment supprimer les agences, le Sénat, le Conseil économique et social. Il faut qu’il cesse de ruser, qu’il nous dise qu’il aimerait par exemple discuter du fichier électoral au lieu de nous répéter que le fichier est fiable parce que l’opposition a gagné les locales du 22 mars, qu’il nous parle de la CENI, d’une CENI maîtresse du processus électoral, de tout le processus électoral, une CENI entièrement autonome et indépendante.
Qu’il nous parle d’une manière responsable et on commencera à l’écouter d’une manière attentive. Mais s’il s’agit de sempiternels appels au dialogue, qui n’ont comme finalité que de calmer le front social qui bouge dangereusement au plus mauvais moment, pendant que les Etats-Unis et l’Occident dans son ensemble surveillent le Sénégal comme du lait sur le feu. Si c’est pour permettre uniquement à Me Wade de rebondir encore une fois nous ne voulons pas de ce dialogue. Nous avons eu trop tendance jusqu’à aujourd’hui à laisser à Me Wade le loisir de se refaire, pour mieux rebondir, pour mieux nous écraser. Cette opportunité, nous ne la lui offrirons plus jamais.
S’il veut vraiment dialoguer, il faut qu’il change son approche et ses méthodes, alors seulement nous y consentirons, puisqu’il y aurait là une possibilité de sauver la Nation. A défaut de cela, le dialogue n’est pas nécessaire, parce que ce serait perdre du temps à un moment où on a besoin de mobiliser toutes nos forces pour faire face aux dégâts causés de manière répétitive par Me Wade et son régime.
Que Me Wade cesse de présenter ses appels au dialogue comme une perche tendue à une opposition au bord de la rupture, alors qu’en réalité, chaque appel de Me Wade est un traquenard dressé devant l’opposition.
Nous n’avons nul besoin de Me Wade, bien au contraire. C’est Me Wade qui a besoin de notre caution pour renouer le fil avec ses bailleurs que l’ingérence de son fils dans les affaires de l’Etat a emmené au bord de la rupture.
L’argent du MCA n’est pas encore débloqué. Si l’entourage de Me Wade veut avoir le contrôle sur ces milliards, comme le suggèrent certains, il faudra bien que l’opposition lui donne un quitus de bonne gouvernance. Cela devrait peut-être suffire si Karim Wade se fait moins arrogant face à ce donateur sourcilleux. Karim Wade et son ministère sont devenus l’obstacle majeur pour finaliser cette affaire.
Désormais les Américains connaissent bien Karim, ils n’ignorent plus rien de l’OCI. Le ministère de Karim est taillé de telle sorte qu’il est incontournable dans le dispositif du MCA ; mais faisons confiance aux Américains pour trouver les formules qui permettront de contourner les obstacles que les centaines de milliards de l’OCI n’ont pas su franchir. Celui qui s’imagine pouvoir manger un seul dollar des Américains se trompe lourdement.
La vigilance du gouvernement américain ne concerne pas seulement le MCA, il concerne la gestion du pays dans son ensemble, tel semble être du moins le point de vue d’un haut responsable de cette administration.
Les dépenses hors budget, l’intrusion de la famille du Chef de l’Etat dans la conduite des affaires publiques, les relations tendues avec la Presse, le dialogue politique entre autres, préoccupent au plus haut point l’administration Obama. Il en est de même des violations graves de la liberté d’opinion, des problèmes de mal gouvernance, de la corruption, des attaques contre le processus démocratique. Les Wade sont particulièrement attendus sur ces points précis.
Tout ce qui précède montre à suffisance que dans ce contexte c’est le pouvoir de Me Wade qui a besoin de l’opposition est non le contraire. Les conditions du dialogue sont simples. Nous calmons le jeu et Wade donne ce qu’il refuse à l’opposition depuis toujours : la transparence, la clarté. S’il veut vraiment un dialogue fructueux, il n’a qu’à changer sa démarche, penser au Sénégal et aux Sénégalais, ne penser à rien d’autre qu’à cela. Dans ces conditions on pourra parler avec lui, sinon à quoi bon. Que chacun suive son chemin et advienne que pourra.
Gatta BA
RSd – TDS
gattabasn@yahoo.fr